COURBET Gustave : La Truite

« COURBET Gustave La Truite Né à Ornans, 1819 Mort à La Tour-de-Peilz, Suisse, 1877 En 1873, Courbet envoie à son ami Édouard Pasteur une toile intitulée La Truite, faussement datée 71 et annotée • in vinculis faciebah (fait en prison) rappelant son incarcération à Sainte­ Pélagie pour •s'être rendu complice, par abus d'autorité (il était président de la Fédération des artistes sous la Commune) , de la destruction de la colonne de la place Vendôme." Le peintre s'associait volontiers à ses amis pêcheurs ou chasseurs et brossait ensuite che­ vreuils, cerfs, renards abattus ou en lutte avec les chiens dans les décors que lui restituait sa mémoire : clairières des forêts jurassiennes, falaises de calcaire, gorges de la Loue.

L'atmo­ sphère, donnée par une touche rapide, grume- leuse et l'effet de clair-obscur, dépasse celle des simples natures mortes.

Ce qui permet à L.

Nochlin de voir dans cette œuvre une image de la mort dont le thème a toujours attiré les peintres réalistes.

Jugées •grossières» à l'époque et souvent bannies des Salons, ses ·œuvres, par leur âpre saveur et leur puissant accent de vérité, ne tardèrent pas à être appréciées.

1872 Huile sur toile, 55,5 x 89 cm Zürich, Kunsthaus. »