DAUMIER : LES SALTIMBANQUES (analyse)
Publié le 30/06/2012
Extrait du document
La composition des quatre saltimbanques offre un aspect à la fois dramatique et pathétique. La dramatisation de l'image tient d'abord au halo de lumière qui les cerne, les isole et détache leurs silhouettes. Le groupe est soudé, resserré comme par une volonté d'auto-protection, autour du joueur de tambour, personnage massif auquel est dévolue la tâche d'attirer les villageois ;
«
Commentaire de l'image--------------
Daumier est connu pour ses dessins alertes, incisifs, souvent polé
miques.
On l'a vu s'intéresser successivement aux musiciens, aux acteurs,
aux hommes de loi, etc.
bref, à tous ceux qui se donnent en spectacle, tous
ceux dont le spectacle offre un intérêt particulier à son regard.
C'est d'un
spectacle tout à fait particulier qu'il rend ici compte, celui que proposaient
couramment, dans les campagnes, les saltimbanques : une dénomination
qui insiste sur les représentations
données par les hommes du voyage, ici
montrés
en pleine action.
De fait, ce dessin semble hâtif et croqué sur le
vif- et c'est par ses déficits et ses imprécisions qu'il appelle tout d'abord
notre attention.
Un dessin minimal
L'image se présente sous la forme d'un dessin minimal, qui se conten
te de mettre en place l'essentiel, à la façon, presque,
d'une épure.
Tout se
passe comme s'il avait été esquissé rapidement, sur le
vif, d'une manière
préfigurant l'instantané photographique.
L'image s'apparente, ainsi, à une
sorte de reportage : le compte-rendu
d'un témoin oculaire.
Notre regard,
à son tour, investit l'image, s'empare d'elle en un instant, tant elle est
concise et ramassée.
Le décor consiste en des arbres et un sol de terre battue qui évoquent
la campagne, lieu de prédilection des saltimbanques
car les distractions y
étant rares, cela leur donnait la garantie d'être bien accueillis.
Il s'agit d'un
village modeste et ordinaire, suggéré par les toits de chaume -représenta
tion conventionnelle s'il en
est- de quelques maisonnettes.
A cet habitat
"en dur" répond en contrepoint la tente devant laquelle s'inscrit le groupe
des saltimbanques.
Ce cadre de vie est le reflet (et il s'agit là d'un héritage
purement romantique) des habitants: au groupe assez dense des villageois
correspond le noyau
beaucoup plus restreint des saltimbanques.
Pour laconique qu'elle soit, l'image n'en propose pas moins une struc
ture très ferme, que révèle à l'observation l'étagement des plans.
L'artiste
a choisi d'inscrire les deux groupes dans des espaces distincts et éloignés.
Il souligne ainsi à la fois la cohésion et la séparation de ces deux en
sembles sur le clivage desquels
il nous faudra revenir, après avoir observé
le traitement des personnages.
Des personnages esquissés
L'artiste se contente, volontairement, d'esquisser les personnages.
A
l'arrière-plan, les villageois sont réduits à des silhouettes peu différenciées.
28.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- PICASSO Pablo Ruiz Blasco y Picasso, dit Pablo : Famille de saltimbanques (analyse du tableau).
- Jean-François RAFFAËLLI: L'ORCHESTRE DES SALTIMBANQUES (analyse du tableau).
- analyse linéaire Les caractères Giton et Phédon
- Analyse "Pensées pour soi" de Marc Aurèle
- analyse linéraire pour l'oral du bac sur le text liminaire de l'épitre dédicatoire de Louise Labé