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Claude MONET: ARGENTEUIL

Publié le 27/09/2010

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monet

 

Claude MONET 1840-1926

• Argenteuil • Signé et daté en bas, à gauche «Claude Monet 72« • Peint en 1872 • Localisation : Paris, musée d'Orsay • Expositions : Paris, 1975, 1980

 

monet

« exemple, il n'obéit à aucun calcul intellectuel précis, pas plus qu'il n'éprouve, comme Van Gogh, le besoin de selibérer d'une émotion exaspérée. En fait, il se laisse surtout guider par son instinct profond, par ses dons d'observateur rigoureux.

Il est le premier àrenoncer à son récent acquis et paraît bien souvent, durant les années suivantes et pendant son voyage enHollande, vouloir presque ignorer le chemin dans lequel il s'est avancé. Pourtant, la révolution était commencée et Monet en avait été le seul instigateur.

Sa grande toile du Louvrecontient en effet tous les jalons émancipateurs : abandon du ton local, analyse des effets d'atmosphère et delumière, c'est-à-dire en fait désintégration des contours et des masses ; prépondérance de la recherche colorée etdes interpénétrations des couleurs entre elles, négation de l'objet au profit de l'unité même de la toile, etc. Procédant par pur empirisme, il a été le grand initiateur en mettant en évidence les trois vertus essentielles de lapeinture moderne.

Le tableau devient une valeur en soi, la nature est interprétée subjectivement comme une suited'équivalents colorés et l'analyse sensible conduit à la dissociation de la forme, de la couleur et du volume. Certes, il appartiendra à d'autres artistes de tirer entièrement parti des découvertes de Monet et d'en déduiretoutes les conséquences possibles qu'il n'a souvent fait qu'entrevoir.

Mais son génie instinctif l'amène bien souventà poser, sans les résoudre complètement, certains problèmes importants.

En particulier, durant les années de sonséjour à Argenteuil (1872-1877) qui seront les plus fécondes pour lui, il reprend fermement la suite de sesfructueuses investigations.

C'est alors qu'il nous livre cette série d'admirables toiles sur les bords de la Seine, laGrenouillère, les Grands Boulevards ou la gare Saint-Lazare.

Avec un métier perfectionné, une jaillissantespontanéité, il y aborde hardiment les questions de perspective intérieure, d'espace suggéré et de composition partaches colorées vers quoi le guide son amour actuel pour l'art d'Extrême-Orient. Mais la gloire est venue : la quatrième exposition des impressionnistes, en 1879, remporte un succès moral plusencore que financier.

Les premiers amateurs sérieux apparaissent.

En 1880 le peintre, qui fait maintenant figure dechef d'école, est reçu au Salon.

Une grande exposition particulière de ses dernières oeuvres s'ouvre dans les locauxde la revue "La Vie Moderne", et Durand-Ruel commence à le soutenir effectivement.

Tous ces événementsconjugués influencent dangereusement l'autodidacte qu'est demeuré Monet et qui semble s'abandonner à quelqueorgueil aveugle autant qu'aux conseils de son entourage ou de la critique d'art.

Peu à peu, l'esprit de systèmeprévaut dans ses oeuvres, il réalise à partir de 1880 des "séries" où s'amorce la phase baroque de son art.

Cetriomphe progressif du lyrisme, qui lui vaut désormais la notoriété, n'est pas, hélas ! le meilleur de lui-même.

Lepoète fait plus confiance à son élan et à un certain ordre technique qu'à son instinct profond de peintre.

Mais sansdoute est-ce là le destin fatal de tout pionnier qui laisse à l'avenir le soin d'exploiter ses dons prestigieux. LE LIEUArgenteuil était alors une campagne riante, qu'une ligne de chemin de fer en service depuis peu allait perturber.Argenteuil devint vite le village à la mode.Les «années Argenteuil » de Monet se traduisent par un grand nombre de tableaux peints sur le motif : beaucoup devues de la Seine, de régates et de canotiers, mais aussi du fameux pont que peindront presque tous lesimpressionnistes.

Afin de mieux profiter du fleuve, Monet s'était même fait construire un bateau-atelier, grandebarque munie d'une cabane formant abri; une tenture rayée pouvait même être montée à l'avant les jours de grandsoleil. LA COMPOSITIONAu fond, la flèche de Saint-Denis d'Argenteuil a permis de localiser l'endroit où Monet avait planté son chevalet: il setrouvait à la hauteur de l'île Marante, dont on aperçoit la berge sur la partie gauche du tableau. LA CRITIQUEPeinte dans la plus pure tradition impressionniste, cette oeuvre est remarquable par a quiétude et la nonchalancequi en émanent.

«A Argenteuil, écrivait le critique Théodore Duret en 1880, la Seine offre à Monet ses eauxcapricieuses et changeantes qu'il affectionne tout particulièrement.

Aucun artiste n'a moins connu la monotonie quelui, car, travaillant devant la nature, en contact intime avec elle, il en saisit tous les mobiles aspects et peut ainsise renouveler perpétuellement...» LA COTELa cote de Monet, considéré à juste titre comme l'un des grands maîtres de l'impressionnisme, est élevée.

Sesœuvres ne sont pas rares dans les ventes et se négocient entre 15 et 80 millions de francs (La Berge à Argenteuil,de 1877, a été adjugée 34 millions de francs à New York, en 1989).

Un simple dessin au crayon peut atteindre100000 francs. Claude MONET 1840-1926. »

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