FILLETTE À L'ARROSOIR de RENOIR

« FILLETTE À L'ARROSOIR 1876 Peintre français Analyse ~ Renoir a toujours manifesté beaucoup d'in­ térêt pour les enfants : on les retrouve donc souvent au centre de ses toiles.

On ignore l'iden­ tité exacte de cette Fillette à l'arrosoir : peut -être s'agit-il de la petite Georgette, l'aînée de Mar­ guerite et Georges Charpentier, ou bien d'une enfant de Paul Bérard , dont Renoir peignit la fille Marthe en 1879.

La malchance qui poursuivait les impression­ nistes n'entacha pas l'optimisme de Renoir: le portrait de cette fillette exprime tout le bonheur et la joie de vivre du peintre.

L'artiste a rendu avec beaucoup de fraîcheur le regard éveillé de l'enfant , qui semble très fière de poser devant le peintre avec son petit arrosoir.

La fillette occupe le centre de la toile; elle domine le paysage tout en maintenant un lien étroit et intime avec la nature.

Devant elle se trouve un merveilleux buisson de roses : le coup de pinceau est rapide , la composition du buisson vivante et les nuances des feuilles et des fleurs bien rendues.

Le même rouge qui se détache sur le bouton, plus à droite , me.

ne siècles Impressionnisme Huile sur toile 100 x 75 cm se retrouve, plus vif, sur les lèvres sour iantes de l'enfant ; il explose enfin sur le noeud qui attache ses cheveux et ponctue la bordure qu'on aperçoit plus loin.

Cette orchestration savante de la couleur et de la lumière appartient vraiment à Renoir.

Le trait fin et l'éclairage diffus rappellent encore les toiles d'Argenteuil, lorsque l' artiste travaillait avec Monet.

Fillette à l 'arrosoir évoque notam­ ment le portrait Monet à la palette , surtout dans le rendu des cheveux.

Plus tard, le coup de pinceau deviendra plus ample et fluide, définissant les volumes de façon toujours plus affirmée .

L' œu vre C Le tableau est dat é et signé en bas à droite RENOIR 76 .

Il se trouve depuis 1963 à la National Gallery of Art de Washington, après avoir appartenu à la collection Chester Dale et, précédemment, au banquier Paul Bérard.

Des mécènes éclairés sur la route de Renoir + L'année 1875 fut déterminante pour la car­ rière de Renoir, car elle fut ponctuée de rencon­ tres providentielles, tant sur le plan financier que par l es répercussions qu'elles eurent sur la matu­ rité du peintre .

Présentée par Burty, l'exposition du 24 mars donna l'occasi on à Renoir d'être remarqué par le douanier Victor Chocquet, col­ lectionneur dénué d'ambitions spéculatives et admirateur fervent de Delacroix.

Le douanier demanda au peintre de faire le portrait de sa femme : le tableau sera en réalité exécuté par Cézanne, recommandé par Renoir à Chocquet.

La seconde rencontre heureuse fut celle de l'édi-teur Georges Charpentier, grand amateur de romans naturalistes.

Très sensible à l'art elle aussi, son épouse Marguerite tenait un salon fréq uenté par Zola et Fla ubert, par des peintres académiques comme Bonnat et Caro lu s Duran, mais aussi par Manet et Degas .

C'est surtout grâce à elle -et à son frère Edmond -que Renoir rencontra le succès et échappa à une atmosphère culturelle cloisonnée.

La fr équenta­ tion de Paul Bérard fut également primordiale.

Collectionneur raffiné, successivement diplomate puis banquier, celui-ci invitait Renoir dans sa villa de Wargemont près de Dieppe .

Du même pein tr e : PICTO 819 à 83 6 Photo Nationa l Gal lery of A rt , Was h in g to n .

© Nardini Editore , 1993 .

VPC Larousse-Laffont pour l'éd it ion frança ise 199 3 22-33. »