Claude MONET: LES FALAISES A ÉTRETAT
Publié le 24/09/2010
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Claude MONET 1840-1926
. Les Falaises à Étretat . Huile sur toile 66 cm x 81 cm . Signé en bas, à gauche, «Claude Monet 86« . Peint en 1886 . Localisation : Moscou, musée Pouchkine . Expositions : Moscou, 1939, 1955, 1960, 1974-1975 ; Tokyo-Kyoto, 1966-1967 ; Otterlo, 1972.
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sa jeunesse, de Jongkind en 1864, de Courbet en 1865, de Manet au cours des années 1863-1865, ont façonné enlui une extraordinaire acuité de vision, un sens profond de l'analyse il avait de rares dispositions , etl'ont aidé à se débarrasser de tout préjugé.
Notablement soutenu par l'intelligence perspicace de Bazille, ilabandonne en 1867 ses derniers scrupules et réalise au milieu des railleries amicales de ses confrères ou d'aînés, telCourbet, ce chef-d'oeuvre qui inaugure le destin triomphal de tout l'art contemporain : Les Femmes au jardin.
Pourla première fois, appliquant jusqu'aux plus extrêmes conséquences les principes édictés par le réalisme, il poursuit lanature dans tous ses effets, même les plus momentanés, en ne tenant compte que du seul résultat de sesperceptions.
Tempérament puissant, doué d'une magistrale intuition, il s'engage hardiment, confiant dans la propre sûreté de sonanalyse sensible, mais incapable de mesurer exactement la portée de ses actes.
A la différence d'un Cézanne, parexemple, il n'obéit à aucun calcul intellectuel précis, pas plus qu'il n'éprouve, comme Van Gogh, le besoin de selibérer d'une émotion exaspérée.
En fait, il se laisse surtout guider par son instinct profond, par ses dons d'observateur rigoureux.
Il est le premier àrenoncer à son récent acquis et paraît bien souvent, durant les années suivantes et pendant son voyage enHollande, vouloir presque ignorer le chemin dans lequel il s'est avancé.
Pourtant, la révolution était commencée et Monet en avait été le seul instigateur.
Sa grande toile du Louvrecontient en effet tous les jalons émancipateurs : abandon du ton local, analyse des effets d'atmosphère et delumière, c'est-à-dire en fait désintégration des contours et des masses ; prépondérance de la recherche colorée etdes interpénétrations des couleurs entre elles, négation de l'objet au profit de l'unité même de la toile, etc.
Procédant par pur empirisme, il a été le grand initiateur en mettant en évidence les trois vertus essentielles de lapeinture moderne.
Le tableau devient une valeur en soi, la nature est interprétée subjectivement comme une suited'équivalents colorés et l'analyse sensible conduit à la dissociation de la forme, de la couleur et du volume.
Certes, il appartiendra à d'autres artistes de tirer entièrement parti des découvertes de Monet et d'en déduiretoutes les conséquences possibles qu'il n'a souvent fait qu'entrevoir.
Mais son génie instinctif l'amène bien souventà poser, sans les résoudre complètement, certains problèmes importants.
En particulier, durant les années de sonséjour à Argenteuil (1872-1877) qui seront les plus fécondes pour lui, il reprend fermement la suite de sesfructueuses investigations.
C'est alors qu'il nous livre cette série d'admirables toiles sur les bords de la Seine, laGrenouillère, les Grands Boulevards ou la gare Saint-Lazare.
Avec un métier perfectionné, une jaillissantespontanéité, il y aborde hardiment les questions de perspective intérieure, d'espace suggéré et de composition partaches colorées vers quoi le guide son amour actuel pour l'art d'Extrême-Orient.
Mais la gloire est venue : la quatrième exposition des impressionnistes, en 1879, remporte un succès moral plusencore que financier.
Les premiers amateurs sérieux apparaissent.
En 1880 le peintre, qui fait maintenant figure dechef d'école, est reçu au Salon.
Une grande exposition particulière de ses dernières oeuvres s'ouvre dans les locauxde la revue "La Vie Moderne", et Durand-Ruel commence à le soutenir effectivement.
Tous ces événementsconjugués influencent dangereusement l'autodidacte qu'est demeuré Monet et qui semble s'abandonner à quelqueorgueil aveugle autant qu'aux conseils de son entourage ou de la critique d'art.
Peu à peu, l'esprit de systèmeprévaut dans ses oeuvres, il réalise à partir de 1880 des "séries" où s'amorce la phase baroque de son art.
Cetriomphe progressif du lyrisme, qui lui vaut désormais la notoriété, n'est pas, hélas ! le meilleur de lui-même.
Lepoète fait plus confiance à son élan et à un certain ordre technique qu'à son instinct profond de peintre.
Mais sansdoute est-ce là le destin fatal de tout pionnier qui laisse à l'avenir le soin d'exploiter ses dons prestigieux.
LE CONTEXTEPour peindre cette scène, Monet guette le départ des bateaux, parfois en vain.
Enfin, un beau jour, sa patience estrécompensée.
Il écrit à Alice : « J'ai enfin fait le départ de bateaux près de la maison Payen et un coucher de soleil.Dieu, qu'il était splendide...
Ce matin, il y a une belle arrivée de bateaux et de harengs en masse, ils ont dû en jeterà la mer, tant ils étaient chargés, c'est cela que j'aurais voulu que vous voyiez, c'était une animation biencurieuse.»
La maison Payen, dont parle Monet, devait se dresser au flanc de la côte qui monte vers la falaise d'Amont, d'où aété peint ce tableau.
LA COTEPaysage à Giverny, réalisé en 1887, s'est vendu seulement 1,47 million de francs français (265000 dollars) à NewYork en 1992, mais La Jetée du Havre, qui date de 1868, a trouvé preneur pour 48,4 millions de francs français (8,8millions de dollars), toujours à New York en 1993.
Claude MONET 1840-1926
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Les Falaises à Étretat.
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