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Arts et Culture LE BLUES

Publié le 04/02/2019

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Le blues hors de ses frontières
 
Dans les années 1950, le blues de Chicago ne fait plus recette. Même les nouveaux musiciens comme Magic Sam et Otis Rush ne peuvent rivaliser avec la soûl music de Detroit, ou avec la pop music. Les principaux acheteurs de disques sont les adolescents, et le blues n’a jamais vraiment été une musique pour eux. Il évoque trop la vie sordide, au contraire de la pop, aux thèmes plus édulcorés.
 
Le blues réussit toutefois à trouver un nouveau public à l’étranger. Il a certes toujours existé des amateurs de musique noire américaine en Europe, mais c’est au début des années 1960 qu’elle s’y implante. Ce rhythm’n’blues va du Chicago blues au pop blues plus individualiste de Chuck Berry et Bo Diddley en passant par le jazz blues de Ray Charles et la voix cuivrée de Big Joe Turner.
 
De nombreux amateurs jouent dans les groupes beat de Londres ou Liverpool, en Grande-Bretagne. Les premiers disques des Beatles et des Rolling Stones abondent en chansons et rythmes empruntés au rhythm’n’blues. De plus en plus de clubs s’ouvrent. Aussi des artistes américains comme Waters et Wolf travaillent en Grande-Bretagne et dans d’autres pays européens. En 1962, a lieu la première tournée de l’American Folk Blues Festival, qui devient ensuite annuel. Vers 1970, les festivals de blues se multiplient aux États-Unis dans des villes à forte population étudiante. En même temps, la scène rock psychédélique de San Francisco accueille des artistes de blues. B.B. King par exemple qui, jusque là, ne se s’est produit que devant un auditoire noir, se retrouve face à un public de jeunes Blancs. Ils sont salués comme des maîtres par des guitaristes de blues tels que Eric Clapton. Dans les années 1970 et 1980, le blues continue à perdre du terrain auprès du public noir, qui préfère la soûl, le hip-hop ou le rap. Mais ce déclin est compensé par l’importante augmentation du nombre d’amateurs en Amérique blanche, mais aussi en Europe, en Australie et surtout au Japon. Ceux que l’on appelle les guitar heroes deviennent les ambassadeurs de la musique noire. Les guitaristes les plus influents sont Eric Clapton et Stevie Ray Vaughan.
 
Dans les années 1980, le chanteur et guitariste Robert Cray donne au blues une jeune vedette pleine de magnétisme et ouvre les portes à d’autres artistes noirs, tels que Joe Louis Walker ou Lucky Beterson.
 
Stevie Ray Vaughan (1954-1990) aura sans doute été l’un des plus brillants guitaristes de sa génération malgré son succès populaire tardif. Sa carrière a été émaillée d’éclairs de génie et de séjours en cure de désintoxication. Il a trouvé la mort dans un accident d'hélicoptère au retour d’un concert. Il a laissé, entre autres bijoux, un album live, Live Alive, sur lequel on peut écouter des instrumentaux mêlant audacieusement rock et blues.
 
Lucky Peterson représente parfaitement la génération actuelle des bluesmen.
 
Ses performances scéniques sont exceptionnelles, et c’est un joueur de guitare électrique et d'orgue électrique hors pair. Il est aujourd'hui le bluesman le plus connu en France.


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« Le blues ! La voix puissante et envoûtante A de Bessie Smith (1894-1937) lui valut te titre d'impératrice du blues.

Son interprétation de Saint Louis Blues (1925) reste une version de référence.

Structure, enchaînement harmonique et blue notes se retrouvent dans la quasi-totalité des mor­ ceaux.

De ce fait, le seul élément qui permette de distinguer un blues d'un autre est la ligne mélodique qui vient coiffer la base rythmique et harmonique.

Les premiers grands bluesmen Bien que l'on oppose souvent country blues et city blues, cette distinction ne s'applique pas de façon tranchée au blues originel.

