CRESPI Giuseppe : LA LAVEUSE DE VAISSELLE
Publié le 17/09/2012
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Ce talent plonge ses racines dans une tradition italienne d'adhésion à la réalité aussi bien que dans les exemples fournis par les bambochades hollandaises — dont les scènes étaient tirées de la rue — que l'on connaissait par les galeries des collectionneurs d'avant-garde...
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CRESPI Giuseppe
LA LAVEUSE DE VAISSELLE
1720-1725
Peintre italien
Analyse
♦>* Champion de «l'observation du naturel »,
peintre d'un « certain goût de la surprise », repré
sentant d'une « franchise » qui n'était pas tou
jours bien vue à son époque, Crespi situe cette
Laveuse de vaisselle parmi les paysans affairés, les
chanteuses bohémiennes, les lavandières à la
main leste ou les ouvriers de la soie qu'il étudie,
au cours de ces années-là, avec autant de prédi
lection que de maestria, dans de nombreuses scè
nes de genre.
Ce talent plonge ses racines dans une tradition
italienne d'adhésion à la réalité aussi bien que
dans les exemples fournis par les bambochades
hollandaises — dont les scènes étaient tirées de
la rue — que l'on connaissait par les galeries des
collectionneurs d'avant-garde comme celle du grand-duc Ferdinand de Médicis ; une tendance
à laquelle il cédera souvent en affrontantdes
sujets peu conventionnels mais toujours rendus
avec une technique rigoureuse et un style reconnaissable dans toute sa production.
Isolée au centre de lascène, vue de dos avec
une mise en page d'une grande efficacité qui sem
ble porter à l'héroïsme la solitude du travail quo
picto GALERIE DES OFFICES
476c FLORENCE
xvne-xvme siècles
Huile sur toile 56 x44 cm
tidien, la femme s'affaire ensilence. Autour
d'elle, les parois d'une cuisine faiblement éclairée
par une lumière rougeâtre sur laquelle se détache
le blanc épais d'un torchon, seule note claireparmi les marmites en terre cuite, les paniers de
vannerie, les poêles de fer, les plats d'étain, et le
chat qui jouit de la tiédeur tranquille des braises
encore chaudes dans l'âtre.
L'œuvre
U Attribuée dans un premier temps à la fin de
lapremière décennie du xviif siècle, c'est-à-dire au
début des rapports qu'entretint lepeintre avec le
grand-duc amateur de scènes de genre, comme on
Ta vu, l'exécution de cette Laveusedevaisselle a
étéplus tard replacée vers ledébut des années 1730.
Propriété des comtes Contint Bonacossi, qui le
prêtèrent pour la première exposition monographi
que dédiée àCrespi, àBologne en 1948, letableau
passa ensuite aux Offices en vertu d'une donation
des héritiers de la famille.
Crespi etl'Académie Clémentine
^T Bien que Giuseppe Maria Crespi ait montré
une certaine prédilectionpour les thèmes peu
orthodoxes, lesdéveloppant en outre, même pour
les sujets historiques ou religieux,de façon extrê
mementpersonnelle et bien éloignée de la pureté
et de la limpidité des tenants du classicisme,il fut
néanmoins l'un des principaux artisans de l'Aca
démie Clémentine.
Crespi partageaiten effet les vues de ceux qui,
à Bologne comme dans d'autres villes d'Italie ou
de l'étranger, aspiraient à voir naître une institu
tion capable de garantir une reconnaissance de
Du même peintre : PICTO 476 à476b © Nardini Editore, 1995.Liriade pour l'édition française.
1995, leur dignité et de leur honorabilité aux « maîtres professeurs » des artsfiguratifs,c'est-à-dire des artistes de bon niveau, lesquels peinaient encore à imposer au grand public la consciencede leur supériorité sur les simples artisans. Les divergences de vue ne tardèrent cependant pas à devenir évidentes.Et bien que, tant qu'il fut vivant, l'originalité de son art fût toujours tolérée en raison de sa grande qualité,lorsque le credo classique s'affirma demanière péremptoire, le talent de Crespi fut discuté, devenant l'objet de critiques, voire d'ostracisme. Photo Scala, Florence. »
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