Claude MONET: MAISON AU BORD DE LA ZAAN A ZAANDAM
Publié le 17/01/2022
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Claude MONET 1840-1926
• Maison au bord de la Zaan à Zaandam ou Maison sur l'eau • Huile sur toile 48 cm x 73,5 cm • Signé en bas, à gauche, «Claude Monet« • Peint en 1871 • Localisation : Francfort-sur-le-Main, Städelsches Kuntsinstitut • Expositions : Paris, 1873, 1903; Dresde, 1904
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nature dans tous ses effets, même les plus momentanés, en ne tenant compte que du seul résultat de sesperceptions.
Tempérament puissant, doué d'une magistrale intuition, il s'engage hardiment, confiant dans la propre sûreté de sonanalyse sensible, mais incapable de mesurer exactement la portée de ses actes.
A la différence d'un Cézanne, parexemple, il n'obéit à aucun calcul intellectuel précis, pas plus qu'il n'éprouve, comme Van Gogh, le besoin de selibérer d'une émotion exaspérée.
En fait, il se laisse surtout guider par son instinct profond, par ses dons d'observateur rigoureux.
Il est le premier àrenoncer à son récent acquis et paraît bien souvent, durant les années suivantes et pendant son voyage enHollande, vouloir presque ignorer le chemin dans lequel il s'est avancé.
Pourtant, la révolution était commencée et Monet en avait été le seul instigateur.
Sa grande toile du Louvrecontient en effet tous les jalons émancipateurs : abandon du ton local, analyse des effets d'atmosphère et delumière, c'est-à-dire en fait désintégration des contours et des masses ; prépondérance de la recherche colorée etdes interpénétrations des couleurs entre elles, négation de l'objet au profit de l'unité même de la toile, etc.
Procédant par pur empirisme, il a été le grand initiateur en mettant en évidence les trois vertus essentielles de lapeinture moderne.
Le tableau devient une valeur en soi, la nature est interprétée subjectivement comme une suited'équivalents colorés et l'analyse sensible conduit à la dissociation de la forme, de la couleur et du volume.
Certes, il appartiendra à d'autres artistes de tirer entièrement parti des découvertes de Monet et d'en déduiretoutes les conséquences possibles qu'il n'a souvent fait qu'entrevoir.
Mais son génie instinctif l'amène bien souventà poser, sans les résoudre complètement, certains problèmes importants.
En particulier, durant les années de sonséjour à Argenteuil (1872-1877) qui seront les plus fécondes pour lui, il reprend fermement la suite de sesfructueuses investigations.
C'est alors qu'il nous livre cette série d'admirables toiles sur les bords de la Seine, laGrenouillère, les Grands Boulevards ou la gare Saint-Lazare.
Avec un métier perfectionné, une jaillissantespontanéité, il y aborde hardiment les questions de perspective intérieure, d'espace suggéré et de composition partaches colorées vers quoi le guide son amour actuel pour l'art d'Extrême-Orient.
Mais la gloire est venue : la quatrième exposition des impressionnistes, en 1879, remporte un succès moral plusencore que financier.
Les premiers amateurs sérieux apparaissent.
En 1880 le peintre, qui fait maintenant figure dechef d'école, est reçu au Salon.
Une grande exposition particulière de ses dernières oeuvres s'ouvre dans les locauxde la revue "La Vie Moderne", et Durand-Ruel commence à le soutenir effectivement.
Tous ces événementsconjugués influencent dangereusement l'autodidacte qu'est demeuré Monet et qui semble s'abandonner à quelqueorgueil aveugle autant qu'aux conseils de son entourage ou de la critique d'art.
Peu à peu, l'esprit de systèmeprévaut dans ses oeuvres, il réalise à partir de 1880 des "séries" où s'amorce la phase baroque de son art.
Cetriomphe progressif du lyrisme, qui lui vaut désormais la notoriété, n'est pas, hélas ! le meilleur de lui-même.
Lepoète fait plus confiance à son élan et à un certain ordre technique qu'à son instinct profond de peintre.
Mais sansdoute est-ce là le destin fatal de tout pionnier qui laisse à l'avenir le soin d'exploiter ses dons prestigieux.
LE TABLEAUPour peindre cette Maison sur l'eau, située sur la rive est de la rivière, Monet s'est installé de l'autre côté, sur unterrain jouxtant une usine à gaz.
L'édifice ressemble à une maison de poupée.
On peut encore la voir, comme entémoignent des photographies récentes.
Sans doute construit au XVIIe siècle, avec une façade refaite au XVIIIe,cet édifice est typique de l'architecture de la région, avec ses volets verts, son petit jardin prolongeant la pièceprincipale de l'habitation, le luchthuizen, et son quai en pente douce.
L'OEUVREPour de nombreux spécialistes, cette toile est le chef-d'oeuvre de Monet pendant la période où il peint à Zandaam.Il faut reconnaître que l'artiste a su rendre avec une rare maestria la diffraction de la lumière sur la rivière, tandisque, au-dessus de la frondaison des arbres, éclate un ciel bleu animé par des nuages en mouvement.
Comme il lefera souvent par la suite, Monet a su placer deux minuscules personnages à l'endroit qu'il fallait pour donner de lavie à sa toile.
Enfin, la maison au centre du tableau, sur laquelle accrochent les rayons du soleil, a l'éclat d'un bijou.
LA COTEToutes les toiles de cette période valent aujourd'hui des fortunes.
Le tableau La Zaan à Zaandam a été vendu11,396 millions de francs français (2,08 millions de dollars) en 1984.
Maison bleue, Zaandam a atteint 34,419 millionsde francs français (6,26 millions de dollars) en 1990 !
Claude MONET 1840-1926
• Maison au bord de la Zaan à Zaandam ou Maison sur l'eau• Huile sur toile 48 cm x 73,5 cm.
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