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F. SCHUBERT. 1797-1828 AVANT-PROPOS "Il était laid: très petit, une grosse tête avec

Publié le 17/10/2012

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schubert
F. SCHUBERT. 1797-1828 AVANT-PROPOS "Il était laid: très petit, une grosse tête avec des lunettes, des cheveux crépus et de grosses lèvres. Seuls, les yeux vifs et pénétrants révélaient quelque chose du feu intérieur de son âme. Ses lunettes, il les avait portées tout enfant et il ne les ôtait même pas pour dormir '1 FRANZ SCHUBERT, dont Paul Landormy nous fait ici le portrait, était-il un grand musicien ? Cette question dont l'énoncé n'est évidemment qu'une boutade semble cependant trouver un écho dans ce jugement surprenant porté par Debussy (1) : "Schubert... c'est inoffensif; ça sent le fond de tiroir des vieilles filles de province". Sévérité ô combien partiale, motivée essentiellement par un antiromantisme ardent qui fait de l'auteur de "La Mer" l'un des rares détracteurs de notre ami. Et les opinions qui viendraient infirmer ce jugement sont légion. Beethoven (2), par exemple assurait que Schubert était doté d'une " étincelle divine". Schumann (3) l'un de ses fervents disciples le comptait parmi les plus grands malgré "un tempérament de jeune hile ". Mais la meilleure définition de Schubert c'est un humoriste qui nous la donne, cet homme d'esprit qui voyait en lui "un myosotis dans un verre de bière ". Le myosotis, c'est l'aspect de Schubert qui le rapproche de Mozart, un autre grand Autrichien. Chez les deux musiciens, le charme et la gaieté, la spontanéité et la tendresse, la naïveté et la mélancolie se reflètent dans une oeuvre féconde et variée. Tous deux ont été emportés prématurément par la mort, et l'idée de leur fin prochaine a obsédé leurs dernières années. Un point néanmoins oppose radicalement les deux musiciens: MOZART a un souci constant d'élégance et porte un soin vigilant à sa garde-robe, Schubert, lui, fait bien peu de cas de son aspect physique et néglige totalement sa tenue. Le verre de bière, c'est l'autre Franz, celui des tavernes, celui qui le soir venu, entouré de chanteurs, de comédiens, de peintres, de poètes qui l'admirent s'installe au piano et improvise des danses joyeuses et entraînantes, c'est celui des folles équipées dans la campagne viennoise, celui dont les autres ne peuvent se passer et qui a besoin d'eux pour échapper à sa solitude morale, c'est celui enfin qui en proie à la plus cruelle détresse veut croire qu'il est heureux et tente de s'étourdir dans la ronde infernale de la débauche. Schubert a abordé tous les genres, mais c'est avec "LE LIED "qu'il a acquis ses plus beaux titres de gloire. S'il n'est le créateur de la forme, il en reste du moins le premier grand serviteur. Point d'évolution, tout de suite il atteint au sublime : "Le Roi des Aulnes" et "Marguerite au Rouet", composés à l'âge de 17 et 18 ans, ne sont-ils pas d'authentiques chefsd'oe uvre ? Tous les sentiments, l'amour, la nature, la mort, la crainte, la joie... il les exprime avec douleur et retenue, chaleur et effusion. Ainsi la vie de Schubert, en dépit de son immoralité apparente, est-elle "une leçon de modestie " forgée dans la souffrance. Mais comme le soulignait récemment Bernard Gavoty : à défaut d'avoir trouvé le bonheur, Schubert ne nous l'a-t-il pas donné ? L'amitié n'est-elle pas le refuge des amoureux déçus? Une fois sa classe terminée, Schubert se rend à la hâte soit chez un ami, soit dans un cabaret où il retrouve une joyeuse assemblée. Ils chantent, dansent, organisent des promenades en calèche... Schubert, le timide, mène le train, il est l'âme du groupe et anime avec un dynamisme qu'on ne lui soupçonnerait guère ces réunions appelées, en son honneur, "Schubertiades ". Ses amis von SPAUN, l'ancien du Konvict, MAYRHOFER, le poète, SCHOBER, son presque homonyme, autre poète, ASSMAYER l'organiste et HUTTENBRENNER lui auraient-ils fait oublier Thérèse? Il n'en est rien, Franz pense à la jeune fille plus que jamais. L'occasion tant espérée se présente: le poste de récole normale de Laybach est vacant, il le sollicite aussitôt. Mais SALIERI lui barre la route en recommandant l'un de ses protégés et Schubert essuie ainsi un humiliant refus. A une déception s'en ajoute une autre. Ni Goethe (7), ni les éditeurs auxquels le fidèle von SPAUN a envoyé les meilleurs lieder de son ami n'ont daigné répondre. Seul VOGL, talentueux baryton idole des Viennois, d'abord réticent, manifeste pour ces lieder un tel enthousiasme "qu'au lieu de renoncer à la musique comme il en avait l'intention première, Schubert s'y consacra de plus belle". 1817 A 1827 (DE 20 A 30 ANS) - LIBERTÉ, ESPOIR, ÉCHECS Franz Schubert, le père, s'était remarié quelques mois seulement après la mort de sa première femme. Malgré la grande gentillesse de sa belle-mère, le compositeur ne supporte plus l'atmosphère familiale et obtient un congé d'un an. Le voilà enfin tout à fait libre mais sans ressources. Aussi accepte-t-il avec joie de donner des leçons de musique aux deux filles du comte Esterhazy, Caroline et Marie. Le château est agréable, mais Schubert fait partie de la domesticité et l'enthousiasme suscité par ce nouvel emploi décline vite. Franz veut revoir SCHOBER, MAYRHOFER, SEN N..., tous ses amis qui lui manquent tant. En novembre, il reprend la route de Vienne. L'enseignement ? il n'en est plus question. C'est un nouveau sujet de brouille avec son pèr...
schubert

