Auguste RENOIR: LES ENVIRONS DE VARENGEVILLE
Publié le 23/12/2010
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Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919
• Les Environs de Varengeville • Huile sur toile 50 cm x 63,5 cm • Peint en 1885 • Signé en bas, à gauche, «Renoir « • Localisation : collection particulière
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harmonies "en rouge", quand il ramena toutes les autres nuances à cette couleur généreuse.
Les aspects "sublimes"de la nature ne l'ont point tenté et, même quand elle semble soulevée dans ses derniers paysages du Midi par unélan dionysiaque, elle n'accable point l'homme, elle est sa compagne bienveillante.
L'image que Renoir se fait del'espace nous offre cette atmosphère de paradis païen.
Ce que le regard embrasse suffit à l'artiste.
Il n'a rien d'unanalyste, ce magicien généreux et immobile.
De son seul regard, il "charme" les apparences.
Elles se posent sur satoile et s'y prennent à un réseau de poésie.
Il observe avec la vigilance exclusive et infaillible des peintres descavernes à qui leur pas réglé sur celui du gibier avait enseigné à en discerner les plus fugitives attitudes.
Après avoirusé de toutes les ressources de l'impressionnisme par quoi l'espace emprunte la fluidité du temps, Renoir éprouvaque cette vaine poursuite tend à subordonner l'artiste.
Pour Renoir, civilisé occidental, jamais ne s'efface lasuprématie de l'homme, qui seul est capable à la fois de sentir et d'organiser la nature.
Pour exprimer la profondeur,il inventera un milieu idéal où flotteront les objets, selon que la vivacité de leurs tons les éloigne ou les rapproche denous.
En situant les choses par la fermeté de leurs accents, il trouvera, pour des motifs analogues, une réponsepersonnelle aux questions que posaient les cubistes.
Si la renommée qui salue en Renoir un des plus grands peintres du nu est trop exclusive, elle lui donne sa valeurauthentique.
Courbet est l'inventeur du type que Renoir réalisera peu à peu : la créature forte, saine, généreuse,dont la peau "prend bien la lumière".
Il échappait à cette superstition du dessin linéaire qui imposait aux corps lasilhouette voulue par la mode et parait les visages d'une suavité idéale.
Les nus de Renoir offriront longtemps uncontraste avec leurs "têtes expressives".
C'est au cours de son voyage en Italie qu'il fixe les traits si distinctifs dontil ne s'écarte plus ; la Baigneuse blonde de 1881 est à la limite imprécise entre deux penchants de notre être : sonregard va bientôt oublier les émotions de la vie humaine, au moment où elle va s'en retourner vers cette mer, dontla nuance des flots effacera la lueur plus sombre qu'y avait allumé le reflet de l'esprit.
Les nus de la dernière époque ont suscité des critiques et des enthousiasmes irréductibles.
Il y avait pour Renoirune relation évidente entre la dilatation des formes et la "montée en rouge" qui nuance les corps et les choses.
Bienqu'il y ait dans cette production abondante et éclatante des pages où la vie semble surnager plutôt qu'elle n'animeles êtres, on hésiterait à condamner cette "expérience" suprême d'un génie admirablement honnête.
Quand on vientde revoir après huit années les deux Baigneuses couchées du Louvre, la nuance de nacre rose et non plus le vifincarnat qui nourrit leur peau et la force sereine et palpable qui irradie de leurs flancs et anime les plantes, l'eau,leurs compagnes mêmes et le ciel, on ne doute plus que le vieux créateur infirme n'a pas cessé de nous étonner parses leçons.
L'OEUVRELe sujet est sobre : un petit chemin au coeur d'une forêt, peint par un bel après-midi d'été, à l'heure où le cielsemble s'assombrir pour laisser place à un orage spectaculaire.
L'ombre et la lumière, les nuances de vert et dejaune sont les principaux éléments de ce tableau.
Le peintre plante son chevalet là où le chemin se fait plus large etpeut ainsi tout à loisir observer les arbres, leur variété infinie de teintes.
La composition est remarquable par sasimplicité.
Quatre plages de couleur occupent toute la toile: au premier plan, un beige rosé nuancé d'orange et devert ; de part et d'autre, deux masses de vert; à l'arrière-plan, un coin de ciel d'un bleu éteint.Mais Renoir introduit dans son tableau un point de fuite radical: sans le petit chemin qui disparaît au loin dans unezone d'ombre vert foncé, seule la couleur subsisterait et le sujet serait difficilement reconnaissable.
A cet égard, laplage claire au premier plan est tout à fait surprenante.
L'artiste ne représente ni cailloux ni brins d'herbe, secontentant de brosser la surface à larges touches rapides.
Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919• Les Environs de Varengeville• Huile sur toile 50 cm x 63,5 cm• Peint en 1885• Signé en bas, à gauche, «Renoir »• Localisation : collection particulière
LE CONTEXTEDepuis 1880, Renoir voyage beaucoup.
Il a visité l'Algérie, puis l'Italie, où la découverte de Raphaël a provoqué chezlui un véritable choc.
Sa peinture s'en trouve bouleversée.
Désormais, la touche floue et souple de l'impressionnismen'est plus de mise, il se met à peindre des nymphes robustes, surprises au bain, dans une technique très précise quel'on peut qualifier de classique.Les environs de Varengeville s'inscrit dans cette évolution.
Renoir ne procède plus par petites touches; au contraire,son pinceau, tenu d'une main ferme, balaie la surface.
En éliminant les détails inutiles, en donnant au tableau lafraîcheur et la rapidité d'une esquisse, le maître renouvelle sa manière, opère une véritable révolution dans sapeinture.
LA COTELes gravures de Renoir sont toujours nombreuses sur le marché et, naturellement, plus accessibles que les huiles sur.
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