BÊLA BARTOK
Publié le 04/02/2019
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conte de fées, l’amour et l’abnégation anéantissent tous les obstacles. Les qualités mises en valeur sont identiques dans le Mandarin merveilleux, bien que la conquête plus douloureuse. Le caractère non conformiste des personnages -dont une prostituée et des gangsters- explique en partie l’échec de cet opéra.
Les concerts
Au début des années 1920, Bartok est particulièrement influencé par Arnold Schônberg (1874-1951) et utilise beaucoup les diverses possibilités de la dissonance. L’atonalité ne l’a cependant jamais vraiment conquis et son langage musical reste très individuel et plein de vitalité. Parmi les œuvres les plus célèbres, se distinguent les trois quatuors à cordes composés entre 1927 et 1934, Musique pour instruments à cordes, percussion et célesta (1936), Sonate pour deux pianos et percussion (1937), une seule musique pour chœur, la Cantata profana (1930), qui s’ins-
pire du thème légendaire des chants de Noël roumains: les neuf fils d’un paysan transformés en cerfs recouvrent la liberté le soir de Noël.
À partir de 1933, Bartok prend ouvertement parti contre le développement du fascisme en Hongrie et contre le nazisme en Allemagne où il y interdit l’interprétation de sa musique. Il ne se décide à partir en exil qu’après la mort de sa mère en décembre 1938. Contrairement à beaucoup d’autres exilés, il obtient un poste de chargé de recherches à l’université de Columbia à New York où il est également responsable de l’importante collection de chants folkloriques serbo-croates de l’université. Si sa situation financière même modeste est désormais assurée, sa santé se détériore gravement. Cruelle ironie du sort, c’est au moment même où il acquiert une réputation internationale et où il est de plus en plus sollicité à l’étranger qu’il est atteint de leucémie. Malgré la maladie, il parvient à terminer le Concerto pour orchestre (1943), la Sonate pour violon (1944) et le Troisième Concerto pour piano (1945), mais son Concerto pour alto reste inachevé. C’est la fin de la guerre. Bartok veut retourner à Budapest, mais il est transporté au West Side Hospital de New York où il s’éteint le 25 septembre 1945.

«
Béla
Bartok
vacances d'été dans des régions reculées de la
Hongrie -où les anciennes coutumes sont encore
préser vées- à enregistrer des chants sur les
cylindres de cire d'un phonographe Edison.
Il s'in
téresse bientôt à d'autres peuples (au grand dam
des nationalistes hongrois), notamment aux Rou
mains, aux Slaves, aux Ukrainiens et aux Turcs.
Puis, il travaille sur les mêmes bases en Afrique
du Nord.
En 1913, il enregistre deux cents chants
arabes et kabyles.
La collecte, la transcription et la classification
de douze mille chants représentent un immense
travail; son recueil en plusieurs volumes est, à lui
seul, une véritable prouesse.
Signe des temps,
une recherche similaire était entreprise à la
même époque en Angleterre par le musicologue
et folklorist� Cecil Sharp, qui plus tard fit de
même aux Etats-Unis, dans les Appalaches.
En
1909, Bartok épouse Marta Ziegler, qui, l'année
suivante, lui donne un fils.
La musique folklo
rique a influencé -bien qu'indirectement- les
compositions de Bartok, lui permettant de trou
ver de nouvelles formes de mélodie et d'harmo
nie.
Au début du siècle, Zoltan Kodaly lui fait
découvrir Debussy: c'est un choc pour Bartok,
l'influence de cette découverte est très sensible
dans son premier Quatuor à cordes (1908).
Les
critiques hongrois sont réfractaires aux nouveaux
courants musicaux, et Bartok et Kodaly s'éver
tuent en vain à éduquer le public.
Les composi
tions de Bartok ne sont d'ailleurs pas plus appré
ciées à l'étranger.
Lorsque l'Opéra de Budapest
refuse de produire le Château de Barbe-Bleue en
1911, Bartok décide «d'écrire uniquement pour
le tiroir de son bureau ••.
La Première Guerre mondiale s'achève par l'ef
fondrement de l'Empire austro-hongrois et la
naissance d'une Hongrie indépendante mais
affaiblie.
Bartok espère être aidé par les nou
veaux gouvernants.
Mais ceux-ci critiquent son
œuvre, qui dépasse le cadre national.
