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Etude du tableau de Claude MONET: La cathédrale de Rouen

Publié le 22/02/2012

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Monet, Claude (Paris, 1840 - Giverny, 1926) Peintre français. Arrivé dans son enfance au Havre avec sa famille, il commence très jeune, entre 1856 et 1858, à dessiner des caricatures. C'est vers 1858 qu'a lieu sa rencontre fondamentale avec Eugène Boudin, qui l'oriente vers la peinture d'après nature en plein air, selon la tradition hollandaise. En 1851, il se rend à Paris, où il se met au goût du jour en étudiant les oeuvres de Camille Corot et de Charles François Daubigny exposées au Salon ; il commence aussi à fréquenter l'Académie Suisse, où il rencontre Camille Pissarro. Il est appelé en Algérie en 1861 pour y faire son service militaire, puis se trouve l'année suivante au Havre et enfin à Paris, où il entre en contact avec Auguste Renoir, Alfred Sisley et Frédéric Bazille. Avec ce dernier, il séjourne en 1863 dans la forêt de Fontainebleau, en peignant d'après nature des paysages proches des modèles de l'école de Barbizon et de Daubigny. En 1865, il rencontre Gustave Courbet, dont l'influence se révèle dans des tableaux comme Camille à la robe verte, de 1866 (Brême, Kunsthalle). En même temps, il s'enthousiasme, comme d'autres jeunes peintres, pour le tableau d'Édouard Manet, Le Déjeuner sur l'herbe, exposé en 1863, qui pose le problème du rendu des figures en plein air. L'intérêt de Monet pour cet aspect fondamental de la recherche impressionniste est révélé par un tableau au titre identique (Le Déjeuner sur l'herbe, 1865, fragments au Musée d'Orsay) et par Femmes au jardin (1866-67, Paris, Musée d'Orsay). Les paysages peints au cours de ces années-là à Paris et sur les rives de la Seine (La Grenouillère, 1868, New York, Mus. of Modern Art : un établissement de bains sur les rives de la Seine, non loin de Paris, très populaire à l'époque), avec l'étude des reflets de la lumière sur l'eau, représentent ses premières réalisations impressionnistes. C'est justement un tableau de Monet datant de 1872, Impression, soleil levant, exposé par le photographe Nadar en 1874, qui suggère à un critique hostile, de donner à ces peintres la définition méprisante d'"impressionnistes", qui deviendra par la suite la dénomination officielle du groupe. Entre-temps, un séjour à Londres lui permet d'approfondir sa connaissance deJohn Constable et de William Turner. Son intérêt grandissant pour le rendu des changements de la lumière au cours de la journée et de ses variations atmosphériques infinies, amène Monet à réaliser des séries de tableaux ayant le même sujet. Les toiles consacrées à la Gare Saint-Lazare, datant de 1877, où son effort se concentre sur la représentation de la fumée des locomotives mêlée à la lumière, en sont un premier exemple. La série consacrée à la Cathédrale de Rouen, réalisée au cours des années qui précèdent 1894, compte environ cinquante toiles et représente l'église à différents moments de la journée, dans des conditions de lumière variables. Dans le jardin de sa villa de Giverny, village des environs de Paris, où il s'établit en 1883, Monet fait creuser en 1893 un étang à nénuphars. Entre 1909 et 1926, année de sa mort, le peintre exécute d'innombrables tableaux consacrés aux nymphéas, en poussant sa recherche jusqu'aux limites de l'informel. Une partie de ces toiles, léguées par lui à l'État, sont aujourd'hui exposées au Musée d'Orsay.

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« Les couleurs de l'atmosphère transforment et teintent l'architecture, qui semble perdre de sa consistance et de samonumentalité. Des ombres profondes, que le peintre traduit non par l'absence de couleur mais par des tonalités différentes et plussombres, marquent les portails gothiques, ornés de statues. La vision est synthétique, et le peintre évite d'insister sur les détails. Sur la gauche, des bâtiments plus bas, les quelques maisons qui entourent la place, complètent l'image. Pour représenter la cathédrale de Rouen, dont il exécuta une trentaine de versions, Monet avait choisi comme pointde vue le deuxième étage d'un bâtiment donnant sur la place.

Cet angle de vision surélevé par rapport au niveau dela place est évident dans cette toile, dans laquelle les voussures des portails sont vues de haut. Monet a opté pour une vision latérale, qui lui permet de représenter l'édifice en raccourci.

Par rapport au plan de latoile, celui-ci figure donc en diagonale. L'artiste s'attache à traduire les effets de lumière et de couleur, tandis qu'il s'intéresse peu à la réalitéarchitecturale du bâtiment, suggérée uniquement par la vision en raccourci de quelques éléments de la maçonnerie. Le tableau doit être vu de loin, dans une vision d'ensemble.

Si on s'approche de la surface peinte, l'image se défaiten une myriade de touches de couleurs primaires en mesure de se recomposer uniquement dans l'œil du spectateur. Il nous reste de nombreuses versions de ce même sujet, conservées dans différents musées, dans lesquelles lacathédrale de Rouen est représentée à des moments différents.

Vingt des trente toiles exécutées par Monet furentexposées à Paris en 1895, et elles suscitèrent des réactions contrastées de la part du public, allant de la stupeuradmirative jusqu'à la désapprobation totale. Au cours des dernières années de sa vie, Monet reprit plusieurs fois ce projet de représenter différentes versionsd'un même sujet, et donna naissance à la série des Vues de Venise, des Peupliers, des Nymphéas. Les paysages champêtres, lumineux et pleins de vie, exécutés par Monet dans les années 1880, au moment de sonadhésion totale au courant impressionniste, ont également contribué à sa célébrité. Les inventions hardies de Monet au cours des dernières années de sa vie, qui révèlent la difficulté et le tourmentmarquant son parcours à la recherche d'une nouvelle peinture, trouvent aisément leur place dans le climatexpérimental de la fin du siècle, qui voyait s'affirmer la robustesse de la peinture de Paul Cézanne et les expériencessur la perception visuelle de Georges Seurat.. »

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