CREMONINI Leonardo A ma Maman chérie

« CREMONINI Leonardo A ma Maman chérie Né à Bologne, 1925 Création onirique, il ne fait pas de doute qu'il s'agit ici d'un paysage «mental •, le reflet, peut­ être, d'un rêve angoissé.

En dépit de l'atmo­ sphère chaude, ensoleillée il s'en dégage un sen­ timent d'oppression.

Parce que, tout d'abord, nous sommes dans un monde autre, dont les arbres aux frondaisons cubiques reçoivent du ciel une pluie d'or.

Mais l'impression d'étrangeté naît davantage encore des enfants qui animent cette cité écrasée par un été torride: l'un ricane derrière la grille d'une fenêtre qui révèle un ciel nocturne contradictoire -mais nos rêves sont coutumiers de tels illogismes; deux autres se guettent à l'angle de la maison vide, une sorte de clavette à la main, et l'on pressent que leur jeu pourrait être meutrier; un quatrième, d'une fenêtre, brandit un anneau, on ne sait dans quel dessein.

Le titre de l'œuvre, enfin, A ma Maman chérie, prend une valeur sacrilège lorsqu'on découvre, non sans gêne, que le peintre l'a relevé sur des graffiti naïvement obscènes, plus précisément sur deux phallus de bonshommes hermaphrodites.

Humour grinçant qui contredit la magie colorée et le sortilège maléfique de la scène.

1972-1973 Détrempe et huile sur carton, 130 x 195 cm Paris, galerie du Dragon. »