Auguste RENOIR: VASE DE PIVOINES
Publié le 17/01/2022
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Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919
• Vase de pivoines • Huile sur toile 41,3 cm x 32,7 cm • Signé en bas, à droite, « A Renoir «. • Peint vers 1890 • Localisation : collection particulière • Expositions : Londres, 1951, 1956; Vevey, 1956; Aarau, 1960
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Renoir, sans doute le dernier des grands peintres dont le talent se soit manifesté dans toutes les branches de lapeinture, est parfois négligé comme paysagiste.
Il a passé d'une palette où les verts et les bleus dominaient à desharmonies "en rouge", quand il ramena toutes les autres nuances à cette couleur généreuse.
Les aspects "sublimes"de la nature ne l'ont point tenté et, même quand elle semble soulevée dans ses derniers paysages du Midi par unélan dionysiaque, elle n'accable point l'homme, elle est sa compagne bienveillante.
L'image que Renoir se fait del'espace nous offre cette atmosphère de paradis païen.
Ce que le regard embrasse suffit à l'artiste.
Il n'a rien d'unanalyste, ce magicien généreux et immobile.
De son seul regard, il "charme" les apparences.
Elles se posent sur satoile et s'y prennent à un réseau de poésie.
Il observe avec la vigilance exclusive et infaillible des peintres descavernes à qui leur pas réglé sur celui du gibier avait enseigné à en discerner les plus fugitives attitudes.
Après avoirusé de toutes les ressources de l'impressionnisme par quoi l'espace emprunte la fluidité du temps, Renoir éprouvaque cette vaine poursuite tend à subordonner l'artiste.
Pour Renoir, civilisé occidental, jamais ne s'efface lasuprématie de l'homme, qui seul est capable à la fois de sentir et d'organiser la nature.
Pour exprimer la profondeur,il inventera un milieu idéal où flotteront les objets, selon que la vivacité de leurs tons les éloigne ou les rapproche denous.
En situant les choses par la fermeté de leurs accents, il trouvera, pour des motifs analogues, une réponsepersonnelle aux questions que posaient les cubistes.
Si la renommée qui salue en Renoir un des plus grands peintres du nu est trop exclusive, elle lui donne sa valeurauthentique.
Courbet est l'inventeur du type que Renoir réalisera peu à peu : la créature forte, saine, généreuse,dont la peau "prend bien la lumière".
Il échappait à cette superstition du dessin linéaire qui imposait aux corps lasilhouette voulue par la mode et parait les visages d'une suavité idéale.
Les nus de Renoir offriront longtemps uncontraste avec leurs "têtes expressives".
C'est au cours de son voyage en Italie qu'il fixe les traits si distinctifs dontil ne s'écarte plus ; la Baigneuse blonde de 1881 est à la limite imprécise entre deux penchants de notre être : sonregard va bientôt oublier les émotions de la vie humaine, au moment où elle va s'en retourner vers cette mer, dontla nuance des flots effacera la lueur plus sombre qu'y avait allumé le reflet de l'esprit.
Les nus de la dernière époque ont suscité des critiques et des enthousiasmes irréductibles.
Il y avait pour Renoirune relation évidente entre la dilatation des formes et la "montée en rouge" qui nuance les corps et les choses.
Bienqu'il y ait dans cette production abondante et éclatante des pages où la vie semble surnager plutôt qu'elle n'animeles êtres, on hésiterait à condamner cette "expérience" suprême d'un génie admirablement honnête.
Quand on vientde revoir après huit années les deux Baigneuses couchées du Louvre, la nuance de nacre rose et non plus le vifincarnat qui nourrit leur peau et la force sereine et palpable qui irradie de leurs flancs et anime les plantes, l'eau,leurs compagnes mêmes et le ciel, on ne doute plus que le vieux créateur infirme n'a pas cessé de nous étonner parses leçons.
LE CONTEXTELe 14 avril 1890, à la mairie du 9e arrondissement de Paris, Renoir épouse Aline Chari-pot, avec qui il vit depuisplusieurs années et dont il a déjà eu un enfant: Pierre.
Ils habitent Montmartre, 13, rue Girardon, dans unappartement qu'ils ont baptisé ironiquement « château des brouillards ».
Entre l'artiste peintre et l'humble paysannedevenue modèle la différence de culture est importante.
Leur second fils, Jean, le futur cinéaste, se souvient : «Les dîners intimes avec de brillants causeurs apprirent à ma mère.., à se taire.
Ne pouvant opposer sa connaissancede la vigne aux paradoxes brillants de ses compagnons de table, elle décida d'y répondre par la qualité de sesrepas.»
Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919• Vase de pivoines• Huile sur toile 41,3 cm x 32,7 cm• Signé en bas, à droite, « A Renoir ».• Peint vers 1890• Localisation : collection particulière• Expositions : Londres, 1951, 1956; Vevey, 1956; Aarau, 1960
L'OEUVREPour Renoir, la peinture est faite avant tout pour dispenser du plaisir.
Elle doit donc être aimable et faire la joie desyeux, comme c'est le cas ici pour ce bouquet de pivoines gracieusement arrangé.
La matière est riche, et les fleurset les feuilles, brossées en larges coups de pinceau, forment une masse colorée.
Le vase, tout en transparence, sedevine à peine.
LA COTELa plupart des huiles sur toile de Renoir se négocient entre 1 et 10 millions de francs français (180000 dollars et 1,8million de dollars).
Vase de pivoines vaudrait aux alentours de 2 millions de francs français (360000 dollars).
Il arrivecependant qu'une oeuvre mineure trouve un acquéreur pour une somme bien moindre.
Ainsi, une petite nature mortes'est vendue 230000 FF (42000 dollars) à New York en 1993..
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