Arts et Culture RAPHAËL
Publié le 09/02/2019
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Raphaël conçoit ensuite le programme de la chambre de la tour Borgia (1514—1517), mais ce sont les élèves de son atelier qui le réalisent. L’Incendie du Borgo (du bourg), La Bataille d’Ostie, Le Couronnement de Charlemagne et Le serment de Léon III relatent des événements de la vie des papes Léon III (795-816) et Léon IV (847-855), à la gloire du commanditaire, Léon X, dont la chambre de l’incendie est la salle à manger.
Enfin, le maître mourra bien avant de mener à terme la décoration de la quatrième chambre de Constantin (1517-1525). Les fresques seront terminées, - et certaines entièrement réalisées - par ses élèves, notamment par Jules Romain (1492 ou 1499-1546).
Le peintre des madones
Les premières figures de la Vierge apparaissent dès la période florentine, dans des Sainte Famille (à l’Agneau, 1504; Canigiani, 1507-1508), qui doivent beaucoup pour le traitement du paysage à Léonard de Vinci (1452-1519). Le shéma pyramidal - qui donne aux œuvres de Raphaël leur composition équilibrée et leur naturel dans les attitudes - lui est totalement emprunté. La Belle Jardinière (1507) témoigne du talent avec lequel Raphaël s’approprie le génie de Léonard. Des réminiscences ombriennes sont cependant présentes, comme le lac Trasimène dans la Madone au chardonneret (1506).
Dès son arrivée à Rome, Raphaël est passé maître dans la transparence de la lumière et la douceur des physionomies: en résulte la perfection formelle de la Grande Vierge Couper (1508), désormais plus vivante que contemplative. En 1511-1512, le dynamisme de l’image est assuré par la forme circulaire du tondo. Si le premier du genre est la Vierge du duc d’Albe (1511), où l’ana-
La Vierge à l'Enfant avec Saint-Jean.
Les madones sont la source de l’admiration que suscita Raphaël. Elles établirent sa popularité. Son talent en ce domaine éclata dès les années florentines.
Alinari - Giraudon
tomie n’est plus figée mais tendue dans un mouvement esquissé, le chef-d’œuvre en est la Madone à la chaise (1512), où la forme ronde épouse le tendre mouvement de protection que la mère déploie autour de l’enfant. La concision iconographique crée une intensité émotive inédite. En 1512-1513, dans la Madone Sixtine, la Vierge sort de son cadre et semble marcher vers le spectateur, dans un effet de trompe-l’œil accentué par la présence d’un rideau. Raphaël y montre un talent illusionniste de premier ordre.
Le portraitiste
Un de ses premiers portraits est celui de Maddalena et Agnolo Doni (1505). Paysage et pose sont encore empruntés à Léonard. Mais la subtile modulation psychologique des deux modèles est l’invention de Raphaël. Avec Baldassare Castiglione (1515), ce n’est plus un modèle, mais un ami qu’il peint.
La composition pyramidale traditionnelle sur fond uni, un peu sèche, est compensée par le bouillonnement du vêtement et la bienveillance du regard. Le peintre réalise deux portraits de ses mécènes, Jules II (1511-1512) et Léon X et deux cardinaux (1518-1519). Composés dans le même esprit, chacun des tableaux accuse néanmoins les personnalités différentes des modèles: d'une part un souverain pontife éreinté par la vie, de l’autre un fin lettré, ami des arts, qui accomplit avec gourmandise son destin politique.
Mais le génie de Raphaël est mieux palpable dans les portraits anonymes, dont nulle trace historique ne vient compléter les lacunes et qui n’en sont pas moins vivants. Ce talent éclate dès les années florentines. Avec la Femme enceinte (1505-1506) et la Muette (1507), il crée des pendants d’une extrême sensibilité : il semble y étudier le même type féminin, d’un côté dans la plénitude de l’attente de la vie, de l’autre dans la sécheresse d’une angoisse indéfinie.
La même touchante réserve emplit la Femme au voile (1514): on a voulu voir dans son vêtement chatoyant, sa carnation sensuelle et son sourire - manifestement destiné au peintre -, la maîtresse de Raphaël. Le Double portrait (1517), où le peintre s’est représenté avec un ami, semble en être le pendant masculin.
La peinture n’y est plus un don divin, mais l’exercice d’une liberté toute humaine, portée au terme de son accomplissement.
«
Raphaël
de la Signature (1509-1511), est la bibliothèque
du pape.
Raphaël conçoit et réalise les fresques
murales, celles du plafond et des quatre lunettes
sous voûte, de forme ovale.
Le programme des
fresques murales associe quatre arts libéraux,
théologie, philosophie, poésie et justice, parfaite
illustration de l'esprit humaniste qui caractérise
la Renaissance.
Raphaël y déploie sa science de la composi
tion: il parvient enfin à unifier les deux niveaux
terrestre et céleste dans Le triomphe de l'eucha
ristie (ou La Dispute du saint sacrement); il met
aisément en scène la vaste architecture parsemée
de figures de philosophes de "LÉcole d'Athènes; il
tire parti des contraintes architecturales en inté
grant dans les fresques du Parnasse et des Vertus
(ou La jurisprudence) les encadrements des
fenêtres de la salle.
Le deuxième chantier, la chambre d'Héliodore
(1511-1514) montre un Raphaël coloriste,
sachant créer une lumière cohérente.
Les quatre
fresques évoquent des épisodes où l'É glise, en
difficulté, est secourue par Dieu.
