Arts et Culture LE GOTHIQUE
Publié le 11/02/2019
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Une nouvelle étape, le gothique classique, est franchie avec la reconstruction de Notre-Dame de Chartres, suite au grand incendie de 1194.
Par miracle, la façade principale avec les tours et surtout l’admirable statuaire du Portail royal furent épargnées. Cette statuaire marque une rupture profonde avec la sculpture romane. L’élongation « irréelle » des personnages tranche avec le style de Cluny et de Toulouse, dominé par des rythmes violents et contournés, et illustre de façon magistrale la pensée qui anime toute l’entreprise : l’aspiration au spirituel dans la verticalité. Pour la reconstruire dans le style que Suger avait donné à Saint-Denis, les maîtres d’œuvre mirent au point un nouveau type de pile, que l’on appelle la pile chartraine, faite de quatre colonnettes engagées qui permettent de soutenir les grandes arcades et les doubleaux de la nef et du collatéral.
La grande innovation tient à l’utilisation d’arcs-boutants qui reçoivent très haut la poussée ogivale, en enjambant le bas-côté. Le mur perd encore de sa fonction portante et, dès lors, il n’y a plus guère de limites au développement vertical de l’église. Et comme, grâce à ce système, il n’est plus besoin de murs épais, ceux-ci peuvent être ouverts de grandes verrières, au travers desquelles la lumière se répercute dans l’ensemble de l’édifice. C’est le triomphe des grandes roses qui vont permettre l’épanouissement de la technique du vitrail.
Enfin, il faut noter que Chartres a largement contribué au rayonnement du culte de Notre-Dame, à laquelle toutes les grandes cathédrales du xiiie siècle seront dédiées. C’est aussi un des faits
Le Portail royal de Chartres fut exécuté entre 1145 et 1155. Miraculeusement épargné lors de l'incendie de 1194, il est l’un des monuments les plus fameux de la statuaire du Moyen Âge et marque un nouvel idéal dans l’évolution de l’histoire de l’art.
La richesse décorative de la tapisserie de la Dame à la licorne (Musée de Cluny, Paris) témoigne de la permanence de l’esthétique médiévale jusqu’à la fin du xv“ siècle.
marquants dans le choix des thèmes iconographiques de l’art gothique.
Les styles rayonnant et flamboyant
Le gothique rayonnant, qui apparaît aussi en Île-de-France vers le milieu du xme siècle, unifie plus encore les volumes intérieurs et développe les vitrages. Consacrée en 1248, la Sainte-Chapelle de Paris en est un des plus beaux exemples. Les verrières, dont la tonalité générale est donnée par l’accord des rouges et des bleus, sont si importantes que l’édifice ne semble tenir que par un miracle d’équilibre. Enfin se développe, à partir de la fin du XIVe siècle, un style dit flamboyant à cause des décors de courbes et contre-courbes qui forment comme des flammes dansantes. Ainsi en est-
Michael Holford
il à Paris de Saint-Germain-l’Auxerrois, Saint-Nico-las-des-Champs et Saint-Gervais.
La diffusion de l’architecture gothique
De l'île-de-France, l’art gothique se répandit dans toute la chrétienté, à l’exception de l’Italie qui resta fortement attachée à la tradition romane. En Espagne, il se combine avec l'art mudéjar, d'influence musulmane. En Allemagne, il s'épanouit sous la forme particulière de « l’église-halle » à trois vaisseaux de même hauteur.

«
Le
gothique
11 44, est le premier chef-d'œuvre de l'art
gothiq ue.
Son élévation, prodigieuse pour
l'époque, est rendue possible grâce à l'emploi
généralisé de la croisée d'ogives.
En effet, les
poussées étant dirigées vers les supports, on peut
ouvrir , voire supprimer le mur.
Chacun des
volumes intérieurs du chœur , par exemple,
(déambulatoire et chapelles rayonnantes) peut
ainsi communiquer avec ses voisins.
Vers l'exté
rieur, les murs n'ayant plus de fonction porteuse
peuvent alors être percés de larges baies qui lais
sent pénétrer la lumière à travers des parois trans
lucides: les vitraux.
Cette nouvelle conception du
sanctuaire (élévation verticale, équilibre et pure
té des lignes guidant vers la lumière, unification
des différents volumes de l'espace intérieur) sera
adoptée par tout le haut clergé du domaine capé-......
