BATAILLE DE LEGNANO (La) de Giuseppe Verdi

Le style apparaît plus personnel de forme et d’expression ; par la nouvelle vigueur de l’inspiration, le mouvement exubérant et artificiel fait place à une tension juste et suffisante. Ce qui est remarquable surtout, ce sont les récitatifs en forme d’airs, souvent beaux : grande conquête de Verdi dans le domaine de l’expression, marquant la fin du récitatif aride et la nouvelle plasticité dramatique des mélodies. Le chœur a cappella, « Viva l’Italia », est grandiose ; un autre, « Giuriam », après la rencontre pathétique de Rolando et d’Arrigo, apporte une contribution d’effet très heureux ; puis le « Domandan vendetta » éclate à l’orchestre, avec énergie. La première page ardente et dramatique est le duo de Lida et d’Arrigo ; les formules rythmiques vieillies du chant et de l’accompagnement semblent se raviver, les récitatifs se dénouent agiles et nerveux ; les deux voix ne suivent pas la même mélodie, mais opposent des chants de caractère différent. Le duo, qui présente clairement l’état d’âme des deux amoureux, continue en « arioso * et, le dialogue se poursuit avec vivacité.