Bruegel l'Ancien - vie et oeuvre du peintre.
Publié le 15/05/2013
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Bruegel l'Ancien, le Pays de Cocagne
L'esprit des Proverbes flamands et des « Mois », ainsi que l'influence des légendes populaires qui transparaissent dans la peinture de Bruegel trouvent une expression plus synthétique dans lesœuvres de la dernière période.
D'une symbolique qui peut apparaître aujourd'hui complexe, voire ésotérique, l'image s'éloigne néanmoins de la rhétorique pour transposer l'activité humaine et lespectacle du monde.
Dans le Pays de cocagne, la société - paysan, soldat, clerc sont couchés paresseusement sous un arbre d'abondance - est placée au centre des rêves utopiques et de tous lesdangers.Pieter Bruegel l'Ancien, le Pays de Cocagne, 1567.
Huile sur bois, 52 × 78 cm.
Alte Pinakothek, Munich.B&U International Picture Service
Dans un premier temps, Bruegel l’Ancien privilégie les paysages pour lesquels, tout au long de sa vie, il manifeste un intérêt récurrent.
Ses plus anciens croquis, ceux qu’il exécute au cours de son voyage en Italie ( Paysage montagneux avec cloître
italien, 1552, Staatliche Museen, Berlin ; Paysage de montagne avec ville fortifiée, 1553, British Museum, Londres), révèlent d’ailleurs la précocité de son talent et la promptitude virtuose de son art à saisir l’atmosphère propre à chaque saison et les
moindres nuances de la nature, même les plus ténues.
Un même sens de l’observation de la nature se retrouve dans des travaux plus tardifs, comme Chasseurs dans la neige (1565, Kunsthistorisches Museum, Vienne) et la Pie sur le gibet (1568,
Hessisches Landesmuseum, Darmstadt).
À la différence des représentations de la fin du Moyen Âge sur les travaux des saisons et les miniatures consacrées aux mois de l’année, les paysages de Bruegel l’Ancien ne livrent pas de clefs allégoriques ou symboliques.
Dans une nature qui évolue
en symbiose avec l’homme, ils témoignent seulement de la simplicité de la vie à la campagne et procurent l’image rêvée et parfois trompeuse d’une société idéale ( le Pays de cocagne, 1567, Alte Pinakothek, Munich).
4 DES DIABLERIES AUX SUJETS BIBLIQUES
À son retour d’Italie, en 1553, Bruegel l’Ancien produit régulièrement des dessins destinés à la gravure, notamment publiés par l’imprimeur Hieronymus Cock.
À côté de paysages, il exécute de nombreuses estampes qui empruntent directement au
répertoire médiéval ou de Jérôme Bosch.
Quoique le traitement soit moins surréel et onirique, l’empreinte fantastique de l’héritage « boschien » est patente dans la série de dessins intitulée les Sept Péchés capitaux (1556-1557, gravée par Pieter
Van der Heyden en 1557-1558), peuplée de personnages cocasses, de créatures monstrueuses et de nains démoniaques.
Même écho dans la Chute des anges rebelles (1562, musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles) où s’affrontent le
bien et le mal au sein d’un chaos d’Apocalypse.
Ces œuvres témoignent toutes des conflits religieux et des déchirements de conscience qui, sous la Réforme, ont bouleversé les mentalités et le tissu social et politique des Pays-Bas.
Atteste aussi de ce
tiraillement la dominante antinomique des peintures consacrées à des épisodes bibliques comme le Massacre des innocents (1566-1567, Royal Gallery, Hampton Court) ou la Parabole des aveugles (1568, museo nazionale di Capodimonte, Naples).
5 DE LA RURALITÉ À LA RÉALITÉ POPULAIRE
Bruegel l'Ancien, le Repas de noces : étude de l'œuvre
Bruegel l'Ancien, le Repas de noces, 1568.
Huile sur bois, 114 × 163 cm.
Gemäldegalerie, Kunsthistorisches Museum, Vienne.© Microsoft Corporation.
Tous droits réservés.
À la fin des années 1550, Bruegel l’Ancien peint une série de grands panneaux aux compositions complexes.
Il y décrit des moments de la vie rurale flamande et des travaux des champs.
Les premiers de ces panneaux — les Proverbes des Pays-Bas
(1559, Gemäldegalerie, Staatliche Museen, Berlin) — illustrent quelques exemples de sagesse populaire.
Dans la même veine peuvent être cités Combat de Carnaval et de Carême (1559, Kunsthistorisches Museum, Vienne) et les Jeux d’enfants
(1560, Kunsthistorisches Museum, Vienne).
Toutes ces œuvres, d’une facture iconographique apparemment naïve, rendent comptent d’un désir de vie stable et d’une aspiration à l’harmonie sociale.
Bruegel l’Ancien continue d’explorer cette
thématique dans des œuvres plus tardives, comme la Rentrée des troupeaux, la Moisson, la Fenaison, Danse de paysans et Repas de noces (toutes peintes entre 1565 et 1568, Kunsthistorisches Museum, Vienne)..
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