Arp, Jean - vie et oeuvre du peintre.
Publié le 15/05/2013
Extrait du document
«
En 1916, Jean Arp est à Zurich quand il expérimente ses premiers reliefs de la série « Formes terrestres ».
Dans le même temps, il rejoint au Cabaret Voltaire le mouvement Dada.
Comme beaucoup d’autres artistes et intellectuels de son époque
ralliant Dada, Jean Arp rejette l’académisme et les conventions mais il n’adhère pas à l’état d’esprit nihiliste de certains dadaïstes ; la liberté offerte par Dada doit lui permettre de poursuivre ses recherches abstractives vers de nouvelles formes
plastiques : « Nous rejetions tout ce qui était copie ou description pour laisser l’Élémentaire et le Spontané jouer en pleine liberté.
» Dans son interprétation personnelle de la nature en relief, il use de cette liberté pour s’émanciper rapidement de la
rigidité cubo-futuriste par l’obtention de formes en bois aux contours irréguliers et arrondis, Fleur-marteau (1916, Gemeentemuseum, La Haye).
En 1919, Jean Arp participe avec Max Ernst à la fondation du foyer dadaïste de Cologne.
Animés par « la spontanéité créatrice » de Jean Arp, les deux artistes collaborent à la réalisation d’une série de collages : les FaTaGaGa (1920, Fabrication de
Tableaux Garantis Gazométriques, collages élaborés à partir de catalogues d’achats par correspondance).
En ramassant du bois flotté sur une plage, Jean Arp crée des assemblages et agit « comme les Océaniens, qui ne se préoccupent aucunement pour leurs masques de la durée des matériaux » ( Trousse du naufragé , 1920, relief, morceaux de bois
assemblés sur une planche, Musée d’art moderne et contemporain, Strasbourg).
La participation dadaïste de Jean Arp à Zurich et à Cologne lui donne l’occasion de rédiger des poèmes et de s’illustrer comme un des meilleurs poètes de son temps.
Son expérience poétique (publication étudiante, fréquentation de l’avant-garde
littéraire parisienne) et sa position de pilier de la novation au cœur de Dada, l’amènent à composer une poésie nouvelle essentiellement en langue allemande.
Lors de manifestations Dada, en même temps que sont exposés ses reliefs, Jean Arp lit sa
poésie qui, menée avec une liberté de ton, dévoile une rencontre aléatoire des mots, où la déconstruction s’ouvre sur des harmonies inédites.
5 DE L’ABSTRACTION À LA CONCRÉTION
En 1926, Jean Arp adhère au mouvement surréaliste et obtient la nationalité française.
Il collabore avec Sophie Taeuber — son épouse depuis 1922 — et Theo Van Doesburg à la décoration du bar-dancing l’Aubette à Strasbourg (1926-1928, détruit,
puis restauré en 1989).
Il quitte le surréalisme en 1930 et collabore au rassemblement de l’avant-garde abstraite à Paris avec les groupes Cercle et Carré et Abstraction-Création.
Il continue de rédiger des poèmes et pratique des collages à partir de
papiers déchirés.
Son refus catégorique de la ligne droite lui fait aborder la sculpture en ronde-bosse et l’amène à redéfinir son mode de travail.
Pour Jean Arp ce passage d’un travail sur des reliefs en trois dimensions s’établit dorénavant par une
recherche de forme dans un processus de condensation, de pétrification qu’il nomme à partir de 1929, « concrétion ».
Pour Jean Arp, les courbes existent naturellement, les formes sont internes et ne demandent qu’à être révélées par l’artiste.
Pendant la guerre, Jean Arp se réfugie en Suisse.
À la mort de Sophie Taeuber en 1943, il rédige un grand nombre de poèmes qui lui sont dédiés.
Au cours de sa carrière, il insiste d’ailleurs régulièrement sur l’importance de l’œuvre de Sophie Taeuber
en exposant son travail aux côtés du sien.
En 1946 est publié le Siège de l’air, un ouvrage rassemblant ses poésies en langue française.
Par la suite, ses sculptures obtiennent une reconnaissance internationale ; il est lauréat de la biennale de São Paulo (1952), de celle de Venise (1954) ainsi
que du prix Carnegie (1964).
Il obtient d’importantes réalisations monumentales dans de nombreux espaces publics : reliefs, université Harvard (1950) ; Unesco (1957) ; grandes sculptures, université de Bonn (1962) ; palais de l’Europe à Strasbourg
(1964).
Parvenu à une maturité dans son travail d’abstraction, Jean Arp donne naissance à des formes naturelles simplifiées et épurées qui semblent s’animer de l’intérieur : Torse de femme, 1953, marbre blanc, Museum Ludwig Collection Haubrich,
Cologne.
Son approche de l’abstraction, par la réalisation de Concretions, le relie à un courant vitaliste, qui associe le processus de création plastique à celui de la croissance et de la concrétisation des formes naturelles, et constitue l’une des formes les plus
originales de l’art du XXe siècle.
Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.
Tous droits réservés..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Dubuffet, Jean - vie et oeuvre du peintre.
- Messagier, Jean - vie et oeuvre du peintre.
- Oudry, Jean-Baptiste - vie et oeuvre du peintre.
- Hélion, Jean - vie et oeuvre du peintre.
- Fautrier, Jean - vie et oeuvre du peintre.