« L'amitié n'est-elle pas le refuge des amoureux déçus-? Une fois sa classe 'terminée, Schubert se rend à la hâte soit chez un ami, soit dans un cabaret où il retrouve une joyeuse assemblée.

Ils :chantent.

dansent, organisertt des promenades en calèche ...

Schubert, le timide, mène le train, il est t'âme du groupe et anime avec un dynamisme qu'on ne lui soupçonnerait guère ces réunions appelées.

en son honneur, "Schubertiades ".

Ses amis von SPAUN.

t'ancien du Konvict.

MAYRHOFER.

le poète, SCHOBER.

son presque homonyme.

autre poète.

ASSMAYER l'orga­ niste et HUTTENBRENNER lui auraient-ils fait oublier Thérèse? Il n'en est rien.

Franz pense à la jeune fille plus que jamais.

L'occasion tant espérée se présente: le poSte de l'école normale de Laybach est vacant.

il le sollicrte aussitôt.

Mais SALIERI lui barre la route en recommandant l'un de ses protégés et Schubert essuie ainsi un humiliant refus.

A une déception s'en ajoute une autre.

Ni Gœthe (7).

ni les éditeurs auxquels le fidèle von SPAUN a envoyé les meilleurs lieder de son ami n'ont daigné répondre.

Seul VOGL.

talentueux baryton idole des Viennois.

d'abord réticent.

manifeste pour ces lieder un tel enthousiasme ..

qu'au lieu de renoncer à la musique comme il en avait l'intention première.

Schubert s'y consacra de plus belle ".

1817 A 1827 (DE 20 A 30 ANS) -LIBERTÉ, ESPOIR, ÉCHECS Franz Schubert.

le père.

s'était remarié quelques mois seulement après la mort de sa première femme.

Malgré la grande gentillesse de sa belle-mère.

le compositeur ne supporte plus l'atmos­ phère familiale et obtient un congé d'un an.

