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Arts et Culture LA SCULPTURE MODERNE

Publié le 05/02/2019

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Henry Moore. L’œuvre de ce sculpteur britannique - célèbre dans le monde entier -renoue avec l’art primitif, l’art de l'Égypte ancienne et l’art des Indiens d’Amérique latine, tout en étant influencée par les expériences artistiques du début du siècle: cubisme et surréalisme. Ses sculptures massives et monumentales échappent à l’espace du musée pour prendre place dans la nature: Moore souhaitait traiter la sculpture comme un paysage et le paysage comme une sculpture.

Compression de César.

 

En utilisant des déchets, comme des carrosseries d’automobile, César met fin à une certaine vision de la sculpture-œuvre en matière noble.

Tout au long du xxe siècle, cependant, certains artistes dénoncent cette confiance dans le progrès. L’horreur de la Première Guerre mondiale révèle les aberrations du modernisme. L’art n’a plus lieu d’être dans un monde en crise, prétendent les anarchistes dadaïstes. Leurs œuvres sont des parodies: comme l’urinoir de Marcel Duchamp (1876-1968) baptisé Fontaine, n’importe quel objet peut être élevé au rang d’œuvre d’art.

 

Le surréalisme

 

Les sculpteurs influencés par le mouvement surréaliste refusent également la démarche intellectuelle et mathématique de la sculpture moderne. Leurs œuvres expriment leur inconscient et leurs angoisses.

 

Attiré par le travail du métal, l’Espagnol Julio Gonzalez (1876-1942) venu à Paris en 1900 rencontre Picasso, puis Brancusi. Ces diverses influences l’entraînent vers un art où elles se confondent, peuplé de formes à la limite de l’abstraction, de l’humanité, de l’évanescence (Madame Cactus, 1939-1940).

 

L’amenuisement des formes reste le privilège du Suisse Alberto Giacometti (1901-1966), sans doute touché par la tendance expressionniste présente chez Rodin. Après une période réaliste, il traduit dans des formes hybrides son intérêt pour les déconstructions cubistes (Femme-cuiller, 1926). Dans les années 1930, sa recherche est plutôt celle du vide actif, dont le pouvoir de représentation symbolique explose dans la Femme égorgée (1932). Obsessions et fantasmes (le Couple, 1926-1927) ne sont pas exempts de cette

œuvre, qui après 1935, fait un retour à la figuration... qui est plutôt une «défiguration», vu l’épuisement progressif de la matière autour de ces silhouettes pétries d’angoisse, qui se répercuteront dans l’œuvre de Germaine Richier (1904-1959).

 

Surréaliste, mais en total contrepoint, est l’art ludique et coloré de Joan Miro (1893-1983): plein d’humour, d’éléments sans rapport entre eux créant un univers ludique et inventif, il se rapproche en cela de l’automatisme d’écriture mis au point par le domaine littéraire du mouvement. Le surréalisme influence également le Britannique Henry Moore (1898-1986), mais pour lui la recherche d’un «au-delà de la réalité» est moins un iconoclasme qu’un retour aux sources d’un classicisme intemporel. Sa modernité, sans académisme mais dans la tradition matérielle du bronze, sans abstraction mais dans une stylisation formelle du corps féminin, ne s’entend pas sans un profond sentiment de la nature.

 

Les nouveaux réalistes

 

Le triomphe de l’abstraction dans les années 1950-1960 suscite une réaction opposée, le pop art aux États-Unis et en Angleterre - qui tend à gommer les limitations des genres: sculpture, peinture, objets... - et, en France, le nouveau réalisme. Dans ce groupe, se retrouvent des artistes dont les démarches restent très personnelles.

 

C’est d’abord César (né en 1921), qui en 1952, crée ses premières Compressions, exemple ironique de la vraie destination des emblèmes de la société de consommation. Son inventivité perdure dans son Pouce (1965). À partir de 1980, il reprend ses œuvres en les modifiant, ce qui pourrait être l’indice d’une impasse. Arman (né en 1928) se distingue par ses Accumulations (1959) -série du même objet intégrée à du Plexiglas - et ses Colères - objets brisés réunis dans du ciment. Cette tendance relativement décorative laisse place à plus d’ironie avec L’heure de tous et Consigne à vie (gare Saint-Lazare).

