Art conceptuel
Publié le 03/02/2012
Extrait du document
Art conceptuel : ce mouvement se développe à partir des années 1970 et certains aujourd'hui se demandent si ce n'est pas la fin de l'art, une impasse où la création n'a de valeur que dans son seul concept. Le mouvement regroupe cependant de nombreux artistes contemporains qui adhèrent sous des formes variées à cette nouvelle définition de l'acte artistique.
«
La Revolution picturale
de fil conducteur, mais laisse la porte ouverte a la
spontaneite et a l'imprevu.
Rea lite et creation artis- tique sont si intimement liees qu'il devient difficile
de distinguer l'une de 'autre.
Ce mouvement, ne
dans les annees 1950 a New York, a pris une nou-
velle ampleur et s'est etendu a ('Europe au cours
des annees 1970 et 1980, avec des artistes comme
Christian Boltanski (ne en 1944) et Ben (ne en 1935) en France ou bien Gilbert (ne en 1943) et
George (ne en 1942) en Angleterre.
Le groupe Fluxus, rassemblant dans un cadre
tres souple des artistes internationaux, s'est egale-
ment illustre par ses happenings et son °anticonfor-
misme flagrant.
II nalt en tant que marque deposee
au printemps 1961 grace a l'entrepreneur et desi-
gner, George Macunias.
En font partie Robert
Filliou (1926-1988) en France, Claes Oldenburg (ne en 1929) aux Etats-Unis, Jean Tinguely en
Suisse (1925-1991), Marcel Broodthaers (1924- 1976) en Belgique ou Joseph Beuys (1921-1986)
en Allemagne.
Eartiste coreen Nam June Paik (ne
en 1932) s'illustre au sein de ce groupe en utilisant
la video comme nouveau moyen d'expression, qui Rouleau
11, horizontal,
r6aHs6 en 1968 par
Daniel Dezeuze, fait
partie des oeuvres qui ont marque les
debuts du groupe
Support-Surface.
V Avec ce tableau
Y baptise- Riviere
de boue, Richard
Long a repris les
themes qu'il a
explores dans ses
sculptures, souvent
realisees en plein air.
210 ne conduit plus a la passivite des masses mais a
l'apparition d'une volonte artistique.
11 invente,
dans ce but, un synthetiseur d'images qui lui per-
met de faire des collages a partir de differents
enregistrements.
11 s'inscrit ainsi dans le mouve-
ment du video-art ou multimedia.
L'art conceptuel
Un autre courant artistique a vu le jour dans les
annees 1970.
II s'agit de l'art conceptuel qui,
comme son nom l'indique, s'attache sensiblement
plus a l'idee contenue dans l'oeuvre, au concept,
qu'a son enveloppe materielle.
Par cette defini-
tion, le terme de conceptuel s'applique a la majo-
rite des oeuvres contemporaines, meme si un seul
courant porte precisement ce nom.
En fait, ce
mouvement concerne plus une demarche de
remise en cause de l'art et de refus de la recupera-
tion du sens des ceuvres par le public qu'une
ecole a proprement parler.
L'objet artistique est
dematerialise, parfois jusqu'a l'extreme, car il doit
etre totalement &nue de connotation.
Ainsi, l'un
des principaux precurseurs de ce courant, Yves
Klein (1928-1962), a realise en 1958 une exposition
intitulee «le Vide », off les murs etaient totalement
nus, symbolisant ainsi sa conviction que l'impor-
tance de l'art est situee non pas dans l'ceuvre elle- merne mais derriere ce qui peut etre vu ou touché
par le spectateur.
La valeur de l'art devient totale- ment intrinseque a sa propre existence.
Les artistes
s'attaquent en particulier aux supports classiques et aux formes traditionnelles qu'ils rejettent dans
un mouvement caracterise par l'extremisme.
La
materialite meme de l'ceuvre est done contestee.
