Dürrenmatt (Friedrich)

« Dürrenmatt (Friedrich) 101 que tolérance et la lucidité cynisme.

Pour satisfaire sa vengeance, une femme autrefois séduite et abandonnée achète la ville entière afin d'obtenir la mort du séduc­ teur (cc La Visite de la vieille dame»).

"Frank V "• sym­ bole des voies modernes du renforcement de l'État, montre à quelle dérision se réduit l'autonomie individuelle dans le système hiérarchique.

5 Nul espoir, nul avenir, nulle ouverture dans ces œuvres amères où les personnages se neutralisent et où les situa­ tions reviennent au point mort : la vieille dame réitère le crime de celui qui l'avait déshonorée ; dans l'asile où ils se sont introduits par ruse, les espions des " Physiciens" resteront prisonniers d'une directrice dont ils n'ont pas soupçonné le rôle de chef de gang.

6 Si Dürrenmatt accepte le monde sans croire à sa transformation possible, du moins témoigne-t-il quelque tendresse à l'homme de fol solitaire.

Mathieu, dans le roman " La Promesse "• passe sa vie à chercher, comme le vieux commissaire Baerlach du "Juge et son Bour­ reau "• l'assassin d'une fillette, même après les aveux d'un coupable.

Le héros du " Météore "• un Prix Nobel, découvre la liberté au moment de mourir.

Les 24 sketches de " Portrait d'une Planète" évoquent la fin de la Terre, mais lui laissent une chance.

Pourtant, le ton virulent, une sorte de rage froide, l'ironie féroce, le pessimisme théologique ont incité plusieurs critiques à parler d'une nouvelle dramaturgie de la cruauté.

La "Saturday Review" n'a pas hésité à saluer dans les œuvres de Dürrenmatt une forme dramatique inédite et profondé­ ment originale pour la tragédie moderne.

~ Voir aussi : Frisch, Handke, Weiss.. »