Chapelle Sixtine
Publié le 05/02/2013
Extrait du document
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Cette rupture est caractérisée dans un premier temps par l’apparition de la figure des ignudi.
L’ ignudo est un personnage masculin, jeune et athlétique (nous reviendrons plus largement
par la suite sur sa signification).
La voûte de la chapelle Sixtine est le premier exemple de la
représentation de ce motif par Michel-Ange.
Il viennent entourés les quadri riparti où sont
représentés les scène de la genèse et sont disposés entre les médaillons en camaïeu.
L’apparition des Ignudi réduit considérablement la place accordée aux motifs ornementaux
traditionnels.
Ces derniers sont intégrés avec parcimonie.
Les guirlandes sont par exemple
subordonnées à la masse puissante des Ignudis.
La quasi-totalité des motifs ornementaux sont intégrés à l’architecture feinte.
On pense
notamment aux bucranes (motif représentant un crâne de bélier) qui viennent rythmer la
composition entre les putti qui soutiennent virtuellement la structure.
Il ressort de cette rupture avec la tradition ornementale une place sans précédent accordée à la
figure humaine.
- La prise en compte de la véritable architecture de la voûte
Pour Charles de Tolnay dans the Sistine Ceiling , ce qui est véritablement nouveau dans cette
voûte de la chapelle Sixtine c’est l’unité qui s’en dégage.
Il rappelle que dans la tradition des
plafonds, il était usuel de séparer les voutains et les pendentifs du décor du plafond.
Si les
éléments du système comme les trônes, les formes circulaires et rectangulaires peuvent être
trouvé dans différents plafonds décorés antérieurs à celui de la chapelle Sixtine, ces derniers
ne s’interpénètrent pas comme c’est le cas dans la Sixtine.
Cet auteur rappelle qu’à la Renaissance il existait trois systèmes de décorations des plafonds,
un « décoratif » ou « ornemental », un dit « plastique » (traduction du mot anglais « plastic »)
et un dernier « illusionniste ».
Pour lui, aucun de ces trois systèmes ne prenait en compte la
forme et la masse réelle de la voûte.
Le système « décoratif » ou « ornemental » masquait
l’architecture réelle à travers des parties ornementales.
Dans tous les cas le décor était
constitué d’un grand rectangle au centre de la voûte.
Cela avait pour conséquence de diminuer
l’aspect concave de la voûte ainsi que son poids.
Un exemple caractéristique de ce type de
décor est la voûte de la Bibliothèque Piccolomini à Sienne, terminée en 1507 par Pinturicchio.
Le système dit « plastique » est apparu à la fin du 15 ème
siècle.
Il s’agit ici d’un décor en relief
qui remplace la peinture.
Un exemple significatif est la voûte du vestibule de l’église Santo
Spirito à Florence, réalisée par Giuliano Romano et Cronaca en 1493.
Enfin le système de décoration illusionniste, apparaît au milieu du 15 ème
siècle, il est toujours
lié à un système ornemental.
L’exemple le plus éloquent est certainement celui de la chambre
des époux dans le Palazzo Ducale de Mantoue, exécuté entre 1465 et 1474 par Mantegna.
Ce système supprime délibérément l’effet réel de la voûte en créant une ouverture
illusionniste au centre de la voûte, derrière laquelle le ciel semble apparaître.
Michel-Ange, au contraire, a été inspiré par la forme réelle et la masse de la voûte.
Il a
accepté sa surface courbe telle qu'elle se présentait.
Sa méthode semble s’inspirer de sa
pratique sculpturale, par laquelle il tirait du bloc de marbre la forme artistique qui y
sommeillait.
Dans la conception de Michel-Ange toute la voûte était un énorme monolithe..
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