Félix Mendelssohn-Bartholdy (Musique)
Publié le 22/02/2012
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prend plus pleinement conscience de sa nationalité ; il se sent un homme du nord et sa Symphonie italienne,quoique inspirée par ce qu'il voit, n'est peut-être pas italienne dans tous ses mouvements.
Dans son éducation, Félix est en avance sur son époque : il est nourri de Bach, alors que beaucoup de musiciens leconnaissent peu et le grand public pas du tout.
Enflammé par la lecture de la Passion selon saint Matthieu, il enprojette l'exécution.
En 1829 la date est devenue historique les Berlinois entendent pour la première fois cemonument.
Il y avait un siècle que Bach en avait conduit lui-même l'unique exécution.
C'est un triomphe.
On réclameune seconde audition.
Bach est ressuscité, et c'est à l'ardeur d'un jeune homme de vingt ans que le monde le doit."C'est curieux, dit Félix, que ce soit un fils de juif qui ait révélé à l'Allemagne son plus grand compositeur chrétien."
La carrière de musicien va commencer pour Mendelssohn.
En 1833, Düsseldorf fait appel à lui pour diriger le Festivalde musique.
Sa jeune autorité enthousiasme, on ne veut plus le laisser partir, et il est nommé directeur municipal dela musique.
D'avoir à diriger des chOeurs lui inspire son premier oratorio, Saint Paul.
Rapidement sa réputations'étend à toute l'Allemagne.
Leipzig lui fait des offres tentantes.
Il ne résiste pas à l'idée de diriger les concerts duGewandhaus, de vivre dans cette ville universitaire, de se rapprocher des siens.
Il s'y établit donc dès 1835.
Mais au moment où Mendelssohn est au faîte de la gloire, une terrible épreuve le terrasse : son père, auquel il estfanatiquement attaché, meurt subitement.
"C'était le plus grand malheur qui pût m'atteindre."
L'ange du bonheur pourtant veille sur lui.
La nouvelle vie devait pouvoir commencer.
C'est une jeune fille "clairecomme l'eau et pure comme l'air" qui l'aide à sortir de l'abîme.
Elle est douce et bonne, exquisément harmonieuse etadorablement belle.
Et en 1837, Félix Mendelssohn épouse Cécile Jeanrenaud, fille d'un pasteur neuchâtelois fixé àFrancfort.
Il n'y a pas de couple plus heureux.
Revivifié par ce bonheur, Mendelssohn se remet au travail avec un "plaisir royal" ! Il continue la liste d'Oeuvres demusique de chambre, compose ses concertos, écrit de la musique de scène (Antigone, Oedipe à Colone, Athalie),complète le Songe d'une nuit d'été.
Puis ce sont des Psaumes, une Symphonie-cantate (Lobgesang), un nouveloratorio : Elie.
A côté de ce travail, il fonde le Conservatoire et consacre son talent prestigieux de pianiste et de chef d'orchestreà défendre les grands maîtres peu ou mal connus.
Il élève par ses concerts le niveau musical de Leipzig, et de là dupays tout entier.
Après une brève tentative de direction régulière à Berlin en 1840, où le roi essaie de le retenir, Mendelssohn sedécide à ne plus abandonner Leipzig.
En 1842, sa mère meurt aussi brusquement que son père.
Une autre corde se brise en lui.
Les voyages, les concertsl'aident à surmonter ce nouvel effondrement.
Mais de plus en plus il rêve de se retirer dans la composition et danssa vie familiale enrichie de quatre enfants, "qui jamais n'ont procuré un moment difficile à leurs parents".
Pendant ce temps, Fanny, devenue Mme Hensel, maintient la réputation des dimanches Mendelssohn.
Mais, en1847, pendant une répétition de la Nuit de Walpurgis, elle s'affaisse sur le piano.
Les mains, l'âme, le cOeur remplisde la musique du frère bien-aimé, elle expire.
Pour lui, si peu habitué au malheur, ce choc est trop dur.
Sa santés'altère.
Il sent qu'il ne survivra pas à "son meilleur moi" "...Je meurs comme Fanny...", et quelques mois plus tard, ilest frappé lui-même par une attaque, comme chacun de ses chers disparus.
Il avait trente-huit ans.
Ceci est la vie miraculeuse de Félix Mendelssohn, l'homme heureux.
Il a su l'être et a eu la force de faire de grandeschoses malgré le bonheur.
Ne cherchons donc pas dans son Oeuvre les contrastes et les tempêtes des romantiques,la puissance d'un Bach, la profondeur d'un Beethoven, les élans passionnés d'un Schumann.
Sa musique est celle dusourire, de l'équilibre, de la fantaisie ailée des elfes pendant une belle nuit d'été.
Mais n'a-t-il pas raison de dire : "Jene peux désirer autre quelqu'un qui est pleinement ce qu'il est.".
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