Claude MONET: MOULIN A ZAANDAM
Publié le 17/01/2022
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Claude MONET 1840-1926
. Moulin à Zaandam . Huile sur toile 48 cm x 73,5 cm . Signé et daté en bas, à droite, «72 Claude Monet« . Peint en 1871 et signé en 1872 . Localisation : Copenhague, Ny Carlsberg Glyptothek
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nature dans tous ses effets, même les plus momentanés, en ne tenant compte que du seul résultat de sesperceptions.
Tempérament puissant, doué d'une magistrale intuition, il s'engage hardiment, confiant dans la propre sûreté de sonanalyse sensible, mais incapable de mesurer exactement la portée de ses actes.
A la différence d'un Cézanne, parexemple, il n'obéit à aucun calcul intellectuel précis, pas plus qu'il n'éprouve, comme Van Gogh, le besoin de selibérer d'une émotion exaspérée.
En fait, il se laisse surtout guider par son instinct profond, par ses dons d'observateur rigoureux.
Il est le premier àrenoncer à son récent acquis et paraît bien souvent, durant les années suivantes et pendant son voyage enHollande, vouloir presque ignorer le chemin dans lequel il s'est avancé.
Pourtant, la révolution était commencée et Monet en avait été le seul instigateur.
Sa grande toile du Louvrecontient en effet tous les jalons émancipateurs : abandon du ton local, analyse des effets d'atmosphère et delumière, c'est-à-dire en fait désintégration des contours et des masses ; prépondérance de la recherche colorée etdes interpénétrations des couleurs entre elles, négation de l'objet au profit de l'unité même de la toile, etc.
Procédant par pur empirisme, il a été le grand initiateur en mettant en évidence les trois vertus essentielles de lapeinture moderne.
Le tableau devient une valeur en soi, la nature est interprétée subjectivement comme une suited'équivalents colorés et l'analyse sensible conduit à la dissociation de la forme, de la couleur et du volume.
Certes, il appartiendra à d'autres artistes de tirer entièrement parti des découvertes de Monet et d'en déduiretoutes les conséquences possibles qu'il n'a souvent fait qu'entrevoir.
Mais son génie instinctif l'amène bien souventà poser, sans les résoudre complètement, certains problèmes importants.
En particulier, durant les années de sonséjour à Argenteuil (1872-1877) qui seront les plus fécondes pour lui, il reprend fermement la suite de sesfructueuses investigations.
C'est alors qu'il nous livre cette série d'admirables toiles sur les bords de la Seine, laGrenouillère, les Grands Boulevards ou la gare Saint-Lazare.
Avec un métier perfectionné, une jaillissantespontanéité, il y aborde hardiment les questions de perspective intérieure, d'espace suggéré et de composition partaches colorées vers quoi le guide son amour actuel pour l'art d'Extrême-Orient.
Mais la gloire est venue : la quatrième exposition des impressionnistes, en 1879, remporte un succès moral plusencore que financier.
Les premiers amateurs sérieux apparaissent.
En 1880 le peintre, qui fait maintenant figure dechef d'école, est reçu au Salon.
Une grande exposition particulière de ses dernières oeuvres s'ouvre dans les locauxde la revue "La Vie Moderne", et Durand-Ruel commence à le soutenir effectivement.
Tous ces événementsconjugués influencent dangereusement l'autodidacte qu'est demeuré Monet et qui semble s'abandonner à quelqueorgueil aveugle autant qu'aux conseils de son entourage ou de la critique d'art.
Peu à peu, l'esprit de systèmeprévaut dans ses oeuvres, il réalise à partir de 1880 des "séries" où s'amorce la phase baroque de son art.
Cetriomphe progressif du lyrisme, qui lui vaut désormais la notoriété, n'est pas, hélas ! le meilleur de lui-même.
Lepoète fait plus confiance à son élan et à un certain ordre technique qu'à son instinct profond de peintre.
Mais sansdoute est-ce là le destin fatal de tout pionnier qui laisse à l'avenir le soin d'exploiter ses dons prestigieux.
L'OEUVRECe paysage est une des plus belles huiles que Monet ait peintes en Hollande.
La composition est équilibrée, avec surla gauche un moulin se dressant en bordure de la rive et sur la droite une embarcation glissant sur l'eau.
Le coinsupérieur droit est animé par quelques oiseaux volant haut dans le ciel.
Les joncs, traités avec de longues petitestouches vertes, dissimulent partiellement une barque et deux figures.
Des piquets plantés dans l'eau répètent lesverticales des mâts de voiliers groupés près de l'horizon.
L'embarcation sur la droite, où l'on discerne troissilhouettes, est stylisée au maximum.
L'eau est rendue avec des touches très fluides, alors que le ciel est restitué àcouds de pinceau rapides qui laissent entrevoir e fond de la toile.
Monet utilise une palette limitée, où le vert, lemarron et le gris bleuté s'harmonisent parfaitement.
Il traitera le même motif à plusieurs reprises dans des styleslégèrement différents.
Claude MONET 1840-1926.
Moulin à Zaandam.
Huile sur toile 48 cm x 73,5 cm.
Signé et daté en bas, à droite, «72 Claude Monet».
Peint en 1871 et signé en 1872.
Localisation : Copenhague, Ny Carlsberg Glyptothek
LA CRITIQUELes masses des moulins se découpant sur la surface des ciels et surmontant (e premier plan de l'eau des canauxsont traitées en taches de couleur, dans une facture libre et spontanée qui se rattache directement à la veine desmarines datées de 1870 à Trou-ville», écrit Denis Rouart.«A l'art figé et statique fabriqué dans les ateliers (...), Monet oppose l'instabilité prise sur nature, non seulementcelle du mouvement, mais celle, beaucoup plus subtile, de l'ambiance, de l'atmosphère (...).
L'on reste confondu.
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