Art philo
Publié le 15/01/2023
Extrait du document
«
L'art répond-t-il à un besoin ?
Introduction
Depuis les temps préhistoriques les hommes font preuve d'une activité artistique qui
peut être envisagée selon deux acceptions.
Que l'art soit considéré du point de vue
de la technique et d'un savoir-faire comme objet utilitaire, ou bien qu'il le soit dans
une acception plus récente comme une production esthétique visant à procurer un
sentiment esthétique.
L'art sous ses multiples formes est donc une activité humaine
qui est présente depuis les temps les plus reculés de l'humanité.
Pourtant, si l'art
comme technique a une utilité incontestable, rien n'est moins évident que de le
concevoir comme véritable besoin dont l'homme ne saurait se passer.
Car en effet,
l'art consiste en une production artificielle, des artefacts que l'homme produit mais
qui n'ont rien d'un caractère nécessaire comme pourrait l'être un besoin naturel.
Un besoin en revanche, est l'expression d'une nécessité vitale.
Parmi ces besoins,
les besoins vitaux comme se nourrir et dormir se distinguent de ceux liés à
l'épanouissement individuel des êtres tels que le sont les besoins spirituels et
moraux comme être aimé ou être considéré.
Concevoir l'art comme un besoin,
revient donc à s'interroger s'il est l'expression d'une nécessité.
Si l'art ne semble pas
être un besoin vital puisqu'il recouvre la notion d'utilité, alors en quels sens peut-on
concevoir l'art comme une nécessité ou comme ayant valeur de nécessité ?
Nous verrons tout d'abord que l'art, en tant qu'il renvoie à plusieurs finalités qui
président à sa production répond à de nombreux besoins humains.
Cependant,
parce que ces fins n'ont pas de caractère nécessaire et ne relèvent pas
exclusivement de l'art, celui-ci ne semble pas pouvoir accéder au statut de besoin
nécessaire.
C'est pourquoi, il nous faudra enfin considérer la spécificité de l'art
comme participant de l'humaine condition en lui conférant par là son caractère de
nécessité.
1) L'art répond à plusieurs besoins humains
Comme nous l'avons dit en introduction, l'art est une production artificielle et
s'oppose en cela à ce qui est naturellement l'œuvre de la nature.
Pourtant, l'homme
a cette propension naturelle d'avoir recourt à des artefacts, à créer et à produire des
objets et des œuvres.
Les premiers outils et les dessins rupestres des grottes
d'Europe témoignent de cette propension naturelle de l'homme à faire appel à l'art.
Mais au-delà de la simple technique mise en œuvre pour réaliser des outils dont la
finalité réside dans la pure utilité, celle-ci ne semble pas pouvoir s'apparenter à une
nécessité dont l'homme aurait besoin.
Bien plutôt, si l'art peut être vu comme un
besoin, c'est parce qu'il lui permet de s'exprimer librement en extériorisant sa
subjectivité.
Si l'art est représentation, c'est aussi selon Aristote une catharsis, c'està-dire une purification de l'âme.
En faisant se dérouler sous nos yeux l'expression
des mauvaises passions théâtralisées par les acteurs, le théâtre nous permet ainsi
de nous purger de ces passions.
Dans La poétique, Aristote écrit ainsi que « la
tragédie (...) est une imitation faite par des personnages en action et non par le
moyen de la narration, et qui par l'entremise de la pitié et de la crainte, accomplit la
purgation des émotions de ce genre ».
En ce sens, l'art répondrait à un besoin
moral, celui de nous purger des passions qui nous habitent.
Plus encore, au-delà d'être une épuration de nos passions, l'art serait également un
moyen d'exprimer notre liberté.
En tant qu'espace de liberté et de créativité, l'art
répondrait à ce besoin inhérent aux individus de laisser s'exprimer leurs subjectivités
à travers la production d'œuvres.
Cependant, bien que les besoins auxquels répond l'art soient multiples, celui-ci
n'apparaît toutefois pas comme une condition nécessaire.
En effet, si l'art répond à
des besoins, il ne semble être qu'un moyen parmi d'autres et ne relèverait donc pas
du domaine de la nécessité.
2) L'art n'est pas un besoin nécessaire
Pour Platon, l'art n'est qu'une représentation illusoire.
L'art en effet s'écarte du
modèle qu'il prend et réalise une pâle copie qui produit une illusion de la réalité.
L'art
aurait ainsi pour objet de nous détourner de la réalité.
En suivant Platon, l'art ne
répondrait donc pas à un besoin de représentation, et encore moins de purification
comme le laisse entendre Aristote.
Il est inutile en soi, il n'a pas de finalité
particulière, sinon celle de nous procurer un sentiment....
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