CASTAGNO
Publié le 25/06/2012
Extrait du document
Au milieu de la superbe assemblée de ces titans du XVe siècle toscan qu'ont été Masaccio, Uccello, Piero, Donatello, la figure d'Andrea del Castagno se montre plus tourmentée, plus tendue vers la recherche des valeurs humaines, plus rude et immédiate. Elle se place entre les patriarches que nous venons de citer et leurs épigones qui allaient porter l'art toscan vers des formes nouvelles et plus li~res.
«
trouve vérifiée cette réserve de Berenson qui prétend que les figures colossales des Chroniques
autrefois dans la villa Carducci-Pandolfini à Legnaia- révèlent plus d'emphase que de véritable
puissance expressive.
Même avec cette réserve, l'effet produit
par certains de ces personnages
n'en est pas moins extraordinaire, a.u point que quelques-uns, comme Pippo Spano, semblent
représenter
un modèle nouveau d'humanité auquel il faut se reporter pour des types et des ac
tions analogues.
Ces fresques et celles de
Santa Apollonia, peintes entre 1440 et 1450, se ressentent,
en ce
qui concerne la luminosité et l'aspect monumental, de l'influence de Piero, ce qui justifie
notre stupeur devant la solennité presque classique avec laquelle sont campés des personnages
tels que Dante, Farinata, Spano, Boccaccio, etc., solennité qui contraste avec
la rudesse habituelle
de l'art d'Andrea.
Dans ces figures, comme dans celles de la Crucifixion qui se trouve aussi à Santa
Apollonia, c'est tantôt le souvenir de Masaccio qui prévaut au point que cette dernière peinture
peut être considérée comme contemporaine des œuvres de San Zaccaria, tantôt le souvenir
de
Piero, mais non sans la superbe affirmation d'une personnalité tout à fait indépendante, comme
dans
les personnages de la Cene, où la puissance de caractérisation d'Andrea se manifeste jusqu'à
la violence.
Cette puissance, qui a déjà été soulignée, nous paraît le fond même de la personnalité
d'Andrea.
Plus ou moins obscurcie dans ses différentes manières selon le jeu des influences subies,
elle est toujours présente dans
ses œuvres.
Elle est présente dans les figures de la Cene, où la ligne
nerveuse, sinueuse, anguleuse évoque
un expressionnisme tout moderne.
Ce n'est pas la moindre
raison de l'admiration des artistes
d'aujourd'hui pour Andrea del Castagno qui représente, pour
eux, le summum de la peinture de tous les temps.
Cette manière exaspérée de caractériser est
certainement
due aux contacts d'Andrea avec Donatello.
Certaines duretés de contour, certains
a~pects métalliques des draperies, comme dans l'Assomption du Musée de Berlin, sont presque du
domaine de la sculpture de Donatello; mais l'impression finale est celle d'énergie et de mouve
ment, traits extrêmement apparents jusque dans le David de la collection Widener à Philadel
phie.
Caractérisation et mouvement, voilà ce qui définit l'art d'Andrea.
En isolant certains types
de la série des
Chroniques et des apôtres de la Cene, on peut surprendre chez Andrea la recherche
incessante de l'expression
par un dessin accidenté et brisé et une couleur riche et substantielle;
Andrea s'élève ainsi au-dessus
de la fière impersonnalité de Piero pour puiser dans une humanité
plus primitive et plus vraie.
Ces qualités
se perdent un peu chez un Pollaiolo et un Botticelli
dont le.
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