Buren, Daniel - sculpture. Daniel Buren Peinture-Sculpture, travail in situ
Publié le 15/05/2013
Extrait du document

Buren, Daniel - sculpture. Buren, Daniel (1938- ), artiste français. Il se fait connaître dès 1965 par la radicalité de ses propositions plastiques, réduites à l'usage de bandes verticales de 8,7 cm de large sur divers supports, murs, panneaux, escaliers, etc., constituant ce qu'il nomme son « outil visuel «. Membre du groupe BMPT (des initiales de ses membres : Buren, Mosset, Parmentier, Toroni), fondé en 1967, Buren a cherché à atteindre un état premier de la peinture (support, couleur, forme). Chacune de ses interventions, éphémères la plupart du temps, a été élaborée en fonction d'un espace déterminé (in situ), visant à la critique objective du lieu d\\'exposition : musée, galerie. Si la contestation vise le lieu, elle consiste aussi en une remise en question de l'espace. Buren développe ainsi un travail sculptural (Cabanes éclatées). En 1985-1986, il a répondu à la commande publique du Palais-Royal, réalisant les Deux Plateaux, oeuvre plus connue sous le nom de « Colonnes de Buren «, située dans la cour d'honneur. Buren est également l'auteur d'une oeuvre théorique importante (Limites critiques, 1970).

«
Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Da
niel Buren
Peinture-S culpture, travail in situ, 1971
Au musée Guggenheim, en 1971, pour la VIe Exposition internationale, où il est le seul Français
invité sur 21 participants, le travail de Daniel Buren se fonde sur une obser vation qu'il décrit ainsi :
«L e développement en spirale du musée articule toutes les expositions qui s'y font vers l'extérieur ,
les rejet te en quelque sorte contre des murs (obliques) sur lesquels elles glissent, rejet ressenti d'autant
plus forte ment que le "spectacle" donné par l'architecture elle-même attire irrésistiblement vers
l' intérieur de la spirale, c'est-à-dire la partie vide du musée, là où il n'y a rien, rien d'envoûtant qui
accentue l'inanité générale des œuvres qui tentent de s'y confronter .
»
Buren installe donc au centre, et de bas en haut du puits, un tissu
de coton de 10 mètres de large sur 20 mètres de haut qu'il suspend
à un câble d'acier au niveau de la verrière.
Ce tissu, fait de bandes
alternées blanches et bleues de 8, 7 cm, les deux bandes extrêmes
étant recouvertes de peinture blanche recto verso (qui constitue
son outil visuel) établit ici « une confrontation directe du regard non
sur le vide mais sur quelque chose qui n'offrait rien d'autre que sa
propre image et posait clairement la question de sa présence.
»
Cette question comportant celle de son statut, car le tissu rayé
et peint, autour duquel on peut tourner si l'on se déplace le long de
la spirale, se présente sous une infinité de points de vue.
Tr oublé, charmé, on peut le regarder, à la fois comme une peinture et
comme une sculpture, ou comme un questionnement.
Acuité de la vision.
Radicalité de la proposition.
Magistrale
décl aration de liberté.
Faut-il dire : Bravo l'artiste ? Non, ce sera : haro sur lui !
Cette présence sera ressentie comme« inacceptable » par trois des participants à l'exposition
- Flavin, Judd, Heizer -qui ne se contentent pas de protester : ils demandent, et obtiennent, le retrait de
la pièce, estimant que la « bannière » de Buren, nuit à la visibilité de leur travail.
Par son ampleur ,
disent-ils, mais surtout, dirons-nous, par sa force et par son extrao rdinaire pertinence.
Lawrence Weiner ,
Carl Andre et d'autres, prennent fait et cause pour Buren.
On s'invective par voie de presse.
On crie
à la censure, censure opérée par des artistes qui plus est.
« Effet curieux, s'amuse Buren qui aura tout juste le temps de photographier son travail « in situ »,
à la suite de l'enlè vement de la pièce, le musée n'apparut plus comme une gigantesque sculpture
déplo yant sa spirale triomphante, mais comme un énorme trou noir stupide et inhabité.
»
Pour la première fois, et de manière particulièrement éclatante, Buren récuse un rapport hiérarchique
et un cadre de représentation qui gère les œuvres d'art à leur insu : le musée.
Il opère là un complet
renversement, ou retournement, conceptuel qui dépasse la simple « critique » du lieu d'exposition
pour , comme l'écrit très bien Guy Lelong, «déduire ses travaux des lieux où ils prennent place afin de les
intégrer à l'œuvre elle-même ».
Daniel Buren, né à Boulogne-Billancourt en 1938, France.
Page de droite , photo-s ouvenir.
Peinture-Sculp ture, trava il in situ, février 1971, 10 x 20 m.
exposée lors de la VI Guggenheim
International, Guggenheim Museum, New York.
États-Unis.
détail.
Page de gauche , pho to-souve nir , Around the corner,
travail in situ .
in The Eye of the Storm.
exposition au Guggenheim Museum, New York, mars- juin 2005.
détail..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- TRAITÉ DE LA PEINTURE ET DE LA SCULPTURE de Richardson père et fils
- RÉFLEXIONS SUR L’IMITATION DES ARTISTES GRECS DANS LA PEINTURE ET LA SCULPTURE
- PEINTURE-SCULPTURE de 1930 à 1939 : Histoire
- Le nu en peinture et en sculpture
- L'art néolithique : A L'ORIGINE DE LA PEINTURE ET DE LA SCULPTURE