ATAlANTE ET HIPPOMÈNE de RENI

« Analyse ....

Guid o Re ni a ch oisi, dans le réci t d ' Ovi de, le m om ent où A ta la nte se pe nche po u r ramasser une d es pomm es d 'o r qu'H ip po m ène a traîtr eu­ sem e nt la issé tomber.

Ce lui- ci e n p rofite p ou r la d épasse r et gagner la course do nt le prix sera la v irgi nité de la je u ne fille (et le trône de son pè re).

La beauté des fi gu res des deu x je unes gens est habile m e nt m ise en vale ur par u ne lumiè re my s ­ térie use qui soulig ne la fraîc h eur des corps.

L 'a u­ dacie u se comp osit io n en d iagona les est tout à fait i nhabi t u elle.

La cou rse qui aura it dû essouffler l es jeunes gen s ne l ais se pas de trace s sur leurs v i sages sere ins.

Le naturel et l'é l égance raffinée d es for mes évoq u en t l es prem ières œuv r es de R e ni, qu and il trava illait a u con tact de l'aca d é mie « deg li lnca mmin ati » à B ol ogne.

Il y a dans cette œ u vre une sensib ilit é assez é loignée de s a pro­ d uctio n de thème religie ux caractéri é par une suavité q ui valait à R eni une popula r ité , en particulier au sein des milieux de la Co ntre­ R éfo rm e.

On s ig na le dep u is le XV IIe s iècle, d a ns l es collectio ns r oya les espag no l es, une œuvre du même thème attr ibuée à R e ni.

En 1881, Madrazzo , alo rs directe ur du musée du Prado à M adrid , jugea que l 'œ uvre était une cop ie, con­ firm ant, po ur d'évi d ents mo tifs personnels, l'a u­ thenticité d' une r éplique e n sa possessio n d ont o n a perd u l a trace aujourd'hui .

La critique con tem po r aine rééva lue à présen t le tab lea u conservé en Espagne et re m et en qu estion l'au­ t h e nti cité d u tablea u de apl es.

L' œuvre C Cette œuvre est probablement celle qui figure dans l'inventaire de la galerie Gonzague à Mantoue réalisé au xvrf siècle, immédiatement avant la dispersion de cette remarq uable collec tion dont une partie fut acquise par Charles !"'d'Angleterre.

En 1617, Guido R eni avait été appelé à Mantoue par Ferdinand Gonzague, mais il avait refusé l'invi­ tation par crainte de devoir réaliser des fresques.

Cependant, les relations de l'a11iste avec les Gonza­ gue ne se limitèrent pas à cet incident, et une série de quatre tableaux représentant les travaux d'Hercule fut commandée à Reni.

Trois de ces œuvres sont conservées au musée du Louvre (Herc u le et l'hyd re de Le rne , H er cule e t A ch e l oüs et H er cule sur le bûc h e r ).

Quant à A talante et Hippo mène, il se trouvait au XVllf siècle dans la collection Pertusati à Milan et passa ensuite dans la collection Cafferoni de Rome , jusqu 'en 1802 où il fut acquis par le mus ée de Capodimonte - il y est toujours conservé.

La lége nde d'A talant e et Hippom ène + L e s ujet est extr a it des Métamorp hoses d'O v ide.

Atalan te é ta it une be lle c h asse resse qui ava it, comm e Art ém is, fait le vœ u d e ne p as se ma rier.

E lle dé fiait es pr éte nda n ts à la cou rse: ce lui q ui l'e mp ortera it pou rrait l'é po u ser, les a utr es deva ient pé ri r.

La jeune fill e par a i ssa it imposs ible à vain c re e t r esta c h aste j us qu 'à la venue d 'Hipp om èn e.

Ce de rni e r, conseillé par Aphr odit e, déesse de l'a m o ur, fit tom ber trois p o mm es d 'o r dur a nt la course e t Atala nte, n e r ési s ta nt pas à l'e nvie de l es ra m asse r, pe rd it la cou rse.

L es jeunes gens s'unir ent da ns l e t em ple de Cybè l e q ui, po ur se venger d e l'offe n se du vœ u ro mpu , les m éta m o rph osa en l ions.. »