Edgar DEGAS: FEMME S'ESSUYANT APRÈS LE BAIN

« tragique aux dernières années d'une existence uniquement consacrée à son art, désormais privée de son but, quiprend fin en 1917.

Ce qui est peut-être le plus frappant dans la vie et dans l'oeuvre de Degas est son tempéramentinquiet et insatisfait qui l'incite à remettre perpétuellement en question tout ce qui touche à son art.

Sesrecherches, aussi bien dans le domaine technique que dans le domaine esthétique, en sont des manifestationsconcrètes.

Jamais il ne peut se contenter d'adopter et d'exploiter une formule trouvée.

Cette constante évolution,ce perpétuel renouvellement de ses moyens et de ses buts peuvent dérouter, ainsi que le mélange de classicisme etde modernisme qui contribue à le maintenir à l'écart de toute école.

Car, bien que, partageant le désir desimpressionnistes de redonner la vie à la peinture en la libérant de l'académisme stérile qui l'étouffe, il expose aveceux à toutes leurs manifestations, et bien qu'il ne cache pas son admiration, sa sympathie et son amitié pour eux,jamais il n'adopte ni leur idéal, ni leurs procédés.

Il réprouve le travail sur nature en plein air et ne peut user de latouche divisée absolument incompatible avec son souci de la ligne et de la forme.

L'ambition des impressionnistesd'arriver à fixer un effet lumineux éphémère va à l'encontre de sa volonté de ne retenir de tout que l'essentiel, lepermanent, l'éternel, qu'il exprime dans sa déclaration : "Rien en art ne doit ressembler à un accident, même lemouvement." LE SUJETCette toile fait partie de la très importante série que Degas réalisa sur des «femmes à leur toilette».

Comme ildemandait à ses modèles de prendre des poses compliquées, il lui arrivait de les photographier, ayant une véritablepassion pour cette nouvelle forme d'expression artistique.

Après chaque dîner, il imposait à ses convivesd'interminables séances de pose, exigeant que ceux qui refusaient de s'y prêter s'en aillent. LE TABLEAUDegas a peint ou sculpté toutes les étapes de la toilette.

Les séances d'essuyage sont les plus énergiques, cellesoù la tension du corps est la plus marquée.

Ici, la jeune fille fait subir à son corps une torsion aussi vigoureuse quecelle qu'elle imprime à sa serviette.

Rien dans ces pastels ne relève de l'art du portrait.

Ainsi, nous ne saurons riende l'état d'esprit du modèle, dont le visage disparaît derrière la chevelure.

Ce n'est pas non plus l'esthétisme nil'érotisme qui intéressaient Degas, mais l'étude d'un mouvement légèrement forcé où transparaît toute la dextéritédu peintre. LA COTELes pastels de Degas sont très chers.

Une Toilette s'est ainsi vendue 10,94 millions de francs français (2 millions dedollars) à New York en 1994.Hilaire Germain Edgar DE GAS, dit Edgar DEGAS 1834-1917 • Femme s'essuyant après le bain• Pastel sur papier 50 cm x 52 cm• Signé et daté en bas, à droite, «Degas/84»• Peint en 1884• Localisation : Léningrad, musée de l'Ermitage• Expositions : Paris, Ottawa, New York, 1988 L'HISTOIREIvan Morosov, un industriel russe venu en compagnie de son frère acheter des toiles impressionnistes en grandnombre, fit l'acquisition de cette Toilette par l'intermédiaire de Vollard.

Elle fut, comme une grande partie de leurcollection, transférée à l'Ermitage dans les années trente.. »