CAPRICE ARCHITECTURAL AVEC UNE COLONNADE DE Canaletto

« CAPRICE ARCHITECfURAL AVEC UNE COLONNADE 17 65 Peintre italien Analyse � L'artiste nous offre ici un instantané de vie quotidienne saisi dans un superbe décor architec­ tural figurant une calle -une ruelle - vénitienne, où se mêlent la réalité et la fant aisie.

Dans l'ombre d'un haut portique à deux étages soutenu par de minces colonnes à base et chapiteau sculptés, divers personnages s'adon­ nent à leurs occupations.

Assise sur un escabeau, une femme vaque aux travaux ménagers.

De l'autre côté, attaché à la colonne, un chien regarde un homme, vu de dos, coiffé d'un élégant chapeau à plumes, qui achète quelque chose à un enfan t.

Adossé à la colonne suivante, un homme assis en tailleur devant un panier propose quelque marchandise à vendre.

Dans le fond, au-delà d'un vaste portail fermé dans sa partie supérieure par une grille en losanges, on discerne un palais inondé de la puissante lumière de midi.

À l'étage supérieur, un homme déploie un étendard rouge à pompons dorés sur une balustrade .

par-dessus laquelle se penche un jeune homme.

Une autre personne s'éloigne.

Au fond se perd dans la clarté du ciel le haut d'un grand palais crépi de rose pâle qui ferme un côté de la cour.

Au centre de cette dernière, deux fe mmes bavardent près d'un grand puits.

Adossé au palais, un escalier s'élève dont la volée :xviif siècle École vénitienne Huile sur toile 131 x 93 cm inf érieure, rehaussée à la manière d'un pont, suggère la présence d'un canal qu'un homme semble contempler, appuyé à la rambarde.

Devant lui, une muraille de teinte saumon s'orne d'un vase contenant un agave fané, avant-garde d'un jardin dont les arbres se discernent à peine sur le fond délavé du ciel.

L' œuvre C Ce tablea u qui porte l'inscri ption ANTON 1765 fut prés enté à l'académie de peinture et de sculpture de Venise par le maî tre lui-même à la suite de sa réce ption, approuvée le 11 septembre 1763.

En l'honneur de Canaletto, ce « caprice » fut exposé en 17 77 place Saint-M arc pour la fête de la Sensa, et Zanetti en parle dans la seconde édition de son ouvr age De la peinture vénitienne en 1792.

Ce tablea u connut une grande popularité, même dans les années qui suivi rent immédiatement la mort de l'a rtiste (il en existe bien huit versions, peut-être pas toutes autogra phes) et fut gravé en 1779 par Joseph Wa gner sous le titre Opera di Antonio Canal Pittor Accademico.

La « chambre optique »·de Canaletto + De nombreux témoignages d'époque prou- l'image sur un verre dépoli où il est facile de vent que, tout comme bien d'autres artistes du placer un papier calque pour en dessiner les moment, Canaletto élaborait certains de ses contours.

Cet «œil artificiel », comme l'appelait tableaux à l'aide d'un appareil simplifiant beau-le Vénitien Francesco Algarotti, ne permettait coup le passage de la réalité à la peinture, à d'ailleurs à l'artiste que de tracer le croquis savoir une chambre claire.

Cet instrument est d'ensemble avec une indication précise des constitué d'une boîte munie d'une lentille et d'un points de fuite de la perspective et de situer miroir qui, à la façon d'un appareil photographi- correctement la position de chaque élément : le que -dont il est d'ailleurs à l'or igine -pro jette tableau était ensuite exécuté à l'atelier.

Du même peintre : Picto 499 à 501 Photo Giacomelli, Venise.

C Nardini Editore.

1992.

VPC Larousse-Laffont pour l'édition française, 1992.

12-18. »