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Auguste RENOIR: AMBROISE VOLLARD

Publié le 31/12/2010

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auguste

Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919 • Ambroise Vollard, ou Portrait de M. Ambroise Vollard • Huile sur toile 82 cm x 65 cm • Signé et daté en haut, à gauche, «Renoir 08« • Peint en 1908 • Localisation : Londres, Courtauld Institute Galleries • Expositions : Paris, 1912; Londres, 1985

auguste

« peinture, est parfois négligé comme paysagiste.

Il a passé d'une palette où les verts et les bleus dominaient à desharmonies "en rouge", quand il ramena toutes les autres nuances à cette couleur généreuse.

Les aspects "sublimes"de la nature ne l'ont point tenté et, même quand elle semble soulevée dans ses derniers paysages du Midi par unélan dionysiaque, elle n'accable point l'homme, elle est sa compagne bienveillante.

L'image que Renoir se fait del'espace nous offre cette atmosphère de paradis païen.

Ce que le regard embrasse suffit à l'artiste.

Il n'a rien d'unanalyste, ce magicien généreux et immobile.

De son seul regard, il "charme" les apparences.

Elles se posent sur satoile et s'y prennent à un réseau de poésie.

Il observe avec la vigilance exclusive et infaillible des peintres descavernes à qui leur pas réglé sur celui du gibier avait enseigné à en discerner les plus fugitives attitudes.

Après avoirusé de toutes les ressources de l'impressionnisme par quoi l'espace emprunte la fluidité du temps, Renoir éprouvaque cette vaine poursuite tend à subordonner l'artiste.

Pour Renoir, civilisé occidental, jamais ne s'efface lasuprématie de l'homme, qui seul est capable à la fois de sentir et d'organiser la nature.

Pour exprimer la profondeur,il inventera un milieu idéal où flotteront les objets, selon que la vivacité de leurs tons les éloigne ou les rapproche denous.

En situant les choses par la fermeté de leurs accents, il trouvera, pour des motifs analogues, une réponsepersonnelle aux questions que posaient les cubistes. Si la renommée qui salue en Renoir un des plus grands peintres du nu est trop exclusive, elle lui donne sa valeurauthentique.

Courbet est l'inventeur du type que Renoir réalisera peu à peu : la créature forte, saine, généreuse,dont la peau "prend bien la lumière".

Il échappait à cette superstition du dessin linéaire qui imposait aux corps lasilhouette voulue par la mode et parait les visages d'une suavité idéale.

Les nus de Renoir offriront longtemps uncontraste avec leurs "têtes expressives".

C'est au cours de son voyage en Italie qu'il fixe les traits si distinctifs dontil ne s'écarte plus ; la Baigneuse blonde de 1881 est à la limite imprécise entre deux penchants de notre être : sonregard va bientôt oublier les émotions de la vie humaine, au moment où elle va s'en retourner vers cette mer, dontla nuance des flots effacera la lueur plus sombre qu'y avait allumé le reflet de l'esprit. Les nus de la dernière époque ont suscité des critiques et des enthousiasmes irréductibles.

Il y avait pour Renoirune relation évidente entre la dilatation des formes et la "montée en rouge" qui nuance les corps et les choses.

Bienqu'il y ait dans cette production abondante et éclatante des pages où la vie semble surnager plutôt qu'elle n'animeles êtres, on hésiterait à condamner cette "expérience" suprême d'un génie admirablement honnête.

Quand on vientde revoir après huit années les deux Baigneuses couchées du Louvre, la nuance de nacre rose et non plus le vifincarnat qui nourrit leur peau et la force sereine et palpable qui irradie de leurs flancs et anime les plantes, l'eau,leurs compagnes mêmes et le ciel, on ne doute plus que le vieux créateur infirme n'a pas cessé de nous étonner parses leçons. LE CONTEXTERenoir fait figurer ici une Femme accroupie de Maillol.

Il connaissait le sculpteur grâce à Vollard, qui, en 1907 ou1908, avait commandé un buste du peintre.

Les deux artistes s'appréciaient mutuellement, partageant un goûtmarqué pour le classicisme.

Devant les oeuvres de Maillol, Renoir déclara, selon Vollard : «Je me croyais transportéen Grèce.

» LA TOILELe regard inquisiteur de Vollard tranche avec son visage un peu mou.

Rusé, le grand marchand savait jouer de sanonchalance et pouvait ainsi exercer en toute liberté son extraordinaire sens des affaires.

Renoir joue ici sur uncontraste de tons violents, opposant le veston gris-bleu du marchand au fond d'un rouge intense.

Son col et sesmanches sont rendus avec quelques coups de pinceau souples.

Quant à la nappe à motifs, elle est exécutée avecdes filets de peinture très fluides jaunes, verts et marron. LA COTEOn trouve de nombreuses toiles de Renoir sur le marché.

Un portrait de la même époque, Léontine lisant, a atteint14,85 millions de francs français (2,7 millions de dollars) au cours d'une vente aux enchères à New York en 1993.Les huiles du peintre coûtent entre 120 000 FF (22 000 dollars) et 43,2 millions de francs français (8 millions dedollars). Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919• Ambroise Vollard, ou Portrait de M.

Ambroise Vollard• Huile sur toile 82 cm x 65 cm• Signé et daté en haut, à gauche, «Renoir 08»• Peint en 1908• Localisation : Londres, Courtauld Institute Galleries• Expositions : Paris, 1912; Londres, 1985 LA CRITIQUEÉlie Faure est un de ceux qui ont le mieux apprécié les dernières œuvres du peintre.

«Ceux qui n'admettent deRenoir que les quarante premières années de ses travaux ne connaissent pas Renoir...

Ils ne savent pas qu'il n'atraversé l'impressionnisme, le romantisme, le classicisme, que pour atteindre (...) aux grandes profondeurs de lapeinture pure», écrit-il.. »

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