Francis Bacon 1909-1992 Painting 1946 deuxième version

« c'est d'un précepteur qu'il reçut son enseignement.

Après des études sommaires il quitta sa famille pour vivre seul à Lon­ dres, où il gagna sa vie en faisant des petits travaux d'em­ ployé.

Il avait alors seize ans.

Grâce à une pension de sa mère, le jeune homme voyagea à Paris et à Berlin, faisant des travaux de décoration.

C'est à Paris, en 1928, qu'il voit à la galerie Rosenberg une exposi­ tion de Picasso.

li décide alors d'être peintre lui aussi : «Et sur le champ je me suis dit: « Eh bien, je vais essayer moi aussi d'être peintre.

» De retour à Londres, il trouve un atelier et peint ses premiers tableaux à l'huile.

Pour vivre, il fait des travaux de designer, réalise des meubles et des tapisseries qu'il expose dans son atelier.

Mais progressivement, il consa­ cre plus de temps à la peinture.

Bacon fait donc partie de ces artistes qui, sans avoir suivi une formation de dessinateur ou de peintre, se mettent à créer par une sorte de nécessité directe, impérieuse à laquelle ils obéissent.

«Je ne suis jamais allé dans une école pour apprendre.

Un jour j'ai essayé, sans vraiment savoir pourquoi.

Je crois que j'avais vu une exposition de Picasso.

J'ai toujours aimé Picasso, sur­ tout la période cubiste et les œuvres de 1926 et 1935.

Au début j'étais très influencé par lui.

» Le débutant Que Bacon ait commencé par des Crucifu:ions est double­ ment significatif.

D'une part, cela montre son peu de rapport avec la tradition anglaise dans laquelle le thème est absent; et si elles ont un rapport avec un antécédent, il faudrait aller le chercher du côté d'une Crucifixion qu'a peinte Picasso en 1930.

D'autre part, un tel début annonce une préoccupation qui sera constante chez le peintre : la présence du corps; corps blessé, disloqué, métamorphosé.

Bien que dans ses premières toiles les déformations soient davantage le fait de la construction de l'espace plastique que du corps lui-même.. »