FEMME À LA GUITARE de BRAQUE

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FEMME À LA GUITARE 1913 ne siècle Pem~ftan~ =m~·s~ ___________________________ T_ o_ i_ Ie_ 1_ 3_ 0 _x_ 7_ 4_ c_ m ____________ ~ Analyse ~ Femme à la guitare appartient à une série d'œuvres où sont représentés des personnages jouant d' un instrument de musique, sujet égale­ ment cher à Picasso.

Elle date de la période du cubisme « synthétique » qui , succédant à la phase plus hermétique d'analyse et de décomposition de la forme (le « cubisme analytique » ), simplifie le réel en éléments rectilignes plus larges , en zones colorées rectangulaires et plates dont l' ar­ chitecture abstraite contraste avec l' introduction d 'éléments clairement figuratifs.

La figure féminine est ici décomposée en plu­ sieurs plans vus sous des angles différents .

Cette vision cubiste qui tend à simplifier et à géométri­ ser la réalité renonce à toute description natura­ liste du sujet et met en évidence sa structure plastique.

Les cubistes font ainsi écho à un célèbre passage de la correspondance de Cézanne avec le peintre Emile Bernard : « Trai­ ter la nature par le cylindre , la sphère et le cône , le tout mis en perspective .

»Ce parti pris géomé­ trique donne naturellement au tableau une archi­ tecture stricte, en accord chez les cubistes avec une analyse attentive de l' espace et de sa décom­ position en plans.

Pour mieux comprendre la Femme à la guitar e, les propos tenus par Braque en 1908 sont instructifs : «Je ne pourrais repré­ senter une femme dans toute sa beauté natu­ relle ..

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Je n' ai pas l'habileté.

Personne ne l'a.

Je dois par conséquent créer une nouvelle sorte de beauté, la beauté qui m'apparaît en termes de volume, de ligne, de masse, de poids, et, à travers cette beauté , j'interprète mon impression subjec­ tive.

La nature est un simple prétexte pour une composition décorative, plus le sentiment.

Elle suggère l' émotion et je traduis cette émotion en art.

Je veux exposer l'Absolu, et non simplement la femme factice.

» Dans cette œuvre cependant, la figure de la femme est clairement définie : visage aux yeux clos , lèvres, doigts.

Ses contours fragiles sont comme l'écho dessiné des teintes délicates , des gris légers qui atteignent à une semi­ transparence ...

Outre la guitare dont on retrouve plusieurs indications (forme générale, cordes, mais aussi la matière évoquée par le travail de faux-bois cher aux peintres décorateurs) , les frag­ ments de journaux découpés, les lambe aux de papier peint ou de partitions musicales se multi­ plient dans les œuvres de cette période .

Leur fonction principale est de réintroduire une lisibi­ lité sérieusement compromise par la destruction de l'espace perspectif classique.

Le s obje ts du cub isme +À l'inverse des autres cubistes, Braque et Picasso ont évité d'introduire dans leurs œuvres les objets de la modernité .

Pas d'automobiles, pas de trains, aucun signe de cette civilisation de la machine célébrée par les futuristes.

Dans les œuvres de Braque et de Picasso, les objets sont restés traditionnels : des brocs , des verres, des instruments de musique, et plus tard des têtes Antiques.

Paysages, natures mortes et figures, les thèmes de leur peinture appartiennent eux aussi à la tradition classique .

Les deux artistes sont à la recherche d'un nouveau langage pictural et dans leurs œuvres l'objet le plus banal exprime une nouvelle con­ ception du réel, propre à enrichir notre percep­ tion du monde.

Du mêm e pein tre .

PICTO 957 à 959 Photo Centr e Geor ges Pompidou © Nardini Editore.

199 1.

VPC Larousse-Laffont pour t'édition française .

1991 .

©Georges Braque by SIAE .

1991 .

R2-03-11 .. »