L'eclosion des groupes
Le groupe Support-Surface s'illustre particuliere-
ment dans cette mouvance.
Forme a l'automne
1969 par des artistes francais dont Vincent Bioules
(ne en 1938), Andre Valensi (ne en 1947) et Claude
Viallat (ne en 1936), il considere l'ceuvre d'art
comme un objet materiel ne devant rien al'inspi-
ration ni a la subjectivite.
Pour illustrer leur posi-
tion, ces artistes organisent en 1969 une exposition
collective au musee d'Art moderne de la ville de
Paris.
On peut y voir des toiles simplement ten-
dues entre deux piquets, des chassis vides cloues
au sol ou sur les murs, des morceaux de tissu
monochrome visibles a l'envers comme
l'endroit.
La toile n'est plus un simple support des-
tine a recevoir une image.
Un tract distribue a
l'entree de l'exposition precise ce parti pris: l'art
n'est plus l'expression de la subjectivite.
Un second groupe, Art and Language, s'inscrit
dans le mouvement conceptuel.
Fonde en 1968, il
comprend des artistes anglais et americains
comme Joseph Kosuth (ne en 1945).
Leur objectif
est d'explorer le «langage de l'art» ainsi que de se
servir des mots comme d'une matiere et d'un
sujet.
Le mot fait alors office d'image.
Le peintre polonais Roman Opalka (ne en
1931) se livre au meme type de travail bien que,
pour sa part, il utilise des chiffres et non des
mots.
En 1965, il remplit une toile enduite de
peinture noire d'une suite arithmetique de
chiffres peints en blanc commencant par 1.
Depuis, il continue cette serie, reprenant comme
premier chiffre le dernier de la toile precedente.
Parallelement le fond des toiles est de plus en
plus clair, si bien qu'un jour viendra ou it pein-
dra en blanc sur un fond blanc.
L'ensemble de
son oeuvre a ete consacree lors de la Biennale
de Venise de 1995, cette exposition internatio-
La Révolution picturale
de fil conducteur, mais laisse la porte ouverte à la spontanéité et à l'imprévu.
Réalité et création artis
tique sont si intimement liées qu'il devient difficile
de distinguer l'une de l'autre.
Ce mouvement, né
dans les années 1950 à New York, a pris une nou velle ampleur et s'est étendu à l'Europe au cours
des années 1970 et 1980, avec des artistes comme Christian Boltanski (né en 1944) et Ben (né en
1935) en France ou bien Gilbert (né en 1943) et George (né en 1942) en Angleterre.
Le groupe Fluxus, rassemblant dans un cadre
très souple des artistes internationaux, s'est égale
ment illustré par ses happenings et son ·anticonfor misme flagrant.
II naît en tant que marque déposée
au printemps 1961 grâce à l'entrepreneur et desi
gner, George Macunias.
En font partie Robert
Filliou (1926-1988) ~n France, Claes Oldenburg
(né
en 1929) aux Etats-Unis, Jean Tinguely en
Suisse (1925-1991), Marcel Broodthaers (1924-
1976) en Belgique ou Joseph Beuys (1921-1986)
en Allemagne.
Lartiste coréen Nam June Paik (né
en 1932) s'illustre au sein de ce groupe en utilisant la vidéo comme nouveau moyen d'expression, qui
210 i
Rouleau A horizontal, réalisé en 1968 par Daniel Dezeuze, fait partie des œuvres qui ont marqué les débuts du groupe Support-Surface.
'
Avec ce tableau baptisé Rivière de boue, Richard Long a repris les thèmes qu'il a explorés dans ses sculptures, souvent réalisées en plein air.
ne conduit plus à la passivité des masses mais à l'apparition
d'une volonté artistique.
II invente,
dans ce but, un synthétiseur d'images qui lui per
met de faire des collages à partir de différents
"' enregistrements.
Il s'inscrit ainsi dans le mouve
~ ment du vidéo-art ou multimédia.
