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Claude MONET: LA PLAGE A TROUVILLE

Publié le 27/09/2010

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Claude MONET 1840-1926

. La Plage à Trouville, La Promenade à Trouville . Huile sur toile 47,6 cm x 74 cm . Signé en bas, à gauche, « Claude Monet« . Peint en 1870 . Localisation : collection particulière . Expositions : Paris, 1886, 1931 ; New York, 1902, 1907, 1913 ; Saint Louis, 1957   

 

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« Tempérament puissant, doué d'une magistrale intuition, il s'engage hardiment, confiant dans la propre sûreté de sonanalyse sensible, mais incapable de mesurer exactement la portée de ses actes.

A la différence d'un Cézanne, parexemple, il n'obéit à aucun calcul intellectuel précis, pas plus qu'il n'éprouve, comme Van Gogh, le besoin de selibérer d'une émotion exaspérée. En fait, il se laisse surtout guider par son instinct profond, par ses dons d'observateur rigoureux.

Il est le premier àrenoncer à son récent acquis et paraît bien souvent, durant les années suivantes et pendant son voyage enHollande, vouloir presque ignorer le chemin dans lequel il s'est avancé. Pourtant, la révolution était commencée et Monet en avait été le seul instigateur.

Sa grande toile du Louvrecontient en effet tous les jalons émancipateurs : abandon du ton local, analyse des effets d'atmosphère et delumière, c'est-à-dire en fait désintégration des contours et des masses ; prépondérance de la recherche colorée etdes interpénétrations des couleurs entre elles, négation de l'objet au profit de l'unité même de la toile, etc. Procédant par pur empirisme, il a été le grand initiateur en mettant en évidence les trois vertus essentielles de lapeinture moderne.

Le tableau devient une valeur en soi, la nature est interprétée subjectivement comme une suited'équivalents colorés et l'analyse sensible conduit à la dissociation de la forme, de la couleur et du volume. Certes, il appartiendra à d'autres artistes de tirer entièrement parti des découvertes de Monet et d'en déduiretoutes les conséquences possibles qu'il n'a souvent fait qu'entrevoir.

Mais son génie instinctif l'amène bien souventà poser, sans les résoudre complètement, certains problèmes importants.

En particulier, durant les années de sonséjour à Argenteuil (1872-1877) qui seront les plus fécondes pour lui, il reprend fermement la suite de sesfructueuses investigations.

C'est alors qu'il nous livre cette série d'admirables toiles sur les bords de la Seine, laGrenouillère, les Grands Boulevards ou la gare Saint-Lazare.

Avec un métier perfectionné, une jaillissantespontanéité, il y aborde hardiment les questions de perspective intérieure, d'espace suggéré et de composition partaches colorées vers quoi le guide son amour actuel pour l'art d'Extrême-Orient. Mais la gloire est venue : la quatrième exposition des impressionnistes, en 1879, remporte un succès moral plusencore que financier.

Les premiers amateurs sérieux apparaissent.

En 1880 le peintre, qui fait maintenant figure dechef d'école, est reçu au Salon.

Une grande exposition particulière de ses dernières oeuvres s'ouvre dans les locauxde la revue "La Vie Moderne", et Durand-Ruel commence à le soutenir effectivement.

Tous ces événementsconjugués influencent dangereusement l'autodidacte qu'est demeuré Monet et qui semble s'abandonner à quelqueorgueil aveugle autant qu'aux conseils de son entourage ou de la critique d'art.

Peu à peu, l'esprit de systèmeprévaut dans ses oeuvres, il réalise à partir de 1880 des "séries" où s'amorce la phase baroque de son art.

Cetriomphe progressif du lyrisme, qui lui vaut désormais la notoriété, n'est pas, hélas ! le meilleur de lui-même.

Lepoète fait plus confiance à son élan et à un certain ordre technique qu'à son instinct profond de peintre.

Mais sansdoute est-ce là le destin fatal de tout pionnier qui laisse à l'avenir le soin d'exploiter ses dons prestigieux. LE LIEUMonet consacre trois oeuvres au même motif, trois vues qui, mises bout à bout, constituent une série logique.

Lapremière (L'Hôtel des Roches noires à Trouville) a été peinte sur le remblai, la seconde depuis la plage, mais sur lesplanches (Hôtel des Roches noires).

La troisième, enfin, cette Plage, a été réalisée le long de la mer, un jour où lesplanches avaient été retirées en raison d'une marée particulièrement forte.D'une vue sur l'autre, l'hôtel est de plus en plus rejeté sur la droite du tableau.

Un siècle plus tard, l'établissementdeviendra dans l'imagination de Proust le lieu de villégiature favori du héros narrateur.

Marguerite Duras le fréquenteaujourd'hui et l'a même fait figurer dans quelques-uns de ses films. LE TABLEAUProgressivement, Monet ouvre la perspective.

Elle culmine ici dans un point de fuite reculé, correspondant à l'endroitoù la mer, la plage, la bande de terre où a été construit l'hôtel et le ciel se rejoignent.

Les trois premiers espacesforment des triangles parfaitement isocèles, animés chacun par des figures spécifigues: les drapeaux, le groupe depersonnages et les bateaux.

Avec leurs couleurs vives et leur mouvement, elles donnent à l'oeuvre une vivacitésurprenante.

LA COTELe jour où le propriétaire de cette toile décidera de la mettre en vente, son prix devrait atteindre une sommeastronomique.

Une Jetée du Havre de 1868 a ainsi changé de main en 1994 pour 49,7 millions de francs français (9millions de dollars).

Claude MONET 1840-1926 .

La Plage à Trouville, La Promenade à Trouville.

Huile sur toile 47,6 cm x 74 cm. »

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