Edgar DEGAS: NU ALLONGÉ

« inquiet et insatisfait qui l'incite à remettre perpétuellement en question tout ce qui touche à son art.

Sesrecherches, aussi bien dans le domaine technique que dans le domaine esthétique, en sont des manifestationsconcrètes.

Jamais il ne peut se contenter d'adopter et d'exploiter une formule trouvée.

Cette constante évolution,ce perpétuel renouvellement de ses moyens et de ses buts peuvent dérouter, ainsi que le mélange de classicisme etde modernisme qui contribue à le maintenir à l'écart de toute école.

Car, bien que, partageant le désir desimpressionnistes de redonner la vie à la peinture en la libérant de l'académisme stérile qui l'étouffe, il expose aveceux à toutes leurs manifestations, et bien qu'il ne cache pas son admiration, sa sympathie et son amitié pour eux,jamais il n'adopte ni leur idéal, ni leurs procédés.

Il réprouve le travail sur nature en plein air et ne peut user de latouche divisée absolument incompatible avec son souci de la ligne et de la forme.

L'ambition des impressionnistesd'arriver à fixer un effet lumineux éphémère va à l'encontre de sa volonté de ne retenir de tout que l'essentiel, lepermanent, l'éternel, qu'il exprime dans sa déclaration : "Rien en art ne doit ressembler à un accident, même lemouvement." L'OEUVREDans cette scène, tout se passe comme si Degas avait violé l'intimité de la jeune femme: le bras devant son visagesignifie sans doute qu'elle a voulu se soustraire au regard du peintre.

Peut-être a-t-elle été surprise en train de sesécher sur la grande serviette étendue au sol, juste après avoir pris son bain.

C'est un des rares tableaux où Degasmontre les deux seins d'une femme.

« La baigneuse semble trop vulnérable pour être voluptueuse, et parce qu'elles'efforce de cacher son visage, elle contraint l'observateur à un voyeurisme furtif.

Non seulement elle ne s'exhibepas, mais c'est involontairement qu'elle s'offre au regard, de sorte que le spectateur éprouve le sentiment gênantd'être un intrus », peut-on lire dans le catalogue consacré à l'exposition Degas à Paris en 1985. Ce pastel présente de fortes analogies avec l'esquisse au pastel Après le bain, femme nue couchée, exécutée parDegas vers 1885.

Le tableau figure toujours dans son cadre d'origine, peint en vert par l'artiste.

C'est l'un des raresqui aient résisté à l'usure du temps. LA COTELes pastels atteignent des cotes très variables, puisqu'ils se négocient entre 460 000 FF (85000 dollars) et...

5millions de francs français (900000 dollars) !Femme nue allongée sur un divan, un pastel datant des années 1880-1885, s'est vendu 3,11 millions de francsfrançais (570000 dollars) à New York en 1993. Hilaire Germain Edgar de GAS, dit Edgar DEGAS 1834-1917• Nu allongé (Après le bain)• Pastel sur papier beige 48 cm x 87 cm• Signé en bas, à gauche, « Degas »• Peint en 1883• Localisation : Paris, musée d'Orsay• Expositions : Paris, 1933, 1937, 1966, 1969, 1974, 1975, 1984-1985 ; Londres, 1938 ; Amsterdam, Vienne, 1995 L'HISTOIRECette oeuvre fut achetée à l'artiste par la galerie Boussod et Valadon, dont s'occupait Theo Van Gogh, en 1888.

Ellepassa ensuite entre les mains de plusieurs propriétaires et marchands, dont Durand-Ruel.

Confisquée pendant laSeconde Guerre mondiale, elle fut reprise par la Commission de récupération artistique le 19 décembre 1949 et entraquelques jours plus tard au Louvre, au Cabinet ces dessins.

Elle figure aujourd'hui dans les collections du muséed'Orsay.. »