Epicure et les dieux (explication de texte)

« Et d’abord songe qu’un dieu est un être immortel et bienheureux, conformément à l’idée que nous en avons.

Ne lui attribue rien qui contredise cette immortalité et cette béatitude, en revanche accorde-lui tout ce qui convient à l’immortalité et à la béatitude, car l’évidente connaissance que nous avons des dieux montre bien qu’ils existent. Seulement ils ne sont pas comme le croit la multitude.

Et nier les dieux de la multitude ce n’est pas être impie.

L’impie 1 n'est pas celui qui nie les dieux de la multitude, mais celui qui attache aux dieux les préconceptions que la multitude leur prête dans leur opinion.

Car ces dernières, loin d’être des intuitions justes, sont des suppositions fallacieuses 2 ; c’est de là que vient l’idée que les dieux sont responsables du mal qui advient aux méchants et du bien répandu sur les bons. Epicure, Lettre à Ménécée 1 Celui qui manque de la foi officielle, de respect des convenances religieuses, et qui ne se conforme pas aux croyances collectives et superstitieuses. 2 Hypothèses trompeuses quoique vraisemblables. A Dégager la thèse et ses implications. 1 Le texte a comme thème central la divinité, la réalité des dieux.

La thèse (= idée principale) défendue par l’auteur porte-t-elle sur l’existence des dieux ou sur leur nature ? Formulez explicitement ce qu’affirme Epicure. Aide : notez comment l’opinion que les hommes se font des dieux a un rôle fondamental. L’auteur s’intéresse à la nature des dieux.

Sa thèse porte sur les représentations que se font les humains des dieux et sur les conséquences que ces représentations entraînent dans leur vie.

Plus précisément, il affirme que la majorité des croyants ont une représentation faussée des dieux : ils leur attribuent des caractéristiques qu’ils n’ont pas comme celle d’intervenir dans la vie des humains en récompensant les bons et en punissant les méchants.

Cela a pour conséquence une crainte vaine des dieux.

Alors qu’en réalité les dieux sont juste bienheureux et immortels. 2 Déterminez les enjeux de la thèse : demandez-vous quelles conséquences cela a sur la vie humaine de se représenter dieu ou les dieux d’une bonne ou d’une mauvaise manière. Mal se représenter les dieux a des conséquences dans la vie quotidienne telles que : adopter des comportements inutiles (prière), développer des craintes infondées, avoir de faux espoirs (punitions, récompenses), faire des offrandes aux dieux. Bien se représenter les dieux a comme conséquences le fait de rester serein et rationnel dans sa croyance. 3 Définissez la notion de bonheur qui intervient dans le texte à propos des dieux.

Epicure parle de béatitude.

Réfléchissez au sens de ce terme pour les dieux et les hommes. Aide : la béatitude désigne un bonheur parfait comme seuls les dieux peuvent le connaître. Le bonheur des dieux est un bonheur parfait et illimité : ils sont totalement comblés et ne manquent de rien, ils sont entièrement accomplis.

C’est ce qu’on appelle la béatitude. Le bonheur des humains est par opposition un bonheur imparfait et limité.

Dans leur vie de mortels, ils n’atteindront jamais la béatitude qui est uniquement réservée aux dieux. B Analyser le vocabulaire du texte. 1 Repérez les termes techniques utilisés pour désigner les dieux et caractérisez leur nature. Montrez que ce sont des conditions pour les déclarer aussi bienheureux. Aide : immortel signifie qui ne peut mourir, ni donc vieillir ou se corrompre. Les dieux sont immortels, bienheureux, dans la béatitude.

Leur nature est d’être parfaits.

Etre bienheureux est le résultat des condition d’existence des dieux : ils n’ont pas besoin d’avoir peur de la mort car ils sont immortels, ils n’ont pas besoin d’avoir peur de la douleur et de la souffrance car ils ont atteint la béatitude. 2 Trouvez, par contraste, les termes qui qualifient les hommes et demandez-vous si : i. l’homme peut prendre modèle sur la nature des dieux : les hommes sont par nature mortels mais aussi… ; ii.

les relations entre l’homme et les dieux le placent en situation de les connaître. Aide : Epicure a une « notion commune » de leur nature (ce qui renvoie à l’hypothèse d’un accord universel des représentations humaines). Termes qui qualifient les humains : bons, méchants, impie, multitude Les humains.... »