Dans les pre­ mières années du xx• siècle, les bluesmen, artistes itinérants, ne sont pas encore fixés durablement dans les villes.

La prédominance d'instruments peu encombrants (guitare et har monica) - témoigne du caractère encore ambulatoire de cette musique.

Parmi les plus anciens noms du blues, s'impo­ sent les guitaristes Big Bill Broonzy, Blind Lemon Jefferson et Leadbe lly, nés avant le début du siècle.

Big Bill Broonzy crée un style original qui fait appel à un jeu de la main droite fort com­ plexe: le pouce développe une ligne de basse continue tandis que les autres doigts jouent simultanément des lignes mélodiques -de véri­ tables solos- en contrepoint du chant.

De même l'harmonica diatonique, un instru­ ment a priori assez simple, a obtenu ses lettres de noblesse avec Sonny Terry ou Sonny Boy Williamson, qui en tirent d_es effets chromatiques d'une grande précision.

Egalement guitaristes, mais nés entre 1900 et 1920, on peut citer Sleepy John Estes, Lonnie Johnson, Tommy MacLennan et surtout Big Joe William dont le son rond de la guitare et la voix chaude sont immédiatement reconnaissables.

Tous ces artistes forment, avec les guitaristes Lightnin'Hopkins et John Lee Hooker, l'essentiel de la première vague de bluesmen.

Dans la mesure où le répertoire du jazz fait de constants emprunts au blues, il est naturel que les musiciens de jazz aient utilisé le cadre instrumen­ tal du blues.

Ce fut notamment le cas de deux grandes chanteuses des années 1920, Ma Rainey et Bessie Smith.

Le nouveau blues En 1941, les États-Unis entrent en guerre.

Le conflit stimule l'industrie américaine et des milliers "' E d'emplois sont créés.

La population noire du Sud � rural émigre alors vers les grandes villes du Nord � et la Californie pour travailler dans les usines.

" Dans les quartiers de Los Angeles et de San ! Francisco apparaissent de nouvelles formes de 8 blues.

Le jump blues, élaboré par Louis Jordan et � son groupe Tymphany Five, est une musique � entraînante et dansante, jouée par de petits orchestres composés d'instruments à vent (trom� pette, trombone, saxophone) et d'une section rythmique (piano, guitare, basse et batterie).

La richesse des arrangements donne l'impression d'entendre un grand orchestre.

Les orchestres de jazz de Roy Milton et de Joe Liggins contribuent à populariser le jump blues sur la côte Ouest.

Le gui­ tariste T-Bone Walker joue aussi du jump blues, mais il se fait connaître d'un plus large public avec Cali it Stormy Monday (1947), blues lent, qui remporte un grand succès, et avec des composi­ tions nettement plus complexes comme Glamor Girl.

Guitariste inventif, il exerce une grande influence sur B.B.

King.

Le chanteur et pianiste Charles Brown captive l'imagination des auditeurs noirs dans tout le pays avec son mélancolique et lent Drifting Blues (1946).

Il leur rappelle leur propre histoire dans l'Amérique de l'après-guerre, «dérivant et dérivant comme un bateau en mer».

Muddy Waters La population noire, que ce soit, dans le Sud ou dans les ghettos du Nord, est la première touchée lorsque, à la fin de la guerre, le nombre d'emplois diminue.

Les chômeurs doivent accepter des Le premier succès de Muddy Waters .....

fut Rollin'Stone, en 1950.

Les Noirs des États du Sud installés depuis peu à Chicago appréciaient son style expérimental et rudimentaire qui leur rappelait ta musique de leur terre natale.

! T-Bone Watker, guitariste inventif, a brillant, et parfois excentrique.

Sa musique raffinée influença profondément 8.8.

King.

' Si Little Richard mena une carrière survoltée dans te ton et dans te geste, il a eu des débuts plutôt sages: chanteur de gospel dans une chorale à 12 ans.

En remportant un radio-crochet, il gagna te droit d'interpréter des chansons de blues.

Il dévia plus tard vers un rock and roll des plus endiablés.. »

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