 

Jean Tinguely (1925-1991) se caractérise par des sculptures mécaniques, animées par des moteurs et par des bruits incongrus (Rotozaza, 1967). Son œuvre est popularisée par sa participation à la Fontaine du Centre Pompidou de Niki de Saint-Phalle (née en 1930). Le monde fantastique des Nanas de celle-ci trouve son point d’orgue dans le Jardin des Tarots (1955-1997), formé de quatre hectares de forêts toscanes et de vingt-deux sculptures monumentales. À ce groupe, appartint aussi Christo (né en 1935), dont les emballages (Reichstag, 1995, Berlin) sont un exemple de la création conceptuelle (recouvrir pour mieux faire découvrir) qui semble être la grande tendance artistique des prochaines décennies.

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« La sculpture moderne les démarches de Georges Braque et de Pablo Picasso, qui rompront définitivement avec la tra­ dition.

L'Anglais Jacob Epstein (1880-1939), qui illustre l'audience internationale de Rodin, par-" tage avec Matisse un parcours aux étapes afri- � caines, tentées par l'abstraction (Tombe d'Oscar ill Wilde, 1911, Père-Lachaise, Paris).

Mais il faut ! attendre Henry Moore pour que la sculpture E anglaise affiche un véritable modernisme.

� La rupture La rupture avec la conception classique se pro- � duit avec le cubisme, inventé par Picasso � (1881-1973) et Braque (1882-1963) en 1908: �..,.: la sculpture désormais ne cherche plus à repré- � sen ter des sujets nobles, héroïques, mais les élé- � ments de la vie quotidienne -une chèvre, une � tasse de café, une guitare, un verre -traités de .3 façon toute géométrique.

Avec le cubisme, la uï � sculpture moderne devient la création d'un art -g à part entière et non plus un art de commande.

"' L'idée moderne de l'indépendance de l'œuvre � d'art introduit une liberté qui déclenche l'appa-� rition d'un nouveau vocabulaire formel, l'intro-� duction de techniques empruntées à l'industrie, � ill comme l'assemblage ou l'inclusion de maté- 8 Pour réaliser sa Construction ......

linéaire no 2 (1 947- 1953) Naum Gabo a utilisé du perspex et des fibres de nylon.

Cet artiste résolument moderne, américain, d'origine russe a abordé l'histoire de l'art après des études de médecine et d'ingénierie.

Sa Construction reflète sa recherche de transparence dans la structure et sa volonté d'inventer des surfaces qui s'affirment dans l'espace.

� LaForêt humaine (1957) de Zadkine dément la traditionnelle définition de la sculpture comme un volume plein.

Désormais fra gmentaire, littéralement trouée, la surface des œuvres fait du vide une matière à part entière, aussi visible que la pierre ou le bronze.

� Le Berger dans les nuages de Jean Arp est la première œuvre monumentale de ce poète et sculpteur alsacien.

Les formes sont simples, abstraites et douces.

Elles s'inspirent tou jours de formes naturelles et organiques.

riaux auparavant étrangers à la sculpture (bois, tôle, plastique).

Après eux, Raymon d Duchamp -Villon (1876- 1918) est le premier des sculpteurs cubistes.

Dans la géométrisation formelle de son Cheval (1914), il déconstruit, sans l'annihiler tota­ lement, la figuration, pour lui extorquer l'essence d'un dynamisme, influencé par le futurisme et par la mécanisation générale de la société.

Henri Laurens (1885--1954), par ses recherches méthodiques sur la forme, peut être considéré comme le parangon du sculpteur moderne.

Sa période cubiste, marquée par une articulation dynamique d'éléments géométriques (Danseuse espagnole, 1915) laisse place à une figuration épurée, dominée par les rondeurs du nu féminin, sensualisé à l'extrême (Grande baigneuse, 1947).

Chez Ossip Zadkine (1890-1967), l'influence du bouillonnement rodinien reste visible dans une constante recherche d'expressivité.

Le mou-. »

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