Le voilà enfin tout à fait libre mais sans ressources.

Aussi accepte-t-il avec joie de donner des leçons de musique aux deux filles du comte Esterhazy, Caroline et Marie.

Le château est agréable.

mais Schubert fait partie de la domesticité et l'enthou­ siasme suscité par ce nouvel emploi décline vite.

Franz veut revoir SCHOBER.

MAYRHOFER.

SENN ....

tous ses amis qui lui manquent tant.

En novembre.

il reprend la route de Vienne.

L'enseignement? il n'en est plus question.

C'est un nouveau sujet de brouille avec son père, brouille qui le contraint à chercher encore un pied-à-terre.

Il utilise d'abord la chambre du frère de Schober alors militaire.

mais quand celui-ci revient, Schubert doit partager avec Mayrhofer une petite pièce exiguë et sombre.

Les "schubertiades" reprennent de plus belle et le groupe accueille deux nouveaux venus.

les peintres SCHWIND et KUPELWIESER.

Après un été passé en Haute Autriche en compagnie de VOG L, Schubert pense connaître la célébrité: son opéra-comique " Les frères jumeaux " est créé au Théâtre de la Porte de Carinthie.

Hélas! l'accueil est tiède et la pièce est retirée après la sixième représentation.

C'est alors qu'il fréquente les sœurs Frôlich.

toutes quatre musiciennes.

lesquelles le mettent en rela­ tion avec de nombreux artistes.

Schubert est chanté, fêté, adulé.

D'autre part.

"Le Roi des Aulnes" va bientôt être édité.

Est-ce enfin la gloire? Plus grande encore est sa joie lorsqu'il retrouve Schober qu'un récent voyage avait éloigné de Vienne.

Il délaisse alors Mayrhofer, avec lequel il ne s'entend plus.

et revient chez son meilleur ami.

Leur collaboration verra la naissance d'un opéra: "Alfonso et Estrella", qui sera desservi par la médiocrité du livret.

1823.

Les échecs se succèdent.

la maladie survient par suite de trop nombreux excès, et le compo­ siteur doit séjourner un mois à l'hôpital.

La hantise de la mort commence à l'obséder.

Un nouveau voyage en Haute Autriche semble ranimer quelque peu sa santé chancelante.

Mais à peine est-il rentré à Vienne que Schober quitte le groupe qui se désagrège peu à peu.

Appelé de nouveau par le comte Esterhazy afin de diriger les études musicales de Caroline et Marie, Schubert boucle ses valises et passe l'été 1824 à Zelesz.

Fut-il amoureux de Caroline comme d'aucuns l'ont prétendu? Amour inavoué sans doute.

parce qu'inaccessible! Les bienfaits de ce séjour dans la campagne hongroise.

il va les dilapider avec insouciance.

En effet, après un troisième voyage au Tyrol avec Vogl.

il fête le retour de Schober et Kupelwieser.

Avec ses compagnons il retrouve enfin le goût de la liberté.

mène une vie ..

d'auberges et de cafés ...

parfois jusqu'à deux heures.

trois heures du matin ", et ne peut se résoudre.

malgré la pression exercée par son père.

à accepter le poste de second organiste de la Cour.

qu'on lui a proposé.

1827 A 1828 (DE 30 A 31 ANS) -LE CHANT DU CYGNE Schubert.

qui habitait la même ville que Beethoven.

ne lui rendit que deux visites; la première fois.

le maître était sorti; la deuxième.

ce fut le 27 mars 1827.

Beethoven était mort la veille.

En revenant du cimetière.

Franz se rend avec deux amis dans une auberge et propose de boire à celui des trois qui disparaîtra le premier.

L'obsession de la mort transparaît désormais dans toutes ses œuvres.

Ses amis s'inquiètent et organisent un concert en son honneur; le succès est énorme.

et la recette confortable permet enfin à notre musicien l'achat d'un piano.. »

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