Etude du tableau de Eugène DELACROIX: La mort de Sardanapale
Publié le 22/02/2012
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« Le souverain observe, impassible, le terrible massacre, assis sur un lit soutenu par de grandes têtes d'éléphants. Les eunuques et les gardes du palais sont représentés tandis qu'ils massacrent les chevaux et les nombreusesfemmes rassemblées dans la pièce. A l'arrière-plan, on entrevoit la silhouette d'Aïcha, la femme qui préféra se pendre plutôt que de se faire tuer. La pièce est envahie par la fumée de l'incendie qui est en train de se propager.Les expressions désespérées et hallucinées des personnages, en net contraste avec l'indifférence paisible dusouverain, contribuent à donner des accents hautement dramatiques à cette scène, où domine le mouvement. Le tableau, chaotique et mouvementé, est agencé autour de la diagonale représentée par le grand lit deSardanapale. Au premier plan figurent des groupes de personnages disposés parallèlement à la surface du dessin, selon unordonnancement classique. Toutefois, les personnages du drame sont littéralement submergés par les objets accumulés sur le sol, ce quiempêche de discerner leur plan d'appui. Cette liberté de composition, qui échappait à la rationalité et aux règles de la peinture néo-classique, fut fortementcontestée par les critiques de l'époque. La scène apparaît comme un fragment d'un événement de plus grande envergure qui se poursuit en coulisse, commele suggèrent les personnages latéraux représentés seulement en partie. La palette à la fois dense et souple que Delacroix emprunte à Rubens et aux peintres vénitiens convientparfaitement aux figures sinueuses et tourmentées présentées par l'artiste. Le décor exotique du tableau reflète l'intérêt pour l'Orient stimulé par la campagne d'Égypte de Napoléon ; on leretrouve également dans les toiles du contemporain de Delacroix, Antoine Jean Gros. Delacroix lui-même avait déjà manifesté son intérêt pour ce type de sujet dans sa toile sur Les Massacres de Scio,peinte en 1824. En 1834, l'artiste, qui avait effectué deux années auparavant un important voyage au Maroc racontera de nouveaule monde oriental dans le tableau intitulé Femmes d'Alger. La rupture radicale avec la tradition académique opérée par Delacroix avec ce tableau de La Mort de Sardanapaleest encore plus évidente si on compare cette œuvre à la toile de l'Apothéose d'Homère présentée par Jean-Auguste-Dominique Ingres à l'occasion de ce même Salon de 1827-28.. »
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