FRANCISCO DE GOYA
Publié le 28/01/2019
Extrait du document
«
Fr
ancisco de Goya
lesquels le duc d'Osenna).
Il pénètre ainsi dans les
cer cles des hom mes les plus éclair és de son
époque, les i/ustrad os, libéraux protégés alors par
Je roi Charles lll.
Ces homme s ont le souci d'enga
ger J'Espagne dans la voie de réformes qui condui
ra ient Je pays vers la modernité.
Goya reçoit beau
coup de commandes jusqu'à la fin des années
17 80.
L'enrich issement matériel -qui fera désor
mais de Goya un homme fortuné quels que soient
les aléas de son desti n-consacre une ascension
sociale exemplair e et brillant e, obtenue grâce à ses
talents artistiques.
En 1786, il est nommé peintre du
roi et reçoit un traitement fixe important.
En 1789,
à l'a vènement du nouveau roi Charles IV, il est
nommé peintre de la Chambr e du roi.
Les tapisseries
À partir de 1775, et pendant plus de quin ze ans,
Goya concevra une quarantaine de cartons.
Ce
sont des tableaux destinés aux tapisse ries,
fabriquées par la manuf acture roya le de Sainte
Barbe, à Madrid, pour décorer les murs des appar
tements princiers ou royaux (Prado, &curial).
Ce
sont les premiers chefs-d'œuvre du peintre.
Entre
17 75 et 1778, il produit une série de scènes popu
laires: Bal au bord du Ma nzanar es, Rixe à l'au berge,
La Ma ja et les masques, Le cerf-volant et le célèbre
Parasol -où se rév èle J'influence de Giamba ttista
Tiepolo.
Entre 1778 et 1780, Goya livre vingt car
tons parmi lesquels Les lavan dières, Le marchand
de vaisselle, Le jeu de pelote, La balançoire.
En 1786, il achève les quatre cartons des Saisons
(sc ènes de la vie campagnarde), complétés par
Le maçon blessé et Les pauvr es à la fontaine.
Les Majas au balcon.
Cette œuvre .....
appartient à la série des grands tableaux
de genre peints par Goya entre 1808 et 1812
(les jeunes ou La lettre, Les vieilles ...
).
Goya utilise avec une virtuosité très personnelle
une palette de tons où abondent
les noirs, les ocres et les bruns.
To utes ces scènes, tantôt émouv antes et pathé
tique s, tantôt gracieuses et légères, sont d'inspir a
tion famil ière et illustrent des activités quoti
dienne s de la vie espa gnole; elles sont d'un réa
lisme stylisé où s'affiche J'intérêt d'un roi réforma
teur (et command itaire des œuvres) pour ses
hu mble s sujets.
Elles sont d'une facture sédui
sante, celle propre au xvm• siècle, avec beaucoup
de lum ière, de clarté, de transpar ence et une fran
chise éclatante dans les coloris.
En 1791, avec
La noce et le pantin , il signe ses deux dernier s
grands cartons consacrés à des thème s cruels
(mariage d'un vieillard avec une belle jeune
femme, une marionnette que quatre femmes font
reb ondir dans un drap).
Dans ces années-l à, l'art
1686 .....
Portrait officiel
de la famille
de Charles IV
(1800-180 1).
La reine Marie-L ouise
(ici au centre) fut très
satisfaite du tableau
prés entant les
membres de
la famille royale.
aimable et coloré du Goya peintre de cour culmine
dans un tableau intitulé La prai rie de Sain t-Isidore
(1 788) , scène de fête et de foule avec en arrièr e
plan un beau panorama de Madrid.
Un éminent portraitis te
Durant toute sa carrière, Goya peint des portraits.
Une grande partie de l'Espagne de la fin du
XVIII' siècle défile sous ses yeux : rois, princesses,
mi nistres, courtisane s, toreros, familiers et
parents ...
Dans cette riche galerie de perso nnages,
le regard du peintre se pose sur les êtres, puissants
ou humb les, sans s'arrêter à leur prestige social,
mais avec la volonté de scruter les âmes, de percer à
jour les caractères, ou de pénétrer dans J'intimité
d'une famille (comme dans La famille de Don Luis,
17 84).
On peut mettre à part les portraits d'enfants
où J'homme exprime avec délicatesse toute la ten
dresse et la bienvei llance qu'il leur accorde.
Dans
les années 1780, Goya est un portraitiste à la mode.
Puis son art s'approf ondit, devient moins décoratif
qu'au début, plus dépouillé, avec des harmonies
de couleur s soignées et des arrière-plans tantôt
simpli fiés (Le portrait de la famille des ducs d'Osuna,
17 88), tantôt raffinés, comme èes aperçus sur la
sierra dans Je Fbrtrait de la duchesse d'Albe (1795)
ou dans Je Fbrtr ait équestre de la reine Marie-Louise
(1 799).
Concentr é sur la vérité psychologique, la
densité expressive des physionomies, Goya s'affir
me comme un brillant héritier de Velâzquez.
Avec
le temps et les épreuves que J'artiste subit, J'acuité
de son regard s'accentu e: vers la compassion et la
tendr esse pour certains (Fbrtrait de la comt esse de
Chinch 6n, 1800; la La itière de Bord eaux, 1827) ; vers
J'i ndif férence pour d'autr es (La Maja dénudée,
18 00) ; enfin, pour d'autres encore, vers la cruauté.
C'est Je cas, notamment, lorsqu'il fixe les person
nages officiels d'une Cour en pleine décadence.
Son regard devient d'une lucidité impitoyable, lors-.
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