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Flamenco, planète lointaine

Publié le 04/12/2018

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L'HOMME AUX DOIGTS D'OR

 

Décédé tragiquement à 46 ans, Pedro Bacân, de son vrai nom Pedro Pena Pena, est né dans une famille gitane de Lebrija (province de Séville). Fils du cantaor Bastian Bacân, dont il a repris le nom d’artiste, il était en outre le cousin de trois figures historiques du grand cante gitano andalou : el Lebrijano Fernanda, et Bemarda de Utrera. D’abord accompagnateur des voix flamencas les plus célèbres des années soixante-dix (dont Calixto Sanchez, lauréat du grand prix de la Biennale d’art flamenco de Séville, en 1980), Pedro Bacân mène ensuite une carrière de guitariste soliste, enregistre la bande sonore de plusieurs films et reçoit, en cette même année 1980, le prix national de la chaire de flamencologie andalouse. En 1983, le département de musicologie de l’université de Washington le nomme professeur invité, coup d’envoi d’une renommée qui passe par les théâtres et les amphithéâtres des États-Unis, mais aussi par des récitals parisiens, dont le dernier, du 16 décembre 1996, restera gravé dans les mémoires.

Le 26 janvier 1997, Pedro Bacân a trouvé la mort sur une route d’Andalousie, comme le célèbre Manolo Caracol vingt-cinq ans plus tôt : le premier était l’un des plus grands guitaristes de flamenco de notre époque ;

 

le second était l’une de ces quelques figures d’exception qui ont dominé le cante flamenco de ce siècle. Tous deux incarnent cet art authentique, qui embrase, et qui loin des « espagnolades » fascine toujours un public d’initiés aux allures de société secrète.

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