autoportrait (art)1PRÉSENTATIONautoportrait (art), représentation figurative de l'artiste par lui-même ; par extension, nom du genre pictural formé par ce type d'oeuvres.
Publié le 16/05/2013
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3. 2 Autoportrait et baroque
L’art de l’autoportrait se diffuse à travers l’Europe entière : les peintres flamands tels Antoon Van Dyck et Pierre Paul Rubens ( Autoportrait avec sa femme, 1609, Alte Pinakothek, Munich) ou anglais tels que, plus tardivement, William Hogarth se
livrent à l’exercice.
La peinture hollandaise du « plein-baroque » (1620-1650) connaît une grande production de ce type d’œuvres ( voir art baroque).
Sans doute la proclamation d’indépendance des Provinces-Unies (1579) favorise-t-elle la liberté
intellectuelle et, par conséquent, la libre expression individuelle.
Nombreux sont les artistes qui veulent se peindre, à l’image de Nicolas Eliasz (dit Pickenoy), Adriaen Van Ostade, Pieter Van Slingelandt ou Arys De Voys.
Cependant, le principal maître du genre au cours de cette période est sans conteste Rembrandt.
Ses autoportraits saisissants découvrent, comme saisis sur le vif dans le clair-obscur de son atelier, les multiples facettes de sa personnalité, les
inflexions de son humeur, mais également les déguisements divers dont il aime à se parer et les transformations de son physique au fil des années.
Au cours de sa carrière, le peintre réalise ainsi plus de soixante autoportraits peints, ainsi que de
nombreux dessins le figurant.
4 AUX XVII E-XVIII E SIÈCLES
4. 1 Autoportrait et classicisme
La représentation de l’artiste dans son atelier continue d’inspirer nombre d’artistes européens pendant la période classique.
Les miroirs de grande taille — permettant de réfléchir un individu intégralement — conduisent à un enrichissement de l’art de
l’autoportrait en apportant une vision parfois plus majestueuse des modèles, et en permettant une plus grande complexité des compositions.
Les autoportraits de Nicolas Poussin comptent parmi les œuvres marquantes de cette période, et mettent en
avant un goût certain pour le décor et la théâtralité ( Autoportrait, 1649, Gemäldegalerie, Berlin ; Autoportrait, 1650, musée du Louvre, Paris).
Le désir d’une plus grande complexité se révèle quant à lui dans la production de toiles, dans lesquelles les artistes se figurent dans leur atelier au milieu d’autres portraits ( Le peintre travaillant au portrait de son père, Louis-Michel Van Loo, 1762,
musée national du château de Versailles).
L’autoportrait devient alors l’occasion d’un jeu de la vraisemblance, où le spectateur est confronté à des figures variées disposées dans des plans différents.
La pose de l’artiste devient plus recherchée ; celui-
ci peut ainsi se montrer debout dans une position complexe, ou de dos, le visage tourné vers le spectateur, à l’exemple de l’autoportrait de David Bailly (1651, musée de Lakenhal, Leyde).
Dans les Ménines (1656, musée du Prado, Madrid), Diego
Vélasquez quant à lui place le spectateur face à lui, à la place des modèles de sa toile, c’est-à-dire les souverains d’Espagne dont il peint le portrait et dont les reflets apparaissent dans un miroir au fond de la peinture.
4. 2 Autoportrait et néoclassicisme
Le regain religieux en Europe et l’émergence des États-nations va limiter la portée de ce genre particulier car, comme le souligne Blaise Pascal, désormais « Le moi est haïssable ».
Devant ces nouvelles pressions sociales, les artistes européens usent
de malice pour justifier leurs autoportraits : David Bailly intitule ainsi son autoportrait Vanité , et Antonie Van Steenwinkel se parodie en abordant le thème de l’imposture.
En France, la période est marquée par les œuvres produites par Jean-Baptiste Chardin, qui propose de se montrer avec une grande humilité dans trois autoportraits au pastel datés des environs de 1770 (notamment Autoportrait aux bésicles, 1771,
musée du Louvre, Paris).
Quelques années plus tard, Jacques Louis David se peint palette et pinceau en main (1794, musée du Louvre, Paris) ; l’œuvre renferme une dimension politique car le tableau, exécuté en prison, sonne comme la
revendication de la poursuite de l’activité de l’artiste malgré sa captivité.
Élisabeth Vigée-Lebrun quant à elle signe quelques-uns des rares autoportraits féminins de la peinture occidentale, se représentant occupée à son art ( Autoportrait, 1800, musée
de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg) mais également en compagnie de sa fille (1786, musée du Louvre, Paris).
5 AU XIX E SIÈCLE
5. 1 Autoportrait et romantisme
Le genre de l’autoportrait romantique se caractérise par l’importance de sa dimension psychologique.
Fasciné par l’idée du morbide, l’artiste romantique ressent de façon aiguë le clivage de son être : entre expression de l’unité de son moi et le
sentiment de sa désagrégation.
Il cherche, alors, une forme d’expérience-limite radicale où la vérité totale de son être s’exprimera dans une clarté évidente, au milieu d’un univers de représentation où chaque forme sera l’émanation naturelle du moi.
L’autoportrait romantique est souvent excessif, voire violent, et peut constituer l’expression d’une tension psychologique insoutenable.
Cette force du regard introspectif se révèle notamment dans l’impressionnant Autoportrait de Caspar David
Friedrich (dessin de 1818).
Un artiste tel que Johann Heinrich Füssli quant à lui se représente dans de nombreux dessins et offre une vision de lui-même côtoyant l’excès et l’exaltation ( Autoportrait en faune, Tate Gallery, Londres ; le Désespoir de
l’artiste devant la grandeur des ruines antiques, 1778-1780, Kunsthaus, Zurich).
Mais c’est Francisco Goya qui synthétise le mieux cet art de l’expérience intérieure par son Autoportrait avec le Dr Arrieta (1820, The Minneapolis Institute of Arts), d’une force expressive fascinante.
L’artiste n’hésite pas dans cette œuvre à se montrer
malade et désemparé.
5. 2 Autoportrait et impressionnisme
L’impressionnisme se concentrant sur un nouveau traitement de la couleur et de la lumière, l’autoportrait impressionniste s’intéresse avant tout à l’agencement des couleurs.
Les contours s’estompent dans la lumière et les détails se fondent dans la
vision d’ensemble.
Les trois autoportraits de Vincent Van Gogh conservés au musée d’Orsay (1887-1889), montrent le visage du peintre progressivement intégré dans une composition jouant sur les divers dégradés de bleus.
L’autoportrait de Claude
Monet, laissant une impression d’œuvre inachevée, marie les jaunes de sa barbe et les roses du visage, donnant l’impression d’une composition « photoréaliste » dans laquelle le sujet semble soudain se détacher de son objet ( Autoportrait, 1917,
musée d’Orsay, Paris).
Au sein du postimpressionnisme, Paul Gauguin propose des autoportraits aux arrière-plans représentant ses propres créations, qui s’affirment comme autant d’indices de l’évolution artistique du peintre ( Portrait de l’artiste, 1896, musée d’Orsay,.
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