Bataille de San Romano, la [Paolo Uccello] - étude du tableau.
Publié le 16/05/2013
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3. 3 Bernardino della Ciarda désarçonné
Panneau central conservé à Florence (181 × 322 cm), Bernardino della Ciarda désarçonné est l’épisode majeur du cycle.
Il montre la victoire finale des Florentins, lorsque Bernardino della Ciarda est désarçonné et vaincu.
Le condottiere à la solde de
Sienne est la figure centrale de la scène, entre un groupe de cavaliers florentins à gauche — dont l’un le renverse de sa lance —, et un autre groupe à droite.
En arrière-plan, une mêlée des fantassins, hallebardiers et arbalétriers anime la scène.
Au
fond, un chien poursuivant des lièvres à travers champs montre une métaphore de l’action, tandis qu’apparaissent des renforts.
Unifiée par le jeu dynamique des armes, la composition s’organise selon deux perspectives.
Le premier plan est construit sur un réseau perspectif souligné au sol par les deux chevaux renversés avec leur cavalier, les corps, les boucliers et, plus
encore, par les lances brisées.
Le cavalier central qui bascule sous le coup de lance, le cheval qui rue à droite, le cheval blanc qui se cabre à gauche, sont les morceaux de virtuosité d’une scène qui exploite les possibilités de la vue en raccourci et du
rendu dynamique du mouvement.
Le fond, quant à lui, suit la même perspective « gothique » que le panneau londonien.
4 GÉOMÉTRIE ET EFFETS DE RACCOURCIS
Paolo Uccello parsème ses trois compositions de raccourcis saisissants qui s’attachent à la description presque expérimentale de figures de chevaux, de lances brisées jonchant le sol ou de soldats en armure.
Les trois panneaux sont fortement scandés
par des verticales massives, formées par les lances dressées qui confèrent un contrepoids statique à l’agitation de l’ensemble.
La multiplication d’objets identiques (lances, pattes de chevaux, etc.) donne cependant du mouvement à chacune des compositions.
Le foisonnement complexe, qui multiplie les intersections et les juxtapositions de figures et de détails, s’autorise des
déformations et des invraisemblances en fonction des besoins plastiques et rythmiques.
De l’événement historique, Paolo Uccello crée en définitive une illusion de la réalité, un univers fantasmagorique.
Orchestration dramatique et construction géométrique et abstraite, la Bataille de San Romano constitue probablement le versant le plus étrange de la Renaissance florentine.
Cet art de Paolo Uccello a inspiré nombre d’artistes du XXe siècle — en
particulier les cubistes, comme en témoigne sans doute Nu descendant un escalier de Marcel Duchamp.
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