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Arts et Culture LE FAUVISME

Publié le 09/02/2019

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culture
Deux péniches (1906). Derain fait preuve des limites de son fauvisme: il procède moins par aplats que par touches carrées et les couleurs sont désormais associées dans un but harmonique et non plus «instinctives».
 
Le Yacht pavoisé au Havre (1906).
 
Malgré une ambiance paisible, Dufy parvient à insuffler à son œuvre une force profonde, grâce à l’intensité de l’éventail des bleus.
Village méditerranéen (1908). Othon Friesz livre là une de ses dernières œuvres purement fauves. Les couleurs y sont encore stridentes et transposées, mais tout un jeu de lignes (arbres, arêtes du toit, fenêtres, cheminées) forment un quadrillage serré où le motif perd en liberté. On sent le peintre déjà soucieux de construire un espace cohérent où le chromatisme ne joue plus le premier rôle. g <3
En marge du fauvisme
 
Albert Marquet (1875—1947) fait apprentissage et débuts communs avec Matisse. Dès 1897, leurs paysages aux couleurs pures annoncent le fauvisme. Puis Marquet se soustrait à l’ambiance du mouvement, comme en témoignent, en 1906 et en 1907, la palette retenue, les contrastes délicats et la souplesse graphique de ses vues de rues parisiennes et des quais de la Seine.
 
Solidement formé au dessin auprès de Moreau, Georges Rouault (1871-1958) se libère par la suite du carcan académique pour aborder des sujets quotidiens et plus populaires. Les marginaux, les humbles, les filles de petite vie deviennent ses sujets favoris (Nu se coiffant, 1906), qu’il transcrit dans une gamme dominante de bleus. Ce choix de couleur fait de Rouault plus un expressionniste qu’un fauve. C’est aussi le cas de Kees Van Dongen (1877-1968), qui participe de manière éphémère au mouvement. Si la sensualité de certains de ses sujets s’apparente à l’élan vital du fauvisme, sa peinture se nourrit d’accords chromatiques et d’une touche qui ne s’épanouit pas jusqu’à l’aplat. Ses portraits le rattachent plu-
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tôt à l’expressionnisme allemand.
 
Le fauvisme a ceci d’étonnant qu’il a été baptisé sur le tard. Lorsqu’en 1905, Louis Vauxcelles qualifie les peintres utilisant des couleurs pures, agressives pour l’œil conformiste, de « fauves », le fauvisme a déjà six ans d’existence et va disparaître moins de deux ans plus tard, avec l’acte de naissance du cubisme que sont Les Demoiselles d’Avignon de Picasso (1907). Certains des fauves empruntent franchement le nouveau courant, tels Matisse, Braque ou Vlaminck. D’autres ne franchiront jamais la frontière qui les en séparent, tout en restant sensible à la solidité formelle et linéaire qu’il propose: parmi ces modérés, on trouve Derain, Dufy dont le colorisme revient à celui de Van Gogh, et Friesz, resté très sensible à la leçon de Cézanne. Les autres se dispersent selon leur sensibilité. La modération fauve de Marquet le porte vers la douceur du paysage. Rouault, toujours ténébreux, travaille à des gravures en noir et blanc. Camoin retourne à un impressionnisme opulent, qui s’explique par ses relations d’amitié avec Renoir. Quant à Van Dongen, il préfère un art plus décoratif.



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« Le fauvisme leur pure, saturée jusqu'à devenir la parfaite expression des sentiments paroxystiques qui le traversent (Restaurant «La machine· à Bougival, 1905; Marty-le-Roy, 1906).

Cet excès entraîne par­ fois une certaine raideur, et le procédé finit par percer sous la créativité.

Lorsqu'il découvre Cézanne, il connaît une courte période cubiste avant de revenir à un art tourmenté, mais désor­ mais tout en nuances sombres assez dramatiques.

Derain éprouve longtemps le besoin de se réfé­ rer aux grands maîtres qui règnent dans les musées.

En 1905, il part à Collioure avec Matisse.

Les œuvres qu'il y compose sont exposées dans la «cage aux fauves» (Le port au Pecq; Collioure).

Il s'y montre encore dépendant du fractionne­ ment, du chromatisme traditionnel et du rendu perspectif de l'espace.

Également influencé par Cézanne, il se tourne vers un art plus traditionnel.

Le groupe du Havre À l'École des beaux-arts du Havre, les élèves étu­ dient notamment le patrimoine impressionniste de la région.

Parmi eux, Raoul Dufy (1877-1953) est longtemps influencé par la douceur impres­ sionniste d'Eugène Boudin et de Claude Monet, même s'il est sensible au trait aiguisé d'Henri de Toulouse-Lautrec.

