Arts et Culture: JIMI HENDRIX

« Jimi Hendrix ments moulants et bigarrés, bijoux clinqua nts.

Les Blue Flames font sensation au café Wha de Greenwich Village.

Un public, chaque soir plus nombr eux, est là pour assister aux apparitions peu banale s de Jimm y James et entendre la mer­ veilleuse musique des Flames.

Des musiciens célèbr es, comme Bob Dylan, les Beatle s et les Rolling Stones se déplacent pour l'entendr e.

The Jimi Hendrix Experience Remar qué par le producteur Chas Chandl er, il part pour l'Angleterre.

Moins d'un an après, il est une star millionnair e, et une légende dans le monde entier.

En septembre 1966, les deux hommes arri­ vent à Londres.

Avant toute chose, Chandler en­ gage des musiciens dignes de Jimi : le jeune Noe! Redding, bassiste, et Mitch Mitchell, batteur.

Deux semaine s après son arrivée, le groupe The Jimi Hendrix Experience naît.

Il donne son pre­ mier concert à Paris, à l'Ol ympia, où il assure la premièr e partie de Johnn y Hallida y.

Pui s, à Londr es, il se lance dans une série intensive de concerts au club Bag o' Nail.

Le public du club reste abasourdi et choqué par le spectacle de ce guitariste, se prése ntant sur scène dans un accoutrement volontiers provoca­ teur .

Mais sa perso nnalité et sa musique fascinent.

La nouvelle se répand comme une traînée de poudr e et le club se remplit de stars curieuses d'e ntendr e et de voir le phénomène.

Enfin, au début de l'année 1967, c'est l'enr e­ gistrement du premier et légendair e 45 tours : Hey Joe.

Deux élément s accrochent d'emblée : la guit are et la voix très originale de Jimi, qui jus­ qu'a lors ne chantait pas.

Une tournée à travers l'Angl eterre est proposée au manager Chas Chandler .

Jimi effare, choque, offusque et enflamme, concert après concer t, le public anglais avec ce qu'il appelle son «Sex Act», cette expres sion de tout le corps qui accompagne son incr oyable prestat ion.

Les organisateur s de la tournée, épouvantés par le show, lui demandent de supprimer toute forme d'obscénité de son spectacle.

Pourtant, ces réactions pudibonde s la isseront vite place à une fascination pour ce Célèbre ..,.._ pour ses tenues extravag antes, Jimi Hendrix n' hésitait pas à se dég uiser, non sans un certain humour, comme l'atteste cet accoutrement étran ge revêtu à l'occasion de la promotion d'un de ses albums.

......

Legaucher légendaire a ouvert la voie à l'exploration de la guitare électrique, traitant littéral ement le son comme une matière.

Sa sonorité est immédia tement reconnaissable.

guita riste qui n'hésite pas à briser , puis à incen­ dier sa guitar e sur scène à la fin d'un spectacle.

Lors qu'il rentre triomphalement à Londr es, en mars, il n'e st plus l'inconnu qui, quasiment six mois aupar avant, jouait pour dix doll ars au café Wha de Greenwich Village.

Invités au festival de Monterr ey (Mex ique) en 1967, avec d'autres grands groupes (les Doors, Who, etc.) }imi Hen­ drix et son Experience retournent aux Etats -Unis.

Ils passent après les Who, auxquels ils volent la vedette.

Le public de Monte rrey est galvanisé par le spectacle d'un Jimi qui arrose sa guitare d'essence, la bra ndit par le manche, frappe les ampli ficateur s et la fracasse sur le sol à la fin du concert.

Le tout brûle et explose.

À la lueur des flam mes, Jimi est devenu une légende.

Ve rs la fin du mois d'août, Experience rentre en Angl eterre.

Sa popularité a centuplé.

À Ber lin, le public crie "Heil Hendrix » pendant une demi­ heur e après sa sortie de scène.

Les dernières années En 1967, ses deuxième et troisième albums parais­ sent : Are You Exp erienced et AxLs, Bold as Love et, en 1968, Electric Lady/and.

Millionnair e, adoré par les foules, Jimi se sent pris au piège d'un public qui voit en lui un casseur de guit ares, et dont l'uni vers musical se réd uit à Hey Joe.

Il ne se reconna ît plus dans cette image.

Décevant son public, il cesse de brûler ses guitares, ne joue plus son «Sex Act», et reste quasi immobile derrière son micr o.

Il veut que son public se concentre sur sa musique.

Pour se libérer de cette ancienne réputation, Jimi est prêt à disso udr e Experience et à se séparer de son manager Chas Chandler qu'il tient pour partiellement responsable de son ima ge.

Ce sont les premiers signes de la confusion qui va le p_aralyser un an plus tard.

Après son retour aux Etats-U nis, son comportement se modi­ fie.

Il commence à boir e et à consommer des doses croissa ntes de drogue.

D'un naturel doux, il devient irascible, parfois sujet à des crises de vio­ lence ou de prostration au cours desquelle s il lui arrive de perdre l'esprit.

Il n'a que vingt-c inq ans.

En décembre 1968, alors qu'il reçoit un disque d'or pour son dernier album, Jimi se sépare de son groupe.

Officiellement dissous en février 19 69, Experience aura vécu deux ans et trois mois.

Chas Chandler , dérouté par le changement de Jimi, repart pour l'Angl eterre.

Chandler parti, Mitch Mitchell et Noe! Redding rentrés eux aussi en Angl eterre, Jimi Hendrix se retrouve complète­ ment seul, et plonge dans une profonde dépres­ sion dont il ne sortira pas.

Concentré sur ses recherches, il ne réalise aucun disque en 1969.

En septembre 1970, il est arrêté en poss ession de haschisch et d'h éroïne.

La maison de campagne où il s'est réfugié pour se reposer est vite envahie de parasites et son calme est troublé par des perquisitions de la police.

Au procès, en décembre, il assure que les drogues ont été gl issées dans son sac par une groupie.

Un journal iste améri­ cain, qui avait assisté à la scène, témoigne.

Il est acquitté au bénéfice du doute.

Le lum ineux Cry of Love, qui paraît en 1971, est le dernier album de Jimi Hendrix.

Dans la nuit du 17 au 18 septembre 1970, à Londr es, il avale une forte dose de barbituriques.

Il meurt le lendemain, dans l'ambulance qui le conduit à l'hôpital, lais­ sant derrière lui un message sur le répondeur de Chas Chandler : d'ai besoin d'aide, man.». »