Chœur de la cathédrale Saint-Pierre
de Beauvais, entrepris en 1247,
avec une élévation telle qu'il s'effondra.
Repris en 1500 avec une égale audace,
il est le plus haut de France (48m sous voûtes).
tien et des contrées voisines, et c'est sur le modè
le de Saint-Denis que seront bâties les cathé
drales de Senlis, Amiens, Noyon, Soissons, Notre
Dame de Paris et Laon.
Le modèle chartrain
Une nouvelle étape, le gothique classique, est
franchie avec la reconstruction de Notre-Dame de
Chartres, suite au grand incendie de 1194.
Par miracle, la façade principale avec les tours
et surtout l'admirable statuaire du Portail royal
furent épargnées.
Cette statuaire marque une rup
ture profonde avec la sculpture romane.
L.:élonga
tion «irréelle» des personnages tranche avec le
style de Cluny et de Toulouse, dominé par des
rythmes violents et contournés, et illustre de
façon magistrale la pensée qui anime toute l'en
treprise: l'aspiration au spirituel dans la vertica
lité.
Pour la reconstruire dans le style que Suger
avait donné à Saint-Denis, les maîtres d'œuvre
mirent au point un nouveau type de pile, que
l'on appelle la pile chartraine, faite de quatre
colonnettes engagées qui permettent de soutenir
les grandes arcades et les doubleaux de la nef et
du collatéral.
La grande innovation tient à l'utilisation d'arcs
boutants qui reçoivent très haut la poussée ogiva
le, en enjambant le bas-côté.
Le mur perd encore
de sa fonction portante et, dès lors, il n'y a plus
guère de limites au développement vertical de
l'église.
Et comme, grâce à ce système, il n'est
plus besoin de murs épais, ceux-ci peuvent être
ouverts de grandes verrières, au travers des
quelles la lumière se répercute dans l'ensemble
de l'édifice.
C'est le triomphe des grandes roses
qui vont permettre l'épanouissement de la tech
nique du vitrail.
Enfin, il faut noter que Chartres a largement
contribué au rayonnement du culte de Notre
Dame, à laquelle toutes les grandes cathédrales du
XIIIe siècle seront dédiées.
C'est aussi un des faits
Le Portail royal ......
de Chartres
fut exécuté entre
1145 et 1155.
Miraculeusement épargné lors de
l'incendie de 1194,
il est l'un des
monuments les plus
fameux de la statuaire
du Moyen Âge
et marque un nouvel
idéal dans l'évolution
de l'histoire de l'art.
......
La richesse
décorative
de la tapisserie de
la Dame à la licorne
(Musée de Cluny,
Paris) témoigne
de la permanence
de l'esthétique
médiévale jusqu'à
la fin du xV' siècle.
marquants
dans le choix des thèmes iconogra
phiques de l'art gothique.
Les styles rayonnant et flamboyant
Le gothique rayonnant, qui apparaît aussi en Île
de-France vers le milieu du XIIIe siècle, unifie plus
encore les volumes intérieurs et développe les
vitrages.
Consacrée en 1248, la Sainte-Chapelle de
Paris en est un des plus beaux exemples.
Les ver
rières, dont la tonalité générale est donnée par
l'accord des rouges et des bleus, sont si impor
tantes que l'édifice ne semble tenir que par un
miracle d'équilibre.
Enfin se développe, à partir de
la fin du XIV" siècle, un style dit flamboyant à cause
des décors de courbes et contre-courbes qui for
ment comme des flammes dansantes.
Ainsi en est-
il à Paris de Saint-Germain-l'Auxerrois, Saint-NicO:
las-des-Champs et Saint-Gervais.
La diffusion
de l'architecture gothique
De l'Île-de-France, l'art gothique se répandit dans
toute la chrétienté, à l'exception de l'Italie qui
resta fortement attachée à la tradition romane.
En
Espagne, il se combine avec l'art mudéjar, d'in
fluence musulmane.
En Allemagne, il s'épanouit
sous la forme particulière de «l'église-halle>> à
trois vaisseaux de même hauteur.
L.:Angleterre, qui
avait très tôt employé l'ogive (dans la cathédrale
de Durham, en 1093), connut ses propres phases,
très originales, avec le style dit «décoré>> (Wells,
1185-1240), lequel aboutit au XIV" siècle au style
«perpendiculaire» (Gloucester, Winchester)..
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