Son fauvisme se nourrit de ces deux sources.

La rue pavoisée (1906), dont les cernes sombres et les couleurs franches sont fauves, se réclame clairement de Monet.

Ami de Dufy, Othon Friesz (1879--1949) rejoint les fauves en 1905: il fait alors de nombreux séjours à Col­ lioure ou à l'Estaque, avec Matisse et Braque.

Il en rapporte des œuvres aux couleurs brillantes, avant de se tourner vers une palette retenue et de revendiquer un classicisme �� à la Cézann e>>.

En revanche, Georges Braque (1882-1963) ne suit pas d'enseignement artistique.

Monté à Paris en 1900, il découvre le fauvisme en 1905, grâce aux œuvres de Matisse et de Derain.

Comme eux, il fait l'expérience de la lumière méditerranéenne, en séjournant à La Ciotat (1907), dont il donne des paysages une version assourdie.

Ses recherches sont déjà moins chromatiques que structurelles.

La même année, après la visite de la rétrospective Cézanne, il «invente>> le cubisme en même temps que Picasso qu'il venait de rencontrer .

Village ......

méditerranéen (1908).

Othon Friesz livre là une de ses dernières œuvres purement fauves.

Les couleurs y sont encore stridentes et transposées, mais tout un jeu de lignes (arbres, arêtes du toit, fenêtres, cheminées) forment un quadrillage serré où le motif perd en liberté.

On sent le peintre déjà soucieux de construire un espace cohérent où le chromatisme ne joue plus le premier rôle.

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Deux péniches (1906).

Derain fait preuve des limites de son fauvisme: il procède moins par aplats que par touches carrées et les couleurs sont désormais associées dans un but harmonique et non plus • instinctives•.

Le Yacht pavoisé ......

au Havre (1906).

Malgré une ambiance paisible, Dufy parvient à insuffler à son œuvre une force profonde, grâce à l'intensité de l'éventail des bleus.

En marge du fauvisme Albert Marquet (1875-1947) fait apprentissage et débuts communs avec Matisse.

Dès 1897, leurs paysages aux couleurs pures annoncent le fauvis­ me.

Puis Marquet se soustrait à l'ambiance du mouvement, comme en témoignent, en 1906 et en 1907, la palette retenue, les contrastes délicats et la souplesse graphique de ses vues de rues parisiennes et des quais de la Seine.

Solidement formé au dessin auprès de Moreau, Georges Rouault (1871-1958) se libère par la suite du carcan académique pour aborder des sujets quotidiens et plus populaires.

Les margi­ naux, les humbles, les filles de petite vie devien­ nent ses sujets favoris (Nu se coiffa nt, 1906), qu'il transcrit dans une gamme dominante de bleus.

Ce choix de couleur fait de Rouault plus un expres­ sionniste qu'un fauve.

C'est aussi le cas de Kees Van Dongen (1877-1968), qui participe de ma­ nière éphémère au mouvement.

Si la sensualité de certains de ses sujets s'apparente à l'élan vital du fauvisme, sa peinture se nourrit d'accords chromatiques et d'une touche qui ne s'épanouit pas jusqu'à l'aplat.

Ses portraits le rattachent plu-tôt à l'expressionnisme allemand.

Le fauvisme a ceci d'étonnant qu'il a été bap­ tisé sur le tard.

Lorsqu'en 1905, Louis Vauxcelles qualifie les peintres utilisant des couleurs pures, agressives pour l'œil conformiste, de «fauves>> , le fauvisme a déjà six ans d'existence et va dis­ paraître moins de deux ans plus tard, avec l'acte de naissance du cubisme que sont Les Dem01� selles d'Avignon de Picasso (1907).

Certains des fauves empruntent franchement le nouveau courant, tels Matisse, Braque ou Vlaminck.

D'autres ne franchiront jamais la frontière qui les en séparent, tout en restant sensible à la soli­ dité formelle et linéaire qu'il propose: parmi ces modérés, on trouve Derain, Dufy dont le colo­ risme revient à celui de Van Gogh, et Friesz, resté très sensible à la leçon de Cézanne.

Les autres se dispersent selon leur sensibilité.

La modération fauve de Marquet le porte vers la douceur du paysage.

Rouault, toujours téné­ breux, travaille à des gravures en noir et blanc.

Camoin retourne à un impressionnisme opu­ lent, qui s'explique par ses relations d'amitié avec Renoir.

Quant à Van Dongen, il préfère un art plus décoratif.. »

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