Il compose
alors les Improvisations sur des chansons pay
sannes pour piano.
On lui commande cependant
une œuvre pour fêter la réunion de Buda et de
Pe st: c'est la Suite de danses (1923) formée de
deux danses arabes, une danse hongroise et une
roumaine.
Les vingt années qui suivent la Premiè
re Guerre mondiale correspondent à l'apogée de
Béla Bartok (à gauche) en 1918 ..,...
avec son ami, le compositeur
hongrois Zoltan Kodflly qui lui fit découvrir
les richesses de la musique folklorique.
�
Béla Bartok
en 1915,
écoutant sur
son phonogramme
ses propres
enregistrements
de mélodies
folkloriques.
Sans sa politique
de préservation
et sa persévérance
beaucoup d'entre
celles-ci auraient
été sans doute
perdues.
la création et de la productivité de Bartok.
Bien
qu'il ait jusque-là essentiellement composé de la
musique de chambre et orchestrale, il crée, au
début de cette période, les deux seules composi
tions dramatiques de son œuvre.
Les comp ositions dramatiques
Son ballet, Le prince de bois, est interprété à
Budapest en 1917 et devient curieusement un
succès.
Le ballet prépare, en quelque sorte, le ter
rain pour la première, en 1918, de son opéra,
composé sept ans plus tôt, le Château de Barbe
Bleue.
Il faut attendre 1926 pour que sa pantomi
me, le Mandarin merveilleux, écrit en 1918, soit
montée, elle aussi pour une seule représentation.
C'est alors la fin de sa carrière de compositeur
dramatique.
Ces trois créations semblent être
liées les unes aux autres, et il se peut qu'illes ait
conçues pour une seule représentation.
Le Châ
teau de Barbe-Bleue est très influencé par Pelléas
et Mélisande de Debussy ainsi que par le symbo
lisme.
Au lieu de nous montrer, Barbe-Bleue, le
tueur de femmes, Bartok nous dépeint un
homme dont la bien-aimée ouvre une à une les
portes de son âme, sans pour autant parvenir à le
comprendre.
Dans le Prince de bois, inspiré d'un conte
de fées, l'amour et l'abnégation anéantis
sent tous les obstacles.
Les qualités mises en
valeur sont identiques dans le Mandarin mer
veilleux, bien que la conquête plus douloureuse.
Le caractère non conformiste des personnages
-dont une prostituée et des gangsters- explique
en partie l'échec de cet opéra.
Les concerts
Au début des années 1920, Bartok est particuliè
rement influencé par Arnold Schonberg
(1874-1951) et utilise beaucoup les diverses pos
sibilités de la dissonance.
L'atonalité ne l'a
cependant jamais vraiment conquis et son langa
ge musical reste très individuel et plein de vitali
té.
Parmi les œuvres les plus célèbres, se distin
guent les trois quatuors à cordes composés entre
1927 et 1934, Musique pour instruments à cordes,
percussion et célesta (1936), Sonate pour deux
pianos et percussion (1937), une seule musique
pour chœur, la Cantata profana (1930), qui s'ins
pire du thème légendaire des chants de Noël rou
mains: les neuf fils d'un paysan transformés en
cerfs recouvrent la liberté le soir de Noël.
À partir de 1933, Bartok prend ouvertement
parti contre le développement du fascisme en
Hongrie et contre le nazisme en Allemagne où il
y interdit l'interprétation de sa musique.
Il ne se
décide à partir en exil qu'après la mort de sa
mère en décembre 1938.
Contrairement à beau
coup d'autres exilés, il obtient un poste de char
gé de recherches à l'université de Columbia à
New York où il est également responsable de
l'importante collection de chants folkloriques
serbo-croates de l'université.
Si sa situation finan
cière même modeste est désormais assurée, sa
santé se détériore gravement.
Cruelle ironie du
sort, c'est au moment même où il acquiert une
réputation internationale et où il est de plus en
plus sollicité à l'étranger qu'il est atteint de leu
cémie.
Malgré la maladie, il parvient à terminer
le Concerto pour orchestre (1943), la Sonate pour
violon (1944) et le Troisième Concerto pour piano
(1945), mais son Concerto pour alto reste inache
vé.
C'est la fin de la guerre.
Bartok veut retourner
à Budapest, mais il est transporté au West Side
Hospital de New York où il s'éteint le 25 sep
tembre 1945..
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