Claude MONET: BENNECOURT
Publié le 17/01/2022
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Claude MONET 1840-1926
Bennecourt
. Huile sur toile 74 cm x 74,2 cm . Signé en bas, à droite, « Claude Monet « . Peint en 1885 . Localisation : collection particulière . Expositions : Saint Louis, 1957 ; Chicago, 1975
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nature dans tous ses effets, même les plus momentanés, en ne tenant compte que du seul résultat de sesperceptions.
Tempérament puissant, doué d'une magistrale intuition, il s'engage hardiment, confiant dans la propre sûreté de sonanalyse sensible, mais incapable de mesurer exactement la portée de ses actes.
A la différence d'un Cézanne, parexemple, il n'obéit à aucun calcul intellectuel précis, pas plus qu'il n'éprouve, comme Van Gogh, le besoin de selibérer d'une émotion exaspérée.
En fait, il se laisse surtout guider par son instinct profond, par ses dons d'observateur rigoureux.
Il est le premier àrenoncer à son récent acquis et paraît bien souvent, durant les années suivantes et pendant son voyage enHollande, vouloir presque ignorer le chemin dans lequel il s'est avancé.
Pourtant, la révolution était commencée et Monet en avait été le seul instigateur.
Sa grande toile du Louvrecontient en effet tous les jalons émancipateurs : abandon du ton local, analyse des effets d'atmosphère et delumière, c'est-à-dire en fait désintégration des contours et des masses ; prépondérance de la recherche colorée etdes interpénétrations des couleurs entre elles, négation de l'objet au profit de l'unité même de la toile, etc.
Procédant par pur empirisme, il a été le grand initiateur en mettant en évidence les trois vertus essentielles de lapeinture moderne.
Le tableau devient une valeur en soi, la nature est interprétée subjectivement comme une suited'équivalents colorés et l'analyse sensible conduit à la dissociation de la forme, de la couleur et du volume.
Certes, il appartiendra à d'autres artistes de tirer entièrement parti des découvertes de Monet et d'en déduiretoutes les conséquences possibles qu'il n'a souvent fait qu'entrevoir.
Mais son génie instinctif l'amène bien souventà poser, sans les résoudre complètement, certains problèmes importants.
En particulier, durant les années de sonséjour à Argenteuil (1872-1877) qui seront les plus fécondes pour lui, il reprend fermement la suite de sesfructueuses investigations.
C'est alors qu'il nous livre cette série d'admirables toiles sur les bords de la Seine, laGrenouillère, les Grands Boulevards ou la gare Saint-Lazare.
Avec un métier perfectionné, une jaillissantespontanéité, il y aborde hardiment les questions de perspective intérieure, d'espace suggéré et de composition partaches colorées vers quoi le guide son amour actuel pour l'art d'Extrême-Orient.
Mais la gloire est venue : la quatrième exposition des impressionnistes, en 1879, remporte un succès moral plusencore que financier.
Les premiers amateurs sérieux apparaissent.
En 1880 le peintre, qui fait maintenant figure dechef d'école, est reçu au Salon.
Une grande exposition particulière de ses dernières oeuvres s'ouvre dans les locauxde la revue "La Vie Moderne", et Durand-Ruel commence à le soutenir effectivement.
Tous ces événementsconjugués influencent dangereusement l'autodidacte qu'est demeuré Monet et qui semble s'abandonner à quelqueorgueil aveugle autant qu'aux conseils de son entourage ou de la critique d'art.
Peu à peu, l'esprit de systèmeprévaut dans ses oeuvres, il réalise à partir de 1880 des "séries" où s'amorce la phase baroque de son art.
Cetriomphe progressif du lyrisme, qui lui vaut désormais la notoriété, n'est pas, hélas ! le meilleur de lui-même.
Lepoète fait plus confiance à son élan et à un certain ordre technique qu'à son instinct profond de peintre.
Mais sansdoute est-ce là le destin fatal de tout pionnier qui laisse à l'avenir le soin d'exploiter ses dons prestigieux.
LE LIEUEn 1885, Monet est installé depuis trois ans à Giverny, dans une maison qu'il achètera en 1890 et qu'il ne quitteraplus jusqu'à sa mort.
Souvent accompagné de Blanche, la fille de sa compagne Alice Hoschedé, il arpente les villagesalentour à la recherche de motifs et de la lumière, qu'il restitue dans ses moindres changements.
Situé au sud deGiverny, Bennecourt, sur la Seine, fait pratiquement face à Jeufosse, où Monet avait également planté son chevaletpour peindre l'église.Le maître n'a réalisé que deux vues de l'église de Bennecourt depuis le haut de la rue de Limetz.
A gauche del'église, on aperçoit le toit de l'ancien presbytère.
Claude MONET 1840-1926
Bennecourt.
Huile sur toile '74 cm x 74,2 cm.
Signé en bas, à droite, « Claude Monet » .
Peint en 1885.
Localisation : collection particulière.
Expositions : Saint Louis, 1957 ; Chicago, 1975
LE CONTEXTEEn 1885, bien que Durand-Ruel continue à s'occuper de vendre les tableaux impressionnistes, le marchand estconstamment au bord de la faillite.
«Je voudrais être libre de m'en aller dans un désert», s'écriait-il parfois, victimede concurrents prêts à tout pour le discréditer.
Ils iront même jusqu'à l'accuser d'écouler de faux tableaux, maisDurand-Ruel réussit à prouver leur malveillance.
Pourtant, malgré son courage, il vend bien peu de toiles de sespeintres et amis impressionnistes.
Le public manque de confiance, les collectionneurs aussi, ne voyant dans lesefforts de Durand-Ruel qu'un effet de son engouement personnel.
Monet décide alors, suivi par Renoir, de participerà l'Exposition nationale à la galerie Georges Petit, de façon à montrer au public que ses oeuvres peuvent être.
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