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Auguste RENOIR: LA CONVERSATION

Publié le 21/12/2010

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auguste

Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919

• La Conversation • Huile sur toile 45 cm x 38 cm • Signé en haut, à gauche, «Renoir « • Peint en 1879 • Localisation : Stockholm, National Museum • Expositions : Scandinavie (exposition itinérante), 1921; Malmö (Suède), 1966

auguste

« attrait vif, instinctif et prolongé, de même, dans "un Renoir", une chevelure, du feuillage, des reflets dans l'eau, lacourbe d'un corps, la splendeur du jour. Renoir, sans doute le dernier des grands peintres dont le talent se soit manifesté dans toutes les branches de lapeinture, est parfois négligé comme paysagiste.

Il a passé d'une palette où les verts et les bleus dominaient à desharmonies "en rouge", quand il ramena toutes les autres nuances à cette couleur généreuse.

Les aspects "sublimes"de la nature ne l'ont point tenté et, même quand elle semble soulevée dans ses derniers paysages du Midi par unélan dionysiaque, elle n'accable point l'homme, elle est sa compagne bienveillante.

L'image que Renoir se fait del'espace nous offre cette atmosphère de paradis païen.

Ce que le regard embrasse suffit à l'artiste.

Il n'a rien d'unanalyste, ce magicien généreux et immobile.

De son seul regard, il "charme" les apparences.

Elles se posent sur satoile et s'y prennent à un réseau de poésie.

Il observe avec la vigilance exclusive et infaillible des peintres descavernes à qui leur pas réglé sur celui du gibier avait enseigné à en discerner les plus fugitives attitudes.

Après avoirusé de toutes les ressources de l'impressionnisme par quoi l'espace emprunte la fluidité du temps, Renoir éprouvaque cette vaine poursuite tend à subordonner l'artiste.

Pour Renoir, civilisé occidental, jamais ne s'efface lasuprématie de l'homme, qui seul est capable à la fois de sentir et d'organiser la nature.

Pour exprimer la profondeur,il inventera un milieu idéal où flotteront les objets, selon que la vivacité de leurs tons les éloigne ou les rapproche denous.

En situant les choses par la fermeté de leurs accents, il trouvera, pour des motifs analogues, une réponsepersonnelle aux questions que posaient les cubistes. Si la renommée qui salue en Renoir un des plus grands peintres du nu est trop exclusive, elle lui donne sa valeurauthentique.

Courbet est l'inventeur du type que Renoir réalisera peu à peu : la créature forte, saine, généreuse,dont la peau "prend bien la lumière".

Il échappait à cette superstition du dessin linéaire qui imposait aux corps lasilhouette voulue par la mode et parait les visages d'une suavité idéale.

Les nus de Renoir offriront longtemps uncontraste avec leurs "têtes expressives".

C'est au cours de son voyage en Italie qu'il fixe les traits si distinctifs dontil ne s'écarte plus ; la Baigneuse blonde de 1881 est à la limite imprécise entre deux penchants de notre être : sonregard va bientôt oublier les émotions de la vie humaine, au moment où elle va s'en retourner vers cette mer, dontla nuance des flots effacera la lueur plus sombre qu'y avait allumé le reflet de l'esprit. Les nus de la dernière époque ont suscité des critiques et des enthousiasmes irréductibles.

Il y avait pour Renoirune relation évidente entre la dilatation des formes et la "montée en rouge" qui nuance les corps et les choses.

Bienqu'il y ait dans cette production abondante et éclatante des pages où la vie semble surnager plutôt qu'elle n'animeles êtres, on hésiterait à condamner cette "expérience" suprême d'un génie admirablement honnête.

Quand on vientde revoir après huit années les deux Baigneuses couchées du Louvre, la nuance de nacre rose et non plus le vifincarnat qui nourrit leur peau et la force sereine et palpable qui irradie de leurs flancs et anime les plantes, l'eau,leurs compagnes mêmes et le ciel, on ne doute plus que le vieux créateur infirme n'a pas cessé de nous étonner parses leçons. LES MODÈLESRenoir a représenté dans La Conversation, le peintre Frédéric Cordey et l'un de ses modèles préférés, MargueriteLegrand, dite Margot.

Originaire de Montmartre, cette jeune fille était une habituée de l'atelier de la rue Saint-Georges entre 1875 et 1879.

Elle apparaît également dans d'autres tableaux de Renoir, tels que La Tasse dechocolat ou Chez la modiste.

Malheureusement, Margot devait mourir très jeune de la fièvre typhoïde, malgré lesefforts conjugués du docteur Gachet et du docteur de Bellio, tous deux homéopathes, à qui Renoir avait fait appelpour la soigner. LA SITUATION«La petite m'écrit qu'elle souffre et ne sait quoi faire.

Soyez donc assez gentil pour y aller, ou me dire si vous êtesmalade, ou s'il vous est arrivé quelque chose», écrit Renoir, à Paul Gachet en janvier.Quelques jours plus tard, il reprend : «Ce matin, Monsieur de Bellio est allé voir ma malade, il l'avait vue plusieurs foischez moi (...).

Bref, il m'a dit que quoique n'y étant pas été comme médecin, il a constaté cependant qu'elle étaittout ce qu'il y a de plus perdue.» Margot mourra le 25 février 1879.

Ce jour-là, Renoir envoie ce billet laconique audocteur Gachet «La petite fille que vous avez eu la bonté de soigner malheureusement trop tard est morte.

Votrebien dévoué.

Renoir» Le peintre fera enterrer Marguerite à ses frais. LA COTEUne nature morte de Renoir peinte vers 1880 et intitulée Gerbes de fleurs, a changé de main à New York en 1994pour la somme de 1,7 million de francs français (300000 dollars). Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919• La Conversation• Huile sur toile 45 cm x 38 cm• Signé en haut, à gauche, «Renoir »• Peint en 1879• Localisation : Stockholm, National Museum• Expositions : Scandinavie (exposition itinérante), 1921; Malmö (Suède), 1966. »

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