Enguerrand Quarton : LA PIETÀ D'AVIGNON
Publié le 14/09/2014
Extrait du document
«
Le triomphe de la foi
Les longues mains de Jean de Montagnac ,
joint es en un geste de prière, renvoient à
celles de Marie, unies elles auss i et aux doigts
également effilés.
Le peintre étab lit ainsi un
lien spiri tuel entre le donateur rec ueilli et la
Mère du Christ.
Or, l'attitude qu'il a choisi de donner à la
Vie rge est très nouvelle en ce milieu du
XV' siè cle.
Alors que l es contempor ains
d 'Enguerrand Quarton ,
tel Rogier Van der
Weyde n en Flandre , peign ent dans leurs Pietà
des Vi erge éperdues de douleur, se crampo n
nan t au corps du Christ et refusant de l'aban
donner au tombeau, le maître français ima
gine une Mère pleine
de réserve dans
l'expression de sa peine.
Certes , la douleur de Marie est claireme nt
évoquée.
Tout autour du tableau , sur la bor
dure d'o r, une inscripti on gravée en pointillé
reproduit cette Lamentation de Jérémie : • O
vos 011mes qui transitis p er viam attendite et videte
si est do/or sicut meus • - «Ô vou s to us qui pas
sez par ce chemin, regardez et voyez s'il est
douleur pareille à la mienne. • Cette inscrip
tion se rapp orte claire ment n on au C hrist lui
même , quelle que soi t la souff rance qu'il ait
endurée, mais à la Vierge.
Car le nimbe qui
entou re le visage d e Marie porte, ent re l es
lettres gravées qui la désignent (Virgo Mater) ,
le dessin en repoussé de fleurs et de feuilles
d 'ortie, symbole de peine cruelle.
Mais la V ie r ge a ch oisi d e dominer sa douleur.
Son visage aus tère et noble de vieille reli
gieuse est livide et des rides profondes signa
lent sa détresse, mais la b o uch e fermée ne
laisse sor tir aucun cri.
Le corps s'affa isse un
peu sous l'effet de la fatigue et de la peine -
et aussi pour prolonger l a ligne formée par la
chute des jambes du Ch rist -, mais les main s
jointe s se dressent avec une vertic alité qui est
le fruit d'une volonté.
La douleur trop
humai
ne de la Mère s'e ffa ce au profit de
l 'acceptation du sacrifice du Chris t pour le
salut des hommes.
P einte sur un panneau de bo is de 163 cm de haut sur 218 cm de large , la Pietà , conservée jusqu'au x1x • siècle dan s une ég lise de Villeneuve -lè s-Avignon, fut transf é
rée en 1872 au musée de !' Ho spice ,
dans cette ville.
Révélé e au public pari sien en 1904 , lors de !'Exposition des primi
tifs français , elle fut achetée, un an
plus tard, par le mu sée du Louvre .
L 'œ uvre n'est mentionnée dans
aucun document ancien,
elle n'est ni
signée ni datée .
Très tôt, des argu
ment s stylistiques l'ont fait attribuer
à un peintre travaillant en Provence au milieu ou dan s le troisi ème quart
du xv- siècle.
De no s jour s, le nom
d'Enguerrand Quarton est avancé de façon presque certaine pour l'auteur de cette œuvre , tandis que
l'identification présu mée du dona
teur permet de fixer
la date d'exé cu
tion avant 1457 ..
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