L'art conceptuel
~ Un autre courant artistique a vu le jour dans les ê années 1970.
II s'agit de l'art conceptuel qui,
·! comme son nom l'indique, s'attache sensiblement ., plus à l'idée contenue dans l'œuvre, au concept, ':J: ~ qu'à son enveloppe matérielle.
Par cette défini-
tion, le terme de conceptuel s'applique à la majo
rité des œuvres contemporaines, même si un seul
courant porte précisément ce nom.
En fait, ce
mouvement concerne plus une démarche de
remise en cause de l'art et de refus de la récupéra
tion du sens des œuvres par le public qu'une
école à proprement
parler.
Lobjet artistique est dématérialisé, parfois jusqu'à l'extrême, car il doit
être totalement dénué de connotation.
Ainsi, l'un
des principaux précurseurs de ce courant, Yves
Klein (1928-1962), a réalisé en 1958 une exposition
intitulée «le Vide», où les murs étaient totalement
nus, symbolisant ainsi sa conviction que l'impor
tance de l'art est située non pas dans l'œuvre elle même mais derrière ce qui peut être vu ou touché
par le spectateur.
La valeur de l'art devient totale
ment intrinsèque à sa propre existence.
Les artistes
s'attaquent en particulier aux supports classiques
et aux formes traditionnelles qu'ils rejettent dans
un mouvement caractérisé par l'extrémisme.
La
matérialité même de l'œuvre est donc contestée.
L'éclosion des groupes
Le groupe Support-Surface s'illustre particulière
ment dans cette mouvance.
Formé à l'automne
1969 par des artistes français dont Vincent Bioulès
(né en 1938), André Valensi (né en 1947) et Claude Viallat (né en 1936), il considère l'œuvre d'art
comme un objet matériel ne devant rien à l'inspi
ration ni à la subjectivité.
Pour illustrer leur posi
tion, ces artistes organisent en 1969 une exposition
collective au musée d'Art moderne de la ville de
Paris.
On peut y voir des toiles simplement ten
dues entre deux piquets, des châssis vides cloués
au sol ou sur les murs, des morceaux de tissu
monochrome visibles à l'envers comme à l'endroit.
La toile n'est plus un simple support des
tiné à recevoir une image.
Un tract distrib_ué à
l'entrée
de l'exposition précise ce parti pris: l'art
n'est plus l'expression de la subjectivité.
Un second groupe, Art and Language, s'inscrit
dans le mouvement conceptuel.
Fondé en 1968, il
comprend des artistes anglais et américains
comme Joseph Kosuth (né en 1945).
Leur objectif
est d'explorer le «langage de l'art» ainsi que de se
servir des mots comme d'une matière et d'un
sujet.
Le mot fait alors office d'image.
Le peintre polonais Roman Opalka (né en 1931) se livre au même type de travail bien que,
pour sa part, il utilise des chiffres et non des
~ mots.
En 1965, il remplit une toile enduite de ~ peinture noire d'une suite arithmétique de 0 -..._ chiffres peints en blanc commençant par 1.
~ Depuis, il continue cette série, reprenant comme llf ::;; premier chiffre le dernier de la toile précédente.
·~ Parallèlement le fond des toiles est de plus en
~ plus clair, si bien qu'un jour viendra où il pein
,g dra en blanc sur un fond blanc.
L'ensemble de
~ son œuvre a été consacrée lors de la Biennale il: de Venise de 1995, cette exposition internatio-.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- conceptuel (art).
- conceptuel, art - arts plastiques.
- Art conceptuel : ce mouvement se développe à partir des années 1970 et certains aujourd'hui se demandent si ce n'est pas la fin de l'art, une impasse où la création n'a de valeur que dans son seul concept.
- Trans-avant-garde : ce terme regroupe des artistes de la fin des années 1980 qui considèrent que l'abstraction et l'art conceptuel sont dépassés.
- L'art conceptuel remet-il en cause le partage entre art, technique et théorie ?