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Etude du tableau de Francisco GOYA: La Maya desnuda

Publié le 22/02/2012

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Goya y Lucientes Francisco (Fuendetodos, Saragosse, 1746 - Bordeaux 1828). Peintre et graveur espagnol. Francisco Goya y Lucientes se forme à Saragosse auprès du peintre José Luzán. En 1771, de retour d'un voyage en Italie, il reçoit sa première commande importante, relative aux fresques de l'église de Nuestra Señora del Pilar à Saragosse, réalisées selon des canons encore baroques. En 1774, s'étant établi à Madrid, il obtient d'exécuter des cartons pour la Manufacture de tapisseries de Santa Barbara : les soixante peintures et plus (parmi lesquels L'Ombrelle, 1777, Madrid, Prado), produites en dix-huit ans, rencontrent les faveurs de la cour, si bien qu'en 1789, il est nommé peintre de chambre du roi Charles IV. Au cours des deux dernières décennies du siècle, son activité de portraitiste de personnages de la haute société est intense, personnages représentés avec une inquiétante pénétration psychologique et une précieuse palette : La Famille de l'infant don Luis (1783, Corte di Massiano, Parme, Fondation Magnani Rocca), La Duchesse d'Osuna (1788, Madrid, Prado), Ferdinand Guillemardet (1798, Paris, Louvre), la Tirana (1799, Madrid, Académie de San Fernando). Atteint de surdité après la grave maladie qui l'a frappé en 1792, Goya exécute les fresques extraordinaires du sanctuaire de San Antonio de la Florida à Madrid (1798) ; en même temps, il se consacre toujours plus assidûment à de petits tableaux représentant des scènes de folie, de fanatisme, et de sorcellerie. Dans les gravures des Caprices (1799), il exprime avec verve sa révolte contre toute superstition, cruauté, et oppression. Nommé premier peintre de la cour (1799), Goya peint la célèbre Famille de Charles IV (1800-01), Madrid, Prado) et quelques splendides portraits féminins : Doña Isabel Cobos de Porcel (1806, Londres, National Gallery), La Maja desnuda et La Maja vestida (1803-06, Madrid, Prado). Les gravures des Désastres de la guerre et la toile Fusillades du 3 mai 1808 (1814, Madrid, Prado), évoquent de façon dramatique la lutte contre les troupes de Napoléon et le martyre du peuple espagnol, à travers la condamnation de toute guerre et de toute violence. Pendant les années de la Restauration, l'artiste se retire près du Manzanares, dans sa maison de campagne, la "Quinta del sordo", dont il peint les murs avec les images tragiques et obsédantes des "peintures noires" (aujourd'hui à Madrid, Prado), reflet des visions d'un esprit angoissé. En 1824, il s'établit à Bordeaux, où il peindra encore la délicate Laitière de Bordeaux (Madrid, Prado). La diversité et les changements de registre narratif caractérisant les oeuvres de Goya témoignent de sa formation éclectique, oscillant entre la peinture rocaille des maîtres italiens qui se trouvaient en Espagne au XVIIIe siècle et les idéaux néo-classiques. En outre, son évolution artistique subit également l'influence des cercles espagnols où se réunissaient les artistes du Siècle des Lumières. Ceux-ci étaient orientés vers une peinture qui s'intéressait à l'observation de la réalité. Or, cette influence est attestée dans les portraits réalisés par Goya. Après les premières oeuvres légères et lumineuses de goût rocaille, le peintre se met à réaliser des oeuvres satiriques qui dénoncent les vices de l'aristocratie et l'obscurantisme religieux. Ses peintures fantastiques représentant des sorcelleries annoncent certains aspects visionnaires de la peinture romantique. Dans la même direction romantique se situent les oeuvres qui s'orientent vers des thèmes patriotiques et sentimentaux illustrant des faits de l'histoire espagnole de l'époque. La Maja desnuda est une des oeuvres les plus célèbres de la peinture espagnole, autour de laquelle ont fleuri de nombreuses légendes liées au naturalisme sensuel qui caractérise ce nu féminin.

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« La jeune femme est allongée sur un petit lit paré de draps et d'oreillers, dont Goya parvient à traduire l'impressiontactile par le biais d'une peinture imprégnée de lumière. Par rapport au format horizontal de la toile, le corps de la femme coupe la surface en diagonale, s'installant dansl'espace avec aisance. La coupe horizontale est reprise par le profil du sofa que l'on entrevoit au premier plan, en bas. Le corps est animé par la légère torsion du bassin. La figure est plutôt petite par rapport à la surface globale de la toile. Le réalisme qui caractérise la description du corps féminin et la représentation des ombres projetées par la tête etpar les bras de la jeune femme contraste avec le décor assez vague, dominé par un fond sombre. La lumière, provenant d'un point situé sous le coin inférieur gauche éclaire violemment les étoffes et le buste de lafemme, tandis que les jambes restent dans une pénombre plus nuancée. Ce tableau avait été réalisé comme pendant d'une autre toile de mêmes dimensions et format représentant La Majavestida, elle aussi au Musée du Prado.

Cet autre tableau, représentant la même femme dans la même position, maisvêtue de riches habits, était probablement une couverture destinée à cacher la peinture nettement plusscandaleuse, celle où figure le nu. Malgré ses aspects naturalistes, La Maja desnuda de Goya est liée à la tradition iconographique portant surl'illustration de sujets mythologiques, tels que Vénus ou Danaé. L'intérêt marqué de Goya pour la réalité s'exprime également dans les nombreux portraits qu'il a peints, comme celuide la famille de Charles IV. D'autre part, les œuvres plus tardives dénotent une propension progressive vers des accents plus dramatiques,évidents dans la représentation brutale et efficace du 3 mai 1808.. »

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