Beuys, Joseph - vie et oeuvre du peintre.
Publié le 15/05/2013
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Jospeh Beuys cherche ainsi à réveiller la sensibilité intuitive de l’homme.
Dès le début des années 1960, ses sculptures conçues à partir de matériaux élémentaires (graisse, feutre, cuivre) se proposent de raviver la conscience que l’homme possède
de son environnement, qualité fondamentale que la société moderne lui aurait fait perdre.
Le caractère imposant de ses sculptures est avant tout une invitation à une confrontation physique et spatiale entre l’œuvre et le spectateur.
Le principe
énergétique des matériaux est fondamental dans ses œuvres.
Le feutre n’est, par exemple, pas uniquement un textile naturel, mais perçu pour sa qualité d’isolant thermique et sonore, voire pour son odeur et sa texture.
Les premiers dessins de Joseph Beuys veulent déjà rendre visibles les énergies contenues dans l’homme et son environnement.
Le sujet comme les matériaux utilisés participent aux fondements d’un alphabet de symboles.
L’artiste porte une attention
extrême au choix des éléments qu’il utilise et de la place qu’il leur attribue.
Ainsi, un dessin au crayon rend compte de la mine de plomb qui le matérialise, du papier choisi, l’artiste n’hésitant pas à y intégrer de plus en plus de matériaux naturels
comme des feuilles végétales, de la graisse ou de la cire.
En 1966, Joseph Beuys réalise Infiltration homogène pour piano à queue, œuvre dans laquelle le piano recouvert de feutre perd sa fonction musicale.
Une croix rouge cousue sur le côté de l’objet figure une situation d’urgence.
L’objet évoque sans
aucun doute un imposant animal immobilisé dans une camisole de feutre, hommage au monde animal avec lequel l’homme a rompu.
Joseph Beuys propose ainsi par agencement d’objets, de signes et de matériaux hétéroclites une réflexion spatiale
sur la musique et la création au sens large.
L’homme ne peut, selon lui, retrouver une véritable liberté de création qu’en renouant avec son être sensible originel : son origine animale.
7 RENOUER AVEC L’ENVIRONNEMENT
Avant d’être artiste, Jospeh Beuys est avant tout un philosophe qui s’interroge sur les rapports que l’homme entretient avec son environnement, avec l’art, avec la société.
L’homme en rupture avec son environnement est le thème central de son
œuvre, qui provoque le spectateur, l’amène à une réflexion.
Ses « actions » choquent, intriguent, ne laissent jamais indifférent : de la haine à l’admiration sans borne, les sentiments qu’elles inspirent ne sont jamais en demi-mesure.
En 1974, il
surprend les États-Unis et l’avant-garde new-yorkaise avec sa performance I like America and America likes me, à la galerie René Block à New York.
Pendant 3 jours l’artiste enveloppé de feutre converse avec un coyote, afin de réconcilier la nature et
la culture.
En 1986, un mois avant sa mort, l’artiste présente sa dernière sculpture, Plight, hommage à Infiltration homogène pour piano à queue et synthèse de son travail depuis des décennies.
Cet « environnement » est le lieu de toutes les
perceptions du spectateur où convergent l’ouïe, la vue, l’odorat, le goût et le toucher.
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