Auguste RENOIR: PAYSAGE A WARGEMONT
Publié le 21/12/2010
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Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919
• Paysage à Wargemont • Huile sur toile 80 cm x 100 cm • Signé et daté bord droit «Renoir. 79« • Peint en 1879 • Localisation : Toledo Museum of Art • Expositions : Copenhague, 1914; Londres, Paris, 1985; Boston, 1985-1986
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courbe d'un corps, la splendeur du jour.
Renoir, sans doute le dernier des grands peintres dont le talent se soit manifesté dans toutes les branches de lapeinture, est parfois négligé comme paysagiste.
Il a passé d'une palette où les verts et les bleus dominaient à desharmonies "en rouge", quand il ramena toutes les autres nuances à cette couleur généreuse.
Les aspects "sublimes"de la nature ne l'ont point tenté et, même quand elle semble soulevée dans ses derniers paysages du Midi par unélan dionysiaque, elle n'accable point l'homme, elle est sa compagne bienveillante.
L'image que Renoir se fait del'espace nous offre cette atmosphère de paradis païen.
Ce que le regard embrasse suffit à l'artiste.
Il n'a rien d'unanalyste, ce magicien généreux et immobile.
De son seul regard, il "charme" les apparences.
Elles se posent sur satoile et s'y prennent à un réseau de poésie.
Il observe avec la vigilance exclusive et infaillible des peintres descavernes à qui leur pas réglé sur celui du gibier avait enseigné à en discerner les plus fugitives attitudes.
Après avoirusé de toutes les ressources de l'impressionnisme par quoi l'espace emprunte la fluidité du temps, Renoir éprouvaque cette vaine poursuite tend à subordonner l'artiste.
Pour Renoir, civilisé occidental, jamais ne s'efface lasuprématie de l'homme, qui seul est capable à la fois de sentir et d'organiser la nature.
Pour exprimer la profondeur,il inventera un milieu idéal où flotteront les objets, selon que la vivacité de leurs tons les éloigne ou les rapproche denous.
En situant les choses par la fermeté de leurs accents, il trouvera, pour des motifs analogues, une réponsepersonnelle aux questions que posaient les cubistes.
Si la renommée qui salue en Renoir un des plus grands peintres du nu est trop exclusive, elle lui donne sa valeurauthentique.
Courbet est l'inventeur du type que Renoir réalisera peu à peu : la créature forte, saine, généreuse,dont la peau "prend bien la lumière".
Il échappait à cette superstition du dessin linéaire qui imposait aux corps lasilhouette voulue par la mode et parait les visages d'une suavité idéale.
Les nus de Renoir offriront longtemps uncontraste avec leurs "têtes expressives".
C'est au cours de son voyage en Italie qu'il fixe les traits si distinctifs dontil ne s'écarte plus ; la Baigneuse blonde de 1881 est à la limite imprécise entre deux penchants de notre être : sonregard va bientôt oublier les émotions de la vie humaine, au moment où elle va s'en retourner vers cette mer, dontla nuance des flots effacera la lueur plus sombre qu'y avait allumé le reflet de l'esprit.
Les nus de la dernière époque ont suscité des critiques et des enthousiasmes irréductibles.
Il y avait pour Renoirune relation évidente entre la dilatation des formes et la "montée en rouge" qui nuance les corps et les choses.
Bienqu'il y ait dans cette production abondante et éclatante des pages où la vie semble surnager plutôt qu'elle n'animeles êtres, on hésiterait à condamner cette "expérience" suprême d'un génie admirablement honnête.
Quand on vientde revoir après huit années les deux Baigneuses couchées du Louvre, la nuance de nacre rose et non plus le vifincarnat qui nourrit leur peau et la force sereine et palpable qui irradie de leurs flancs et anime les plantes, l'eau,leurs compagnes mêmes et le ciel, on ne doute plus que le vieux créateur infirme n'a pas cessé de nous étonner parses leçons.
L'OEUVRELe peintre s'est placé sur une hauteur pour suivre le tracé d'un chemin sinueux serpentant au milieu d'unevégétation éparse.
L'emploi d'un grand format lui permet d'intégrer la forêt dense (=lui s'étend à l'horizon.
Au premierplan, sur la droite, quelques arbustes et buissons, traités avec des touches très fines, suivent la courbe du sentier.Des petits rochers, visibles à la loupe, jonchent ici et là le paysage.
L'oeil se perd légèrement dans ce foisonnementde formes indistinctes, où l'on devine plus que l'on ne perçoit nettement les buissons, les taillis et les arbres.
Lestaches jaunes, qui se détachent contre les tons verts et rose-brun, restent indéfinissables.
A l'arrière-plan, le cielest rendu avec une bande étroite parsemée de légères touches obliques gris-lilas.
Un examen approfondi du tableaumontre que les couches ce peinture utilisées sont très minces.
Ce Paysage est de loin l'oeuvre la plus originale quel'artiste ait peinte lors de son séjour chez les Bérard.
Les Rosiers à Wargemont sont en effet d'une compositionnettement plus traditionnelle, et L'Après-midi des enfants Wargemont est d'inspiration presque classique.
LA COTEUn tableau légèrement antérieur, Paysage de Fontainebleau, a été acquis pour 1,8 million de francs français (330000 dollars) au cours d'une vente aux enchères à Lyon en 1990.
Nombreuses sur le marché, les huiles du peintrecoûtent entre 120 000 FF (22 000 dollars) et 43,2 millions de francs français (7,8 millions de dollars).
Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919• Paysage à Wargemont• Huile sur toile 80 cm x 100 cm• Signé et daté bord droit «Renoir.
79»• Peint en 1879• Localisation : Toledo Museum of Art• Expositions : Copenhague, 1914; Londres, Paris, 1985; Boston, 1985-1986
LA CRITIQUEIl faudra de nombreuses années pour que le peintre fasse l'unanimité.
« Renoir, c'est l'ingénuité savante, c'estl'expérience qui se remet sans cesse en apprentissage», écrit Gustave Geffroy..
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