Leur caractère
historique est renforcé par la présence de Jules II ......
Le Triomphe
de Galatée fait
partie des œuvres
que Raphaël exécuta
parallèlement à son
activité au Vatican.
Cette peinture
à fresque fut réalisée
à la Farnésine, villa
d'Agostino Chigi.
LeMariage ......
de la Vierge
(pinacothèque de
Brera, Milan) est la
première œuvre datée
de Raphaël (1504).
La
dispos ition des
personnages Illustre la
perfection spatiale dont Il sut faire
preuve très tôt.
dans chaque scène: Messe de Bolsena, Délivran-
ce de saint Pime, Héliodore chassé du Temple et
Léon /."arrêtant Attila aux portes de Rome.
Ces
deux dernières ont une portée politique, car elles
transposent dans l'histoire sainte la retraite, en
1512, des troupes françaises hors d'Italie, sous
l'impulsion de Jules Il.
Raphaël conçoit ensuite le programme de la
chambre de la tour Borgia (1514-1517), mais ce
sont les élèves de son atelier qui le réalisent.
Lïncendie du Borgo (du bourg), La Bataille d'Ostie,
Le Couronnement de Charlemagne et Le serment
de Léon III relatent des événements de la vie des
papes Léon III (795-816) et Léon N (847-855), à
la gloire du commanditaire, Léon X, dont la
chambre de l'Incendie est la salle à manger.
Enfin, le maître mourra bien avant de mener à
terme la décoration de la quatrième chambre de
Constantin (1517-1525).
Les fresques seront ter
minées, -et certaines entièrement réalisées- par
ses élèves, notamment par Jules Romain (1492
ou 1499-1546).
Le peintre des madones
Les premières figures de la Vierge apparaissent
dès la période florentine, dans des Sainte Famille
(à l'Agneau, 1504; Canigiani, 1507-1508), qui doi
vent beaucoup pour le traitement du paysage à
Léonard de Vinci (1452-1519).
Le shéma pyrami
dal - qui donne aux œuvres de Raphaël leur
composition équilibrée et leur naturel dans les
attitudes -lui est totalement emprunté.
La Belle
Jardinière (1507) témoigne du talent avec lequel
Raphaël s'approprie le génie de Léonard.
Des
réminiscences ombriennes sont cependant pré
sentes, comme le lac Trasimène dans la Madone
au chardonneret (1506).
Dès son arrivée à Rome, Raphaël est passé
maître dans la transparence de la lumière et la
douceur des physionomies: en résulte la perfec
tion formelle de la Grande Vierge Cowper (1508),
désormais plus vivante que contemplative.
En
1511-1512, le dynamisme de l'image est assuré
par la forme circulaire du tondo.
Si le premier du
genre est la Vierge du duc d'Albe (1511), où l'ana-
La VIerge à l'Enfant avec Saint-Jean .
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Les madones sont la source de l'admiration
que suscita Raphaël.
Elles établirent
sa popularité.
Son talent en ce domaine éclata
dès les années florentines.
tomie
n'est plus figée mais tendue dans un mou
vement esquissé, le chef-d'œuvre en est la Ma
done à la chaise (1512), où la forme ronde épou
se le tendre mouvement de protection que la
mère déploie autour de l'enfant.
La concision
iconographique crée une intensité émotive inédi
te.
En 1512-1513, dans la Madone Sixtine, la
Vierge sort de son cadre et semble marcher vers
le spectateur, dans un effet de trompe-l'œil accen
tué par la présence d'un rideau.
Raphaël y
montre un talent illusionniste de premier ordre.
Le portraitiste
Un de ses premiers portraits est celui de Maddalena
et Agnolo Doni (1505).
Paysage et pose sont enco
re empruntés à Léonard.
Mais la subtile modula
tion psychologique des deux modèles est l'inven
tion de Raphaël.
Avec Baldassare Castiglione
(1515), ce n'est plus un modèle, mais un ami
qu'il peint.
La composition pyramidale traditionnelle sur
fond uni, un peu sèche, est compensée par le
bouillonnement du vêtement et la bienveillance
du regard.
Le peintre réalise deux portraits de ses
mécènes, Jules II (1511-1512) et Léon X et deux
cardinaux (1518-1519).
Composés dans le même
esprit, chacun des tableaux accuse néanmoins
les personnalités différentes des modèles: d'une
part un souverain pontife éreinté par la vie, de
l'autre un fin lettré, ami des arts, qui accomplit
avec gourmandise son destin politique.
Mais le génie de Raphaël est mieux palpable
dans les portraits anonymes, dont nulle trace his
torique ne vient compléter les lacunes et qui n'en
sont pas moins vivants.
Ce talent éclate dès les
années florentines.
Avec la Femme enceinte
(1505-1506) et la Muette (1507), il crée des pen
dants d'une extrême sensibilité: il semble y étu
dier le même type féminin, d'un côté dans la plé
nitude de l'attente de la vie, de l'autre dans la
sécheresse d'une angoisse indéfinie.
La même touchante réserve emplit la Femme
au voile (1514): on a voulu voir dans son vête
ment chatoyant, sa carnation sensuelle et son
sourire -manifestement destiné au peintre -, la
maîtresse de Raphaël.
Le Double portrait (1517),
où le peintre s'est représenté avec un ami,
semble en être le pendant masculin.
La peinture n'y est plus un don divin, mais
l'exercice d'une liberté toute humaine, portée au
terme